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Est-ce la solution miracle ? Pour résorber, enfin, un chômage dont le taux demeure insupportable depuis un quart de siècle, sans pénaliser la compétitivité des entreprises, économistes et politiques semblent se rejoindre pour parler aujourd’hui de « flexi-sécurité ». Mais quel est le plus important des deux pôles de cette alliance ? La flexibilité-séparabilité, prônée par le Medef qui propose « un nouveau mode de séparation par consentement mutuel » ? Ou la sécurité professionnelle demandée par les syndicats ? La concurrence internationale, la nécessaire adaptation permanente appellent, dit-on, une fluidité du marché du travail. Dès lors, les hommes n’y sont plus que des moyens que l’on doit ajuster aux conditions des marchés. Mais l’avenir peut être pensé aussi en termes de « capacités des personnes », « de leurs besoins fondamentaux et de leur capacité à faire surgir du neuf » (Alain Supiot, Rapport Au delà de l’emploi). Une « sécurité sociale professionnelle » incluerait un véritable statut, avec des droits de tirage – de formation, de congés spéciaux –, qui n’enferme pas les personnes dans le rôle d’individus corvéables.