Parmi les solutions identifiées pour résoudre la crise climatique, les changements de comportements individuels figurent en bonne place aux côtés des visées plus technicistes misant sur l’innovation pour décarboner nos sociétés. On retrouve cette approche comportementale au cœur de l’expertise du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), des négociations internationales pour le climat, mais aussi dans les politiques publiques et les interventions des ONG.

Les changements de comportements individuels ont d’abord été promus par le mouvement écologiste à la fin des années 1990. Plusieurs associations ont alors développé des actions pour responsabiliser les individus face à leurs contributions aux désordres environnementaux, en leur demandant de changer leurs habitudes de vie ou leurs modes de consommation.

Cette optique est également très présente lors des Conférences des parties (COP), où les pays du Sud pointent du doigt la responsabilité disproportionnée des pays du Nord dans l’émission de gaz à effet de serre (GES) en raison de leurs modes de vie.

La nécessité de changer les comportements pour décarboner nos sociétés fait largement consensus.

La mise en avant d’une responsabilité des individus a enfin beaucoup à voir avec le développement d’outils permettant de rapporter des niveaux d’émissions globaux à des pays, puis à leurs habitants, ou encore à celui de calculateurs proposés aux individus pour qu’ils mesurent leur propre empreinte carbone.

De leur côté, les traitements médiatiques de la crise climatique ont privilégié un cadrage par la responsabilité individuelle, avec l’argument de proposer des sujets plus proches des audiences. Enfin, les pouvoirs publics ont largement adopté des modes d’intervention ciblant les individus, depuis les slogans sur les « petits gestes », j