Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !
Logo du site
Dossier : Les langages de la transition

Climatoscepticisme L’atmosphère du doute

© Canva / Alessandro Biascoli
© Canva / Alessandro Biascoli

La science du climat porte une part d’incertitude en corrélant des faits à des projections. C’est de cette faille que joue le climatoscepticisme, au gré de débats binaires. Explication.


Douter à la manière de Pyrrhon est légitime. Ce qui est gênant pour la délibération publique est qu’une partie notable de la population est frappée par une attitude dite climatosceptique qui, au moyen d’un doute orienté, s’oppose aux actions et politiques pour limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Elle remet en question les bases scientifiques reconnues du dossier en accusant le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) de biais idéologique, voire de « fraude ». Il importe de décoder cette atmosphère pour éviter les pièges qu’elle tend aux plaidoyers pour l’action climatique et aux scientifiques eux-mêmes.

La science, nous dit le philosophe Karl Popper (1902-1994), est faite de controverses autour d’énoncés tournés pour être réfutables. Malgré ce caractère réfutable (ce qui ne veut pas dire réfuté), il serait irresponsable de ne pas tenir compte de l’état de la science, controverses comprises, dans nos décisions.

Une politique climatique se justifie par un diagnostic sur le futur duquel on déduit une action à exécuter.

Le progrès des connaissances repose, lui, sur l’idée que les énoncés qui n’ont pas pu être réfutés malgré de nombreuses tentatives sont les plus solides. L’existence d’un réchauffement climatique et son origine due à la combustion des énergies fossiles font partie des faits solidement établis.

De tels faits ne suffisent pourtant pas à construire une politique. Une politique climatique se justifie par un diagnostic sur le futur duquel on déduit une action à exécuter. Tout diagnostic sur le futur ne repose pas seulement sur des observations et des causes, mais nécessite l’intervention d’une troisième catégorie d’énoncés : des énoncés prospectifs sur ce qui pourrait se passer.

Dans la discussion sur le changement climatique à ve

Cet article est réservé à nos abonné·e·s

vous pouvez l’acheter à l’unité pour 3€
Pour accéder à cet article :

Déjà abonné·e ?

M'identifier

La Revue Projet donne gratuitement accès aux articles de plus de 3 ans.

Vous devez être connecté pour commenter cet article
Aucun commentaire, soyez le premier à réagir !
* Champs requis
Séparé les destinataires par des points virgules