Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
Relever le défi écologique suppose un véritable effort d’introspection, indissociable de l’action et enraciné dans l’acceptation de nos dépendances mutuelles.
Le paradoxe de la crise écologique, c’est qu’alors qu’elle devrait susciter un élan de solidarité à l’échelle mondiale, puisque nous sommes tous concernés, elle fait naître des divisions au sein des populations.
En dépit d’une prise de conscience croissante, en particulier dans les générations plus jeunes, et de quelques progrès dans les mesures à prendre, on se prend à douter qu’il est pertinent et urgent de se mobiliser contre des courants de fond qui nous semblent plus puissants que nous.
À la crise climatique, dont les effets sont de plus en plus perceptibles, s’ajoutent la crise économique, la menace de nouvelles pandémies, le retour de conflits dont on ne voit pas l’issue. À quoi donner priorité ? Au court terme de la sécurité ou au long terme (par nature inconnu) d’une possible amélioration ?
Dans un monde de plus en plus interconnecté et interdépendant, nous sommes condamnés à voir large et loin.
La montée des courants populistes partout dans le monde est un symptôme inquiétant. Ils reposent sur des égoïsmes collectifs et une vision à court terme : solidarité, d’accord, mais avec le plus proche, défense des intérêts corporatifs, recherche de garanties immédiates sans se préoccuper des conséquences à long terme.
Le risque du climat actuel de crise est celui d’un repli sur ses propres intérêts, au niveau individuel ou collectif. Or, dans un monde de plus en plus interconnecté et interdépendant, nous sommes condamnés à voir large et loin.
La crise climatique oblige à prendre des mesures radicales. Peut-on se contenter d’incitations, d’appels à la bonne volonté des personnes ? Faut-il au contraire instaurer une « pastorale de la peur » ? C’était ce que préconisait le philosophe et historien allemand Hans Jonas dans sa célèbre ré
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