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Les mutations économiques à l’œuvre à partir des années 1980 ont transformé les modes de production, engendrant un nouvel ordre industriel mondial. Les politiques de libéralisation financière et commerciale, les nouvelles technologies de l’information et de la communication et l’intégration au marché mondial de 1,5 milliard de travailleurs issus des économies jusque-là fermées de l’ex-URSS et de pays émergents comme l’Inde et la Chine ont permis aux firmes transnationales de séparer géographiquement les différentes unités de production et de réduire les coûts1. Leurs maisons-mères, majoritairement situées dans les pays occidentaux, se sont spécialisées dans la conception et la commercialisation des produits – les segments à plus forte valeur ajoutée de la chaîne de valeur. Elles ont délocalisé la fabrication des produits en implantant des filiales ou en sous-traitant l’assemblage des composants industriels dans les pays où le coût unitaire du travail est le plus bas : en Asie du Sud-Est, en Europe de l’Est et en Amérique centrale.
Cette fragmentation des chaînes de production représente la principale caractéristique de la mondialisation contemporaine : « Aujourd’hui, les structures productives nationales sont étroitement liées avec celles d’autres pays avancés ou en voie de développement. Les produits de la vie quotidienne devraient être étiquetés Made in Monde »2. Dans des secteurs de plus en plus nombreux, les responsables des grandes marques ne contrôlent plus la fabrication mais l’achètent à des fabricants contractuels. Les grandes marques du secteur de la chaussure et des vêtements (un des secteurs où la sous-traitance est techniquement la plus aisée) ont été les premières à fr
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