Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
La paix et la prospérité qui devaient « spontanément » résulter des libres circulations en Europe et à ses frontières ne sont point advenues. On assiste à une montée des populismes et, à l’échelle mondiale, les capitalismes américains et chinois se livrent une compétition sans merci. L’Union européenne doit s’adapter à la nouvelle donne mondiale ou disparaître.
L’Europe promettait la paix, la mobilité des personnes et le rattrapage des plus pauvres. Le projet européen était de constituer un territoire avec des frontières communes, au sein duquel la mobilité des marchandises, des capitaux, des informations et des hommes ne serait aucunement entravée. Un territoire soumis à une autorité recevant de fortes délégations de souveraineté des anciens États, afin de pouvoir organiser le territoire et contrôler les flux à ses frontières. Les mobilités internes, accompagnées de transferts très limités entre États membres devaient stimuler la croissance économique et surtout tirer les pays pauvres vers les riches, donc réduire les inégalités. Mais cette croyance au pouvoir égalisateur des marchés est à la racine des difficultés de l’Europe.
Le marché commun a certes favorisé une certaine convergence des produits intérieurs bruts (PIB) par habitant au sein du noyau initial, puis avec la péninsule ibérique. Cependant, la crise de 2008 affecte très différemment les États membres et les écarts se creusent à nouveau. Avec son élargissement à l’est et aux Balkans à partir de 2003, l’Union européenne (UE) se pose un défi autrement plus important. Les nouveaux membres ont quelque peu rattrapé l’Allemagne jusqu’en 2008, mais plus par la suite. Or les écarts à combler restent énormes. Ils sont bien supérieurs aux différences entre États riches et pauvres au sein des États-Unis et même supérieurs à l’écart entre le Mexique et les États-Unis 1. La naïveté des gouvernements du Conseil européen a été de croire que la convergence économique résulterait du fonctionnement le plus libre possible des marchés.
La naïveté des gouvernements du Conseil européen a été de croire que la convergence économique résulterait du fonctionnement le pl
vous pouvez l'acheter à l'unité ou par Dossier
Pour accéder à cet article :
Revue-Projet.com offre l'accès gratuit aux articles de moins de 2 mois ou plus de 4 ans.