Comment des acteurs de la finance, et notamment une banque comme la vôtre, incorporent les injonctions ou décisions produites par le défi écologique ?

Éric Campos – Rappelons que notre métier est de gérer l’épargne des particuliers et de faire en sorte qu’elle permette le financement de l’économie dans un cadre donné (lois, règles, fiscalité). Pour autant, conscients que les enjeux climatiques vont modifier l’environnement des affaires, nous nous sommes dotés dès 2019 d’une stratégie Climat avec trois composantes.

D’abord, soutenir massivement les énergies renouvelables. Entre 1997 et 2023, nous aurons apporté 15 milliards d’euros à des projets (65 % en France) pour contribuer à financer une puissance de 108,6 gigawatts, soit plus que les 62 gigawatts actuellement installés en France et 50 % de ceux requis d’ici à 2050 dans le scénario le plus ambitieux du gestionnaire du réseau de transport d’électricité français (RTE).

Deuxième composante de notre stratégie Climat, accompagner tous nos clients dans leur transition bas carbone pour leur permettre de diminuer leur empreinte carbone, donc celle de nos portefeuilles de financements. Pour cela, nous avons travaillé sur des plans d’action, quelquefois territoriaux, portant sur dix secteurs de l’économie (60 % de notre portefeuille de prêts), et pris des engagements pour huit d’entre eux.

« En 2030, les pays de l’OCDE sortiront totalement du charbon. »

Enfin, troisième composante, sortir des énergies fossiles. En 2015, nous avons cessé les financements de projets d’extraction du charbon et, en 2024, ceux des projets pétrole et gaz. En 2030, les pays de l’OCDE sortiront totalement du charbon. Entre 2020 et 2023, nous avons diminué de 40 % les émissions financées dans le secteur du pétrole et du gaz, et nous atteindrons une baisse de 75 % d’