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Dossier : L’imagination au pouvoir

Au risque de la plume

© Pierre-Paul Paraiso
© Pierre-Paul Paraiso

L’imaginaire est une prise de risque. Il suppose de lâcher prise, de laisser transparaître sa part d’intime. Est-ce compatible avec le monde de la realpolitik ? Le témoignage d’une plume.


Parfois, en politique, je rêve d’un monde d’exactitude. L’exactitude, cet exercice d’être au plus près du réel, de ne servir que lui. Dans ce monde où la rhétorique se veut un art autant qu’une arme, chaque mot est possiblement dangereux, corrosif, létal. Certains sont là pour bâtir des murs ou un piédestal. D’autres pour noyer le poisson, pour rassurer, pour « parler vrai ». Pour ne pas trop en dire ou pour en dire tant que l’on ne dit plus rien.

La politique n’est pas qu’affaire de définition, de cap. La politique du quotidien parle de ce qui a été fait, le plus souvent bien. De ce qui va être fait. De ce que les autres font, le plus souvent mal, ou de ce qu’ils ne font pas. Plus rarement, il est question de désir, de vision, d’aspirations.

La politique est un art oratoire, parfois superfétatoire. Les mots peuvent être un carcan rassurant. Ce sont les mots de l’intelligence, de la bienséance, les termes techniques, scientifiques. Ce sont des mots que l’on ne pourra pas reprocher, que l’on ne pourra pas moquer. Ce sont des mots sans risque.

L’imaginaire est une prise de risque, il laisse transparaître notre part d’intime, de secret.

Parfois, l’homme ou la femme politique puise dans notre imaginaire commun pour mieux murmurer à notre oreille. Les mots font vibrer des cordes sensibles. C’est l’imaginaire guerrier de la pandémie, c’est Macron, Jupiter et son coryphée.

Mais, très vite, le discours argumentaire sans imaginaire s’essore. Alors, qu’est-ce qu’un homme ou une femme politique qui imagine ? Celui ou celle qui imagine est une personne qui doute. L’imaginaire est une prise de risque. Il est oscillation, surprise, lâcher prise. Surtout, il laisse transparaître notre part d’intime, de secret. Mais quelle place pour le lâcher prise en politique ? Quelle place pour le

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