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Dossier : Ceci n’est pas un numéro sur la chaussure

Sous la chaussure, l’empreinte

Magasin de chaussures à St-Denis © Aurore Chaillou/Revue Projet
Magasin de chaussures à St-Denis © Aurore Chaillou/Revue Projet
Objet utilitaire devenu article de mode, la chaussure de sport fait aujourd’hui partie des biens de grande consommation. Pour en diminuer l’impact carbone, il importe de bien le comprendre…

Chaussures de running, de jogging, de trail, de fast hiking ou de cross, chaussures de randonnée, de zumba ou de golf, sans compter les tennis « qui vont avec tout » : les chaussures de sport se sont diversifiées et le volume de leur production atteint aujourd’hui des sommets. Avec 34 millions de paires produites par jour et une émission de 14 kg équivalent CO21 (kg CO2e), l’empreinte carbone du secteur est évaluée à 451 000 allers-retours Paris-New York en avion2. Par jour. L’empreinte annuelle du secteur n’est pas moins impressionnante : 174 millions de tonnes de CO2, soit près de la moitié des émissions annuelles d’un pays comme la France3. Un secteur qui pèse lourd dans l’économie mondiale et qui s’est dessiné un bel avenir. Certes, sa performance sociale et environnementale est difficile à appréhender du fait de la multiplicité des acteurs et de leur dispersion géographique, mais il importe d’en connaître l’impact… pour le réduire.

Difficile mesure de l’impact

Sous la pression du public et du politique, plusieurs entreprises ont pris l’habitude de publier des rapports sur l’impact écologique de la production de leurs chaussures de sport. Pour les aider, des organismes comme la Outdoor Industry Association et la Sustainable Apparel Coalition ont développé un outil d’évaluation : l’« Eco index ». Pour autant, 90 % des sites de production étant implantés dans des pays « en développement », les entreprises expliquent manquer d’autorité vis-à-vis de sous-traitants souvent réticents à fournir des informations. Il en résulte que les rapports fournis par les marques sont la plupart du temps peu transparents.

Aussi nous fondons-nous plutôt sur une étude du Massachusetts Institute of Technology (MIT) à propos des chaussures de course de la marque Asics4. Le volume des ventes et le processus de fabrication relativement standard de cet exemple le rendent significatif5. L’enquête a été menée entre août 2010 et janvier 2011, période durant laquelle 3,6 millions de paires du modèle d’Asics étudié ont été produites. Les chercheurs se sont intéressés aux émissions de gaz à effet de serre tout au long du cycle de vie du produit. La démarche est complexe et certaines données ne sont pas disponibles (celles relatives à l’emballage des matières premières ou à la toxicité des composants issus de l’industrie pétrolière, par exemple). De plus, la mise en décharge en fin de vie, solution la plus courante, produit certes peu de gaz à effet de serre, mais pose d’autres problèmes environnementaux. Malgré tout, les résultats sont saisissants : chaque paire achetée représente 14 kg CO2e. Ils se répartissent dans les quatre phases de la vie de la chaussure : la transformation de la matière première, la fabrication, l’usage et la fin de vie. Selon cette étude, c’est la fabrication qui constitue la part la plus importante de l’empreinte carbone (près de 70 %).

26 matériaux différents

Lors de la transformation de la matière première (première phase de vie d’un produit), une paire de chaussures de 852 g, emballage compris, émet 4 kg de gaz à effet de serre, soit 29 % de l’émission totale. 26 matériaux composent les trois principaux éléments de la chaussure : l’empeigne, la semelle et l’emballage dans lequel la paire est vendue.

L’empeigne est la partie supérieure de la chaussure, qui couvre les côtés et le dessus du pied. C’est 23 % de la masse de la chaussure, mais du fait de sa composition (polyuréthane et polyester, des matériaux dérivés du pétrole), elle représente 41 % des émissions liées aux matériaux. Son impact environnemental est cependant très inférieur à celui d’une chaussure en cuir, l’élevage bovin comptant pour 86 % de l’impact environnemental d’un tel produit. Par exemple, une paire de bottes en cuir nécessite, de la naissance de l’animal à la vente du produit, 50 m2 de terrain et 14 503 litres d’eau traitée (ou 25 024 litres d’eau non traitée). Un chiffre à modérer : les bêtes sont rarement élevées uniquement pour leur peau6 et il ne tient pas compte de la durée de vie du produit – on peut supposer que la chaussure en cuir est plus aisément réparable.

La production de la semelle d’une chaussure de sport émet plus de la moitié des gaz à effet de serre incombant aux matériaux. Sans compter qu’elle est composée de dérivés du pétrole comme le copolymère d’oléfine qui, lors de l’usage, relâchent dans la nature de minuscules particules contenant des produits tératogènes7 et cancérigènes, ainsi que des perturbateurs endocriniens. Lessivées par les pluies, ces particules pénètrent le sol et les plantes alentour. Pourquoi ne pas utiliser des matériaux biodégradables ? « Libérés par nos pas, ces matériaux nourriraient le métabolisme biologique au lieu de l’empoisonner8. »

L’emballage, quant à lui, est composé de cellulose. Le secteur de la chaussure de sport représente 0,1 % de la consommation mondiale de papier9, ce qui n’est pas négligeable quand on connaît l’impact environnemental et social de la production intensive de cellulose (forte consommation d’eau et d’énergie, rejets toxiques dans l’air et l’eau, déforestation, destruction de la biodiversité, risque d’épuisement des sols, dépendance des petits producteurs vis-à-vis des gros, etc.). Des alternatives existent, à commencer par l’utilisation de fibres recyclées, qui permettent de réduire les impacts sociaux, les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’eau et d’énergie et la production de déchets10.

Au moins 67 % de la masse totale d’une chaussure de sport (emballage compris) est faite de matériaux issus de la pétrochimie.

Au total, au moins 67 % de la masse totale d’une chaussure de sport (emballage compris) est faite de matériaux issus de la pétrochimie, ce qui représente plus de 19 000 tonnes de ces mêmes matériaux utilisés chaque jour pour la production de chaussures11. Notons enfin que l’utilisation de ces matériaux est loin d’être optimale : les déchets de fabrication sont si importants (jusqu’à 50 % de la masse de polyuréthane) qu’ils représentent un tiers des émissions de cette première phase.

Une fabrication fortement émettrice

La fabrication, deuxième phase de la vie d’une chaussure, représente 68 % de l’émission totale, avec 9,5 kg CO2e par paire produite. Une seule chaussure peut contenir jusqu’à 65 parties distinctes. La fabrication et l’assemblage d’une chaussure de sport, qui compte près de 360 étapes, nécessite beaucoup de main-d’œuvre. La plupart des étapes du processus impliquent du découpage et de la couture. La semelle intermédiaire et la semelle extérieure sont pressées, alors que le soutien de la voûte plantaire est moulé par injection. Les parties pressées doivent être polies, puis les chaussures sont assemblées (collées et pressées). La plupart de ces étapes sont effectuées soit à la main, soit par le biais de machines individuelles.

Pour déterminer le volume de CO² émis par la fabrication d’une paire de chaussure, l’étude du MIT s’est penchée sur les données relatives à l’utilisation d’électricité et de carburant par chaque bâtiment impliqué dans la fabrication, ainsi que sur les émissions liées au traitement des déchets solides12. L’utilisation d’électricité s’est révélée responsable de la moitié13 des émissions CO2 lors de cette phase de fabrication, la combustion de carburant étant responsable de l’autre moitié. L’énergie produite par le traitement des déchets solides s’est révélée négligeable. Mais l’étude ne dit rien de ce que l’on appelle « l’énergie grise », celle nécessaire à la production des machines.

L’étude nous apprend, en revanche, que l’impact du transport des matières premières et du produit fini est négligeable (2 % de l’empreinte totale), bien qu’on ne sache pas exactement si ce chiffre recouvre de manière exhaustive tous les acheminements de matière (transport routier des matériaux jusqu’au port, puis du port à l’usine de transformation, réacheminement de la matière transformée vers l’usine de fabrication…). Cette statistique se rapproche de la part du transport maritime dans l’empreinte carbone mondiale (3 % à 4 %). Est-ce à dire, pour autant, qu’une production délocalisée est neutre ? Une chaîne de production a-t-elle vraiment un impact similaire, qu’elle soit ou non mondialisée ? L’impact d’une production mondialisée se situe à bien d’autres niveaux : déconnexion du consommateur de l’environnement, du territoire et des personnes qui ont fabriqué sa chaussure…

Vente, usage et fin de vie des chaussures

L’étude du MIT n’évoque pas l’empreinte carbone liée à la vente de la chaussure (acheminement aux points de vente, stockage, vente, reprise d’invendus, livraisons…). L’énergie d’usage, qui réside principalement dans le nettoyage des chaussures, est jugée négligeable (seulement 0,03 kg CO2e)14.

Quant à la fin de vie de nos chaussures, à en croire les revendeurs et les magasins spécialisés, elle arrive au bout de 1000 à 1500 km parcourus. À un rythme de 10 km/h, cela équivaut à 150 heures d’usage, soit trois ans d’utilisation pour une heure de course par semaine. L’étude du MIT se base sur le cas des États-Unis, où 80 % des chaussures vendues sont mises en décharge, le reste étant incinéré15. Bien que l’impact en termes d’émissions de gaz à effet de serre soit faible dans une décharge (les auteurs trouvent une contribution de seulement 3 % à l’empreinte totale), cette solution n’est pas satisfaisante, puisque leur potentiel de recyclage est alors négligé.

Tri et recyclage des chaussures en France
Que faisons-nous de nos chaussures ? D’abord, nous les accumulons : les hommes possèdent en moyenne huit paires, les femmes 17. Mais une chaussure a une durée de vie limitée et les 240 000 tonnes de chaussures achetées chaque année se retrouvent un jour au rebut. Or, en 2017, seulement la moitié (119 000 tonnes) apparaît dans le circuit des déchets et du tri, dont à peine 10 % sont récoltées dans des centres de tri. Un phénomène qui, toutefois, progresse (+ 40 % par rapport à 2010). Parmi les chaussures récoltées, 70 % (8 000 tonnes) sont remises sur le marché de l’occasion et 30 % (3 500 tonnes) sont incinérées ou enfouies dans les décharges. L’activité de tri des textiles, linges et chaussures représente plus de 1 550 emplois équivalents temps plein en France, en 2017, dont 50 % de personnes recrutées en difficulté au regard de l’emploi. Reste qu’en France aussi, la grande majorité des chaussures en fin de vie finissent à la poubelle ordinaire. Or, composée en moyenne de 25 % de cuir, de 24 % de vinyle ou de polyvinyle, de 23 % de caoutchouc et de 17 % de polyuréthane (mousse), la chaussure est loin d’être biodégradable. Des scénarios existent pour réutiliser les matières premières. Ils sont dûment répertoriés par Eco TLC, l’organisme de la filière « textiles, linges et chaussures » destiné à promouvoir le tri et l’éco-conception des produits. Par exemple : 2 500 paires de semelles intérieures en mousse permettent de réaliser un court de tennis et 2 500 paires de semelles extérieures en caoutchouc, 300 m² d’aires de jeux pour enfants. Certains chausseurs fabriquent leurs souliers à partir de cuir recyclé. - MR

Pour l’instant, le recyclage, quand il existe, ne concerne que la semelle extérieure, la semelle intermédiaire et l’empeigne, qui sont transformées en mastic pour les revêtements de sol. Il est très rare que des matériaux issus de chaussures soient utilisés à nouveau pour d’autres chaussures. Cependant, des initiatives sont encourageantes : en 2013, Puma lançait InCycle, sa collection de chaussures, vêtements et accessoires certifiée « Cradle to cradle product », entièrement biodégradable ou recyclable16. La semelle des baskets est en plastique biodégradable qui se transforme en humus. Encore faut-il que le consommateur rapporte sa paire de chaussures usagées à Puma pour que la marque la transporte dans une unité de compostage industriel…

La connaissance du cycle de vie de ces produits et de leur empreinte écologique est encore lacunaire, laissant dans l’ombre des maillons importants de la chaîne (vente, transport des travailleurs, production des machines…). Mais comme dans bien d’autres secteurs, elle progresse rapidement. En établissant que 97 % des émissions sont dues au traitement de la matière première et à la fabrication de la chaussure, l’étude du MIT peut donner à Asics et à d’autres fabricants quelques indications quant aux priorités à avoir pour améliorer leur bilan carbone. Pourquoi ne pas choisir des matériaux recyclables, à faible toxicité et avec une durée de vie plus longue ? Pourquoi ne pas avoir recours à une énergie renouvelable et réduire l’intensité énergétique ? L’étude du MIT suggère également de simplifier le processus de fabrication, par exemple en imprimant les motifs plutôt que de les découper et de les coudre.

Toutefois, quels que soient les ajustements opérés en interne, il n’en reste pas moins que la responsabilité du consommateur est forte. Aujourd’hui, 25 milliards de chaussures de sport sont vendues par an en moyenne. Ne faudrait-il pas commencer par penser à acheter moins et mieux ? À l’échelle individuelle, dans un monde de bientôt 8 milliards d’individus, une empreinte carbone soutenable (qui ne dépasserait pas le seuil de séquestration du carbone par la nature) serait de moins de 3 tonnes de CO2e par habitant et par an – et non pas 11,1 comme les Français en 201217. Certes, la part que prennent les chaussures dans notre bilan carbone actuel est de seulement 0,6 % (ce qui représente tout de même 2,3 % de l’empreinte soutenable)18. Mais pourquoi ne pas commencer par-là, en attendant politiques publiques, interdictions réglementaires, modifications dans la comptabilité des entreprises et incitations fiscales efficaces ?

 


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1 Le kilogramme équivalent CO2 est l’unité de mesure utilisée dans le cadre d’un bilan CO2. Il existe plusieurs gaz à effet de serre dont le pouvoir de réchauffement global est différent. Pour permettre la comptabilisation de toutes les émissions de gaz à effet de serre, on utilise le dioxyde de carbone (CO2) comme valeur de référence. On parle alors d’équivalent CO2 ou d’équivalent carbone. (Source : www.greenit.fr).

2 Un aller-retour Paris-New York émet 1,06 tonne de CO2e par passager équivalent (source : https://eco-calculateur.dta.aviation-civile.gouv.fr/). La production d’une paire émet 14 kg CO2e. 34 millions de paires*14 kg CO2e = 476 000 tonnes de CO2e.

3 En 2014, la France a émis 336 Gt CO2, mais davantage si l’on inclut les autres gaz à effet de serre tels que le méthane : 459 Gt CO2e. (Source : Ministère de l’Écologie et I4CE, Chiffres clés du climatFrance et monde, 2017).

4 Lynette Cheah, Natalia Duque Ciceri, Elsa Olivetti, Seiko Masumara, Dai Forterre, Richard Roth, Randolph Kirchain, « Manufacturing-focused emissions reductions in footwear production », Journal of cleaner production, vol. 44, avril 2013.

5 La paire de chaussures étudiée est l’Asics Gel-Kayano 17 pour homme, taille 43, fabriquée en 2010 par une usine chinoise.

6 Corradini Pierpaolo, Gallo Stefano, Gesualdi Francesco, « Did you know there’s a cow in your shoe ? The labour and the environment behind a pair of leather shoes », Centro Nuovo Modello di Sviluppo, 2016.

7 Les substances tératogènes provoquent un développement anormal de l’embryon, à l’origine de malformations sur le fœtus.

8 Michael Braungart, William Mc Donough, Cradle to cradle, re-making the way we make things, Vintage books, 2009, pp. 115-116.

9 La pâte à papier représente 4 % du poids total (emballage compris) d’une paire d’Asics (850g), soit 34 g par paire. En partant du principe que les Asics sont représentatives de la composition de la chaussure de sport, on peut multiplier ce chiffre par les 12,4 milliards de paires produites par an. Cela équivaut donc à 423 000 tonnes de pâte à papier par an pour emballer les chaussures de sport. Or la consommation mondiale de papier en 2014 était de 416 millions de tonnes, cf. « Un livre français. Évolutions et impacts de l’édition en France », Bureau d’analyse sociétale pour une information citoyenne (Basic), 2017.

10 Ibid.

11 Une paire d’Asics pèse 850 g, emballage compris. 67 % de 850 g = 569,5 g. En supposant que les Asics Gel-Kayano 17 sont représentatives des chaussures de course produites dans le monde : 569,5 g * 34,106 = 19 363 tonnes.

12 En revanche, les informations relatives à l’utilisation de gaz et d’eau n’étaient pas disponibles.

13 Pour l’usine étudiée, en Chine, où l’électricité provient essentiellement du charbon. Ce chiffre est donc à remettre en question en fonction du contexte énergétique (énergies renouvelables, nucléaire).

14 Ce calcul est fondé sur l’hypothèse de trois nettoyages (soit 90 litres d’eau en tout) et ne tient pas compte de l’impact de la production du détergent.

15 Dans l’Europe des 27, 40 % des déchets des ménages sont mis en décharge, 20 % sont incinérés, 23 % sont recyclés et 17 % sont compostés. Mais, hors de l’OCDE, plus de 90 % de ces déchets vont en décharge, le reste étant incinéré et très peu recyclé.

16 Judith Nemes, « Puma steps up game with Cradle to Cradle certification », GreenBiz blog, 2013, (https://www.greenbiz.com/blog/2013/03/05/puma-cradle-cradle-certification).

17 Ce chiffre prend en compte les émissions directes de gaz à effet de serre des ménages, les émissions issues de la production intérieure de biens et de services (hors exportations) et les émissions de gaz à effet de serre associées aux biens et services importés, cf. Service de la donnée et des études statistiques du Ministère de la Transition écologique et solidaire, 2017.

18 Avec cinq paires de chaussures par an et par Français en moyenne : 14 kg * 5 = 70 kg CO2e par an. 70 kg CO2e*1/111 = 0.63.


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