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Dossier : Les langages de la transition

Urgence climatique L’illusion des dates butoir

© Marine de Francqueville
© Marine de Francqueville

Le seuil du monde « vivable » serait-il bientôt atteint ? La focalisation sur ce moment de bascule occulte les temporalités nécessaires aux transitions. Au risque de contrarier l’action.


« L’humanité n’a plus que trois ans pour agir pour conserver un monde “vivable”. » C’est par cette phrase couperet qu’a été résumé le rapport du Giec sur l’atténuation du changement climatique, au lendemain de sa parution, en avril 2022, dans une part importante de la presse française.

Une date butoir, bien identifiée, fixerait le seuil au-delà duquel la capacité à faire société, voire la survie de l’humanité, serait annihilée. Cette traduction pour le public croit bien faire en alarmant de manière simple et directe. Cependant, en faisant fi de la complexité temporelle de la transition énergétique, elle peut déboucher sur de la démobilisation, de l’éco-anxiété ou du climatoscepticisme.

L’incompréhension prend sa source dans le mésusage des scénarios de projection des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) qui déterminent des trajectoires compatibles avec tel ou tel niveau de réchauffement. Nul scientifique ne saurait leur accorder un pouvoir prescriptif.

Le niveau de réchauffement mondial actuel a déjà déclenché des effets irréversibles à nos échelles de temps.

La présentation visuelle de ces courbes descendantes masque les hypothèses sous-jacentes explicitées dans le rapport et ouvre la voie, malheureusement, à une inversion de l’exercice de pensée que permet un scénario modélisé. Ce n’est plus : « Si on fait tels choix, les conséquences seront… », mais : «Pour éviter la catastrophe, il faut impérativement s’aligner sur toutes les hypothèses qui sous-tendent tel scénario du Giec.» Or ces hypothèses ne sont pas exclusives d’autres jeux d’hypothèses menant au même réchauffement.

Faut-il amorcer au plus vite une inflexion vers une baisse massive des émissions mondiales de GES pour rester en dessous d’un réchauffeme

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