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Dossier : L’imagination au pouvoir

Lettrés du futur

© Pierre-Paul Paraiseau
© Pierre-Paul Paraiseau

L’absence d’apprentissage de l’imagination dans le système éducatif français est flagrante. Lui ménager une place permettrait à chacun de développer sa propre musique.


On connaît bien ce paradoxe : la connaissance des défis écologiques est établie et disponible, les personnes qui en ont conscience sont de plus en plus nombreuses, et pourtant cela ne se traduit pas en actes à la hauteur des enjeux. Nous savons ce qu’il faudrait quitter, mais pas à quoi ressemblerait le monde qu’il faudrait créer à la place.

Le système d’interprétation dont nous disposons – qui considère en particulier l’ensemble de la « nature » comme une ressource – ne fonctionne plus. Mais nous sommes collectivement incapables d’imaginer un monde soutenable. Voilà pourquoi la journaliste Naomi Klein et le porte-parole du mouvement international des « villes en transition », Rob Hopkins, disent du changement climatique qu’il traduit un « échec de l’imagination » (Horizons publics, n° 16, 2020).

Les crises écologiques conjuguées et leurs conséquences déjà tangibles n’apparaissent pas comme une série de « problèmes » auxquels il faudrait trouver des « solutions » (ce qui constitue par exemple le fondement des Objectifs de développement durable développés par les Nations unies). Ces crises apparaissent comme des « hyper-objets », « des choses massivement réparties dans le temps et l’espace par rapport aux humains » (Timothy Morton1), si vastes et complexes qu’on ne peut espérer les saisir par une action déterministe. Dans cette optique, « la fin du monde a déjà eu lieu », au sens où nous ne disposons plus des concepts pour saisir ce qui (nous) arrive et encore moins pour reconstruire ce qui suivra.

Pour espérer dépasser ce blocage, nous avons besoin d’efforts d’imagination : faire surgir de rien (ou de pas grand-chose) des images de ce à quoi pourrait ressembler un monde – ou plus vraisemblablement des monde

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