Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
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Bertrand Cassaigne a marqué l’histoire du Ceras et de la Revue Projet. Il y a consacré 42 ans de sa vie, ne nous quittant qu’un mois avant sa mort, le 14 janvier 2021.
En arrivant au Ceras en 1979, il consacre l’essentiel de son temps aux Cahiers de l’actualité religieuse et sociale et à son enseignement à l’Institut d’études sociales (IES). Après le déménagement du Ceras de Vanves à Paris, en 1984, il rejoint le comité de rédaction. Brièvement à la tête de la rédaction, il donne toute sa mesure dans le rôle d’adjoint au rédacteur en chef. Car Bertrand excelle dans le conseil et la relecture critique.
Avec sa très large culture (notamment dans le champ des questions sociales), il juge de la pertinence de chaque article par rapport au thème retenu, thème qu’il a d’ailleurs fortement contribué à définir. Il veille aussi à la lisibilité des articles, faisant la chasse aux jargons des spécialistes et aux lourdeurs de style ; le mot « cassaignisation » reste dans les mémoires de tous les responsables et collaborateurs de la revue !
En 2005, le Ceras et sa revue déménagent à La Plaine Saint-Denis : cela répond au souhait de Bertrand de rester aussi proche que possible du « terrain ». En peu de temps, il a suffisamment parcouru ce territoire pour en connaître l’histoire et en rencontrer les principaux acteurs associatifs (comme il l’avait fait dans son précédent lieu d’habitation, la ville nouvelle de Cergy).
Méprisant le clinquant et le vedettariat, Bertrand était l’homme du travail de fond. Sous l’écume des idées brillantes et des constats hâtifs, il cherchait sans cesse à mettre en lumière les véritables enjeux d’une question (« ce qui s’y joue » était l’une de ses expressions favorites), notamment ses dimensions collectives. On pourrait dire qu’il était un homme du « commun ». Certes pas en ce qui concerne sa personnalité (qui était au contraire tout à fait « hors du commun » !), mais parce que ses choix étaient orientés par la visée du bien commun, par la rencontre des hommes et femmes ordinaires, celles et ceux qui, justement, ne sortent pas du commun. C’est avec elles et eux, croyait-il fortement, que se joue l’avenir de la société.
Christian Mellon
©Martin Monti-Lalaubie/Revue Projet