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Comment répondre à l’exigence écologique tout en satisfaisant à la demande sociale de logement ? Si des normes existent, elles se révèlent parfois contre-productives. Explications.
Quelle est la mission de l’entreprise Les Toits de l’espoir que vous avez fondée ?
Marc Mordacq – J’ai créé Les Toits de l’espoir en 1996 avec Le Relais, un réseau d’entreprises qui agit pour l’insertion des personnes en situation d’exclusion par la création d’emplois durables. L’objectif était, et est toujours, de permettre à des gens vivant en communauté et travaillant au Relais de disposer de logements corrects. Notre action, implantée dans les Hauts-de-France, concerne quatre cents salariés à Bruay-la-Buissière (Pas-de-Calais), environ cent cinquante salariés dans le Nord et une bonne centaine dans la Somme.
Au départ, il s’agissait simplement d’une initiative destinée à sécuriser les parcours d’insertion. Pour ces personnes payées au Smic, résider dans une ZUP1 à Béthune ou chez des particuliers qui les exploitent pouvait décourager de venir travailler. Depuis, notre action s’est étendue à d’autres publics et pas seulement des salariés en insertion. Elle a conduit à la rénovation complète de 3 500 logements, essentiellement dans les Hauts-de-France, ce qui ne nous empêche pas d’intervenir parfois ailleurs.
L’enjeu écologique parvient-il à orienter pleinement votre activité ?
Depuis des années, nous prenons en main des logements de catégories F ou G pour finir, en général, en catégorie C. L’amélioration thermique d’un logement, même avec un chauffage conventionnel, permet des économies de carbone. À niveau de confort égal, on passe en moyenne d’une consommation de 3 000 € à 1 200 € par famille, sachant qu’à 3 000 € de coût, ces familles ne se chauffent pas.
« Dans des maisons de corons, le bruit d’une pompe à chaleur peut rapidement détériorer les relations de proximit
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