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Pour appréhender la géographie du mal-logement, les statistiques aident peu, car la précarité de l’habitat émerge dans un espace discontinu, en archipel ou en îlots. En 2013, le gouvernement repérait 28 agglomérations de plus de 50 000 habitants caractérisées par de fortes tensions entre offre et demande de logements : les « zones tendues ». Des zones à privilégier pour accélérer les projets de construction1. Une taxe sur les logements vacants et un encadrement de l’évolution des loyers (hors Paris) y sont aussi appliqués.
Parmi ces « zones tendues », il faut mettre à part la côte touristique méditerranéenne et les zones frontalières avec la Suisse et l’Italie, qui comptent une population riche, vieillissante et propriétaire. L’accès au logement pour les plus démunis y est très difficile, même si le taux de pauvreté y est plus faible que la moyenne nationale. Les littoraux atlantique et méditerranéen (hors Côte d’Azur), eux, même s’ils manquent de logements, ne figurent pas parmi les zones tendues. Ces régions côtières, dynamiques en termes d’emploi (+ 2 % par an depuis dix ans2), attirent ainsi les jeunes et les travailleurs. Sans surprise, ce sont la région parisienne et les agglomérations de Lyon, Toulouse, Marseille, Bordeaux, Lille et Nantes qui constituent les principales « zones tendues » de la loi Alur. Elles concentrent une large part de la population et de l’emploi3, avec une « croissance démographique plus forte des couronnes d’aires urbaines relativement à leur ville-centre4 ».
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