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L’industrie de la chaussure a été pionnière dans le processus de division internationale du travail. La stratégie de Nike, élaborée dès les années 1960, consistait à s’appuyer sur des sous-traitants dans des pays à faibles coûts salariaux. Elle a fait école parmi les grandes marques du secteur, dont seules les activités à forte valeur ajoutée (design, recherche et développement) restent situées aux États-Unis et en Europe.
La diffusion de ce modèle s’est traduite par une réduction du nombre d’employés et de chaussures produites dans les pays occidentaux. En Europe, l’industrie est composée majoritairement de petites et moyennes entreprises au savoir-faire élevé, spécialisées dans la confection de chaussures à forte valeur ajoutée. Ainsi, en 2015, le prix moyen à l’exportation d’une paire produite en Italie atteignait 38,50 €, soit neuf fois le prix à l’exportation d’une paire produite en Chine. Les pays asiatiques, spécialisés dans la production de masse, assurent 86,7 % de la production mondiale en volume.
Ce processus d’internationalisation se traduit aussi par l’allongement des chaînes de valeur et l’accentuation des interdépendances. Les États-Unis, premiers producteurs mondiaux de peaux, approvisionnent les tanneries de l’est de la Chine1. Une fois transformé, le cuir est acheminé vers les usines, situées pour la plupart dans la province du Guangdong (sud de la Chine). Une partie des chaussures prend alors la direction des États-Unis, première destination des exportations chinoises (17 %).
Les industries du cuir et de la chaussure contribuent à la croissance économique de plusieurs pays d’Asie2. Nécessitant une m
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