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La transition écologique est à la peine dans les pays occidentaux, qu’on on ne peut néanmoins taxer d’inaction. Les politiques publiques s’y heurent à l’exigence d’un profond changement de modèle. Entretien.
Rognage du Pacte vert européen, normes environnementales revues à la baisse lors de la crise agricole, zones antipollution inégalement appliquées selon les villes… Les pays dits « du Nord » tiennent-ils un double discours face à l’enjeu climatique ?
Sébastien Treyer – L’hypocrisie, notamment européenne, est régulièrement dénoncée par les pays du Sud, africains en tête. Mais il faut rendre justice à la position difficile des pays occidentaux en ce moment. À la faveur de l’accord conclu à la COP21 de Paris, les pays les plus vulnérables ont consenti à ce que tout le monde fasse des efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), parce que l’inaction est le pire scénario pour eux. La configuration précédente a pris fin : les Occidentaux refusaient d’en faire plus tant que la Chine refusait de s’y mettre, et vice versa.
L’accord était donc que tout le monde prenne sa part, à condition que les pays émergents ou occidentaux franchissent le pas ensemble. Or, même si les États-Unis disent : « Tout le monde doit bouger, pas nous en premier », il faut aujourd’hui que l’action des pays occidentaux soit crédible et visible si on veut que l’Accord de Paris, signé en 2015, tienne.
Nous sommes, c’est vrai, à un moment critique : les aides financières du Nord au Sud, qui constituent le second volet de l’Accord, sont péniblement honorées et partout reconnues comme insuffisantes à échelle des besoins des pays du Sud. La réalité de la décarbonation dans les pays du Nord est, quant à elle, contestable. Mais n’allons pas conclure que rien ne s’y passe.
« Tous les habitants de nos pays développés ne disposent pas des ressources nécessaires pour changer de voiture ou isoler leur logement. »
Des politiques ambitieuses existent. Le Pacte vert européen en est une. À part sur le vo
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