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Dossier : Les langages de la transition

Fondation Terre Solidaire « L’écologie est une rupture »

© Epycure et Fondation Terre Solidaire
© Epycure et Fondation Terre Solidaire

Par ses origines associatives, la Fondation Terre Solidaire ne craint pas de revendiquer une certaine radicalité dans son engagement en faveur de la transition écologique. Entretien.


Le vocabulaire de l’écologie s’est reconfiguré à mesure que le défi climatique a pris de l’importance. Comment analysez-vous cette évolution ?

Philippe Mayol – Je vois deux reconfigurations à l’œuvre. D’abord, les termes d’« écologie » et de « transition écologique » deviennent de plus en plus usités par une multiplicité d’acteurs, aussi bien privés (des entreprises) que publics (le ministère de la Transition écologique qui s’appelait autrefois ministère de l’Environnement ou de l’Écologie et du Développement durable). Une nouvelle terminologie s’est répandue, mais elle relève du mot-valise, dont le sens dépend de l’interlocuteur.

Deuxième reconfiguration à l’œuvre : chez certains acteurs associatifs ou chez d’autres fondations, le terme de « transition écologique » est justement dénoncé comme trop mou ou trop vague. Une transition, oui, mais pour aller vers quoi ? On parle alors de « rupture écologique » ou de « métamorphose de la société », même si ces expressions prêtent plus à débat.

Mais c’est, au fond, ce que nous disent le Giec ou l’encyclique Laudato Si’ du pape François (2015). La crise climatique n’est pas un phénomène naturel, mais bien l’aboutissement d’un processus lié à l’humanité et aux excès d’un certain modèle de développement. Agir sur les causes de ce processus impose de changer de modèle de société. On mesure de plus en plus les écarts autour de ce terme de « transition écologique ».

« Les acteurs associatifs à qui nous nous adressons sont de plus en plus radicaux. »

Ces écarts rejaillissent-ils au sein de la Fondation Terre Solidaire, qui se situe au carrefour des différents acteurs concernés ?

Nous le voyons à travers les demandes de financement que nous recevons. Les acteu

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