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Dossier : Ceci n’est pas un numéro sur la chaussure

De l’activisme politique des cordonniers

© Eric Laurent/Flickr/CC by 2.0
© Eric Laurent/Flickr/CC by 2.0
Naguère libre de son temps et de ses idées, le cordonnier est mis sous pression par la mécanisation. Il se retrouve alors à l’avant-garde des luttes sociales. Sous-traitance et délocalisation achèvent la profession. Quelles leçons tirer de cette histoire ?

Le secteur de la chaussure est sans doute moins étudié en sciences sociales que celui du vêtement. Les problèmes sociaux et environnementaux qu’engendrent les nouvelles formes industrielles s’y posent pourtant avec la même acuité. Dès lors, le détour par l’histoire s’avère particulièrement riche pour envisager les luttes et alternatives qui visent à promouvoir une économie plus respectueuse des personnes et de la nature. Car l’histoire de ce qui fut longtemps un métier, celui des cordonniers, présente d’étonnantes spécificités. Celles-ci tiennent à une identité professionnelle originale. Construite dans la période préindustrielle, elle se transforme pour résister aux effets de l’industrialisation de l’activité. L’histoire de la chaussure témoigne aussi de l’ouverture du champ des possibles pour organiser les réponses à un besoin donné, par la diversité de ses formes d’organisation productive, du compagnonnage à la grande industrie, en passant par les agglomérations de petites entreprises spécialisées. Revisiter ce pluralisme semble très opportun à l’heure où les logiques fondatrices du modèle capitaliste – la quête du profit et de la croissance, l’aliénation au travail, la prédation des ressources naturelles – sont de plus en plus questionnées. C’est ce à quoi nous nous attacherons en nous appuyant largement sur les travaux des historiens Eric Hobsbawm et Florent Le Bot pour analyser les liens entre organisation productive et activisme politique dans la période préindustrielle et les débuts de l’industrie de la chaussure.

Du « cordonnier philosophe »...

« En France comme en Angleterre, le cordonnier était réputé pour son amour de la liberté et son rôle de politicien de village1 ». Partant de ce constat, Eric Hobsbawm et Joan Wallach Scott montrent comment la manière dont un travail est conçu et exercé participe de la construction identitaire de la personne et façonne son inscription politique et sociale. Pour expliquer la forte présence des cordonniers dans les émeutes populaires et les mouvements sociaux du XIXe siècle, des « Swing riots » anglaises de 1830 à la Commune de Paris en 1871, en passant par la révolution allemande de 1848, les historiens explorent la culture et l’organisation de ce métier où « au XIXe siècle, qui dit savetier dit souvent, de façon étonnante, journaliste et versificateur, prêcheur et éducateur, auteur et éditeur » (p. 30).

L’identité professionnelle du cordonnier s’établit sur l’indépendance et sur la fierté de se sentir indispensable, puisque chacun doit se chausser, quel que soit son âge ou sa taille.

L’identité professionnelle du cordonnier est forte. Elle s’établit sur l’indépendance et sur la fierté de se sentir indispensable, puisque chacun doit se chausser, quel que soit son âge ou sa taille. Le cordonnier travaille souvent seul, choisit ses horaires, et en servant une large clientèle, souvent pauvre, il peut exprimer ses idées sans risquer de perdre son emploi ou ses clients. D’autres caractéristiques du métier développent l’ouverture d’esprit et la culture intellectuelle des cordonniers. La transmission des compétences est basée sur des séjours d’apprentissage multiples qui favorisent la rencontre de compagnons variés. Les cordonniers sont connus pour voyager sur de longues périodes. Le « doux métier » est le seul qui s’exerce alors, en milieu rural, dans un environnement calme, en intérieur et sans forte exigence physique, laissant l’esprit libre pour la réflexion et la conversation. L’atelier du cordonnier devient ainsi un lieu de socialisation et d’éducation, fréquenté non seulement par des hommes, comme les tavernes, mais aussi par des femmes ou des enfants, pour des échanges à deux ou trois personnes. Les cordonniers servent une clientèle de proximité avec laquelle ils développent une relation de confiance dans la durée.

Dans les environnements pauvres et ruraux où ils exercent souvent, l’alphabétisation des cordonniers et leur goût pour la lecture restent un phénomène mal expliqué. Peut-être favorisés par la liberté de temps et d’esprit qu’autorise le métier, par la pratique des voyages et la multiplicité des rencontres, ils viennent nourrir la capacité de penser des compagnons, qui transportent facilement des livres à côté de leurs outils légers. Ainsi s’élabore la figure du cordonnier de village, « philosophe ou hérétique » (p. 46), proche des pauvres dont il partage le milieu de vie, présent en grand nombre à la ville comme à la campagne, riche terreau insurrectionnel face aux mutations de l’ère industrielle.

… au « cordonnier radical »

L’arrivée du capitalisme va mettre sous pression tant la cordonnerie, qui peine de plus en plus à survivre en tant que profession artisanale indépendante, que les populations des villages, touchées par les réformes agricoles. Le cordonnier des villages est bien placé pour « faire circuler les idées de la ville et mobiliser pour un plan d’action » (p. 40). Les critiques sociales et politiques fondées sur des idéologies laïques et égalitaires viennent remplacer les hétérodoxies religieuses qui répondaient auparavant au penchant du cordonnier pour la réflexion, le débat démocratique et le prosélytisme.

Durant la période qui précède la mécanisation de l’industrie et l’essor des grands syndicats ouvriers, les cordonniers sont très présents dans les formes variées que prend l’agitation sociale, donnant naissance à la figure du « cordonnier radical » d’Hobsbawm et Scott : « On les trouve en bonne place (…) dans les mouvements républicains, radicaux, jacobins, et sans-culottes, dans les coopératives d’artisans, dans les groupes socialistes et communistes, parmi les athées anticléricaux, et en très bonne place parmi les anarchistes » (p. 47). La plupart restent anonymes, à quelques exceptions, telles que l’anarchiste Jean Grave ou le syndicaliste révolutionnaire Victor Griffuelhes en France.

Les nouvelles formes d’organisation qui émergent au cours du XIXe incluent des agglomérats d’ateliers artisanaux traditionnels ainsi que des usines non mécanisées où la division du travail est plus poussée. En augmentant les volumes, ces méthodes favorisent un éloignement du marché, par l’exportation ou par l’armée, qui coupe le producteur de la relation de proximité au client. Les usines mobilisent des ouvriers spécialisés et des travailleurs à domicile dont la multiplication va exercer une forte pression sur les salaires et susciter l’émergence d’un mouvement syndical aussi précoce qu’actif dans le secteur.

Certaines manifestations syndicales s’inspirent des traditions du « doux métier », telles que la référence à Saint-Crépin, le patron des cordonniers. Plus généralement, les frontières entre artisan et salarié ou entre activisme économique et politique restent encore floues. Les cordonniers s’opposent à des conditions de travail dégradées mais aussi à la baisse de qualité qu’induit le travail peu soigné ou « déshonorable » des nouveaux centres de production. C’est donc en soutenant la cause du petit artisan indépendant que le cordonnier développe une critique sociale et politique plus large, vis-à-vis de l’économie et du gouvernement, fondée sur la capacité des citoyens à agir de manière autonome, en petits groupes, pour répondre aux injustices sociales, une critique qui vient cristalliser les causes d’autres travailleurs et les pousser à l’action.

Ce fort activisme des cordonniers ne perdurera pas lors de la diffusion de la mécanisation et de la montée en puissance des grands mouvements socialistes et communistes du syndicalisme industriel, réduisant les hommes et les femmes qui fabriquent les chaussures à « une sous-espèce de l’ouvrier d’usine ou du travailleur à domicile de l’industrialisme développé » (p. 49). Le militantisme artisan survivra pourtant sous une autre forme, dans les districts industriels où s’organise ensuite, pour un temps, l’essentiel de cette fabrication.

Résistance et déclin d’une profession

Le secteur de la chaussure sera le fer de lance de l’organisation politique des petits artisans dans la période de l’entre-deux-guerres.

L’artisan militant des années 1930

Au niveau national, la Fédération de la petite industrie de la chaussure voit le jour en 1919, précédant la Confédération générale de l’artisanat français, fondée en 1922 par deux chausseurs, Georges Grandadam et Robert Tailledet2. La production est alors réalisée dans de petites ou très petites entreprises, souvent agglomérées dans des pôles géographiques, comme Fougères, Romans et Cholet, pour citer les principaux en France. Pour Florent Le Bot, ces pôles constituent l’archétype du district industriel marshallien : « Accumulation dans le temps d’un savoir-faire, concurrence / coopération entre entreprises par la division du travail et le partage des marchés, machines-outils performantes proposées en location par la United Shoe Machinery Corporation (USMC), circulation de l’information et de la main-d’œuvre, circuit financier adapté, identité collective forte valant image de marque3. »

D’un point de vue politique, le modèle des districts industriels s’inspire d’un idéal démocratique fondé sur la coopération locale entre petits producteurs indépendants, dans la lignée des théories anarchistes proudhoniennes du XIXe4. Ainsi apparaît une filiation idéologique entre le cordonnier radical des débuts de l’industrialisation et les formes d’organisation productive qu’adoptera le secteur en France, en Italie, mais aussi en Angleterre ou en Espagne entre la fin du XIXe et le début du siècle suivant.

Dans les années 1930 en France, ces producteurs s’opposeront farouchement à l’arrivée des grands groupes intégrés de la chaussure, tels que le français André et surtout le tchèque Bata, qui adopte une politique expansionniste sur le territoire. Les professionnels du cuir s’organisent en fédération syndicale pour lancer une « croisade anti-Bata », laquelle aboutira à la promulgation des lois Le Poullen et Poulin en 1936. La première soumet à autorisation l’ouverture, l’agrandissement ou le déplacement de fabriques de chaussures sur le territoire, tandis que la seconde réserve l’activité de réparation de chaussures aux artisans5. Ces derniers s’insurgent à la fois contre l’expansion des grands fabricants (« leurs camionnettes vont dans les bourgades les plus reculées chercher les souliers usagés et ravir ainsi aux cordonniers isolés leur gagne-pain »), et contre l’arrivée d’artisans étrangers (« une concurrence inadmissible, car elle repose sur un niveau de vie inférieur et sur leur organisation du travail, grâce à laquelle ils échappent très souvent aux charges fiscales et sociales6 »). Les organisations de la profession adoptent alors un discours protectionniste, conservateur et xénophobe, qui trouvera plus tard un écho dans celui du régime de Vichy, hostile à la grande entreprise, où la symbolique du travail valorise une France rurale et de petits producteurs. Les artisans restent toutefois plus proches du radical-socialisme que du corporatisme affiché par le gouvernement de Vichy7.

À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, s’ouvre pour les districts de la chaussure une période de déclin, en France comme dans d’autres pays, au profit d’une massification de la production, associée à la déqualification et la féminisation des emplois de la fabrication. D’abord nationale, cette mutation prendra une ampleur internationale avec l’expansion des « chaînes globales de valeur », pilotées par de grandes marques ou enseignes, organisées par des intermédiaires géants (comme le hongkongais Li & Fung) et soumises au dictat du rendement financier à court terme8.

Mais à partir des années 1990, les nouvelles formes d’organisation mondialisées suscitent à leur tour l’émergence de nouveaux mouvements sociaux transnationaux. Ceux-ci militent aujourd’hui en faveur d’une régulation publique contraignante, pour protéger les droits humains fondamentaux dans ces systèmes opaques, extraordinairement complexes, alors que, dans les pays de production, la contestation sociale se heurte à la répression, malgré de séduisants discours sur l’éthique et la responsabilité sociale de l’entreprise dans les lieux de la consommation.

Une histoire riche d’enseignements

Peut-on s’inspirer de l’histoire singulière de la chaussure pour penser la résistance dans ce contexte mondialisé ? Deux pistes sont ici suggérées. En premier lieu, les conditions d’exercice du métier de cordonnier, telles que les donnent à voir les analyses d’Hobsbawm et Scott, sont riches d’enseignement quant aux fondements d’une activité productive que l’on puisse penser comme épanouissante et émancipatrice – sans pour autant idéaliser la condition des cordonniers. La liberté d’expression, celle d’organiser son temps et l’autonomie dans l’exercice de l’activité apparaissent comme autant de conditions à la réalisation individuelle dans le travail. La possibilité d’associer la transmission des compétences à l’ouverture culturelle, à l’échange d’idées et de connaissances pour penser le monde au-delà du métier renvoie à une nécessaire reconnaissance de l’autre en tant que sujet, et les valeurs humanistes du « cordonnier philosophe » invitent à l’exercice d’une certaine solidarité. Enfin, l’accent est mis sur l’utilité sociale du travail et la construction d’une relation de confiance avec ses bénéficiaires, dans une autre forme d’interdépendance solidaire. Ces principes proches de l’idéal anarchiste du XIXe nous invitent à penser ensemble travail, production et consommation, des champs qui furent progressivement dissociés par les processus de marchandisation à grande échelle, tant dans les politiques publiques qui abordent l’emploi, la production et la demande comme des univers séparés9, que dans les formes d’exercice des contre-pouvoirs institués – salariés, consommateurs et producteurs.

Ce détour par l’histoire atteste, en second lieu, d’une imbrication étroite entre les conditions de participation à l’activité productive et les formes de l’engagement politique et citoyen. Le cordonnier refait le monde en tant que philosophe tant qu’il peut exercer librement son métier, s’engage dans l’anarchisme quand sa liberté de travailleur pauvre se trouve menacée, devient radical-socialiste lorsqu’il défend les acquis d’une classe intermédiaire entre travail et capital. Cet encastrement du politique dans l’économique éclaire l’atonie actuelle des intermédiaires multiples au sein de chaînes globales de valeur : en désencastrant toujours plus le système économique des territoires dans lesquels il s’est initialement organisé, celles-ci alimentent les conditions de cette « banalisation du mal » dénoncée par Christophe Dejours10, dès lors qu’elles amènent les gestionnaires à appliquer des procédures – de rationalisation, d’externalisation, d’optimisation… – dont les conséquences humaines sont d’autant moins perçues ou interrogées qu’elles sont éloignées et masquées par la sous-traitance en cascade, les délocalisations et l’opacité des montages juridiques et financiers11. Mais les fondements économiques des prises de position politique adoptées par les artisans de la chaussure soulignent aussi, de manière troublante, les points de convergence qui peuvent apparaître entre l’idéal de liberté, d’égalité et de fraternité que porte la pensée anarchiste et les réflexes réactionnaires, conservateurs et xénophobes qui surgissent face à la dépossession politique qu’opèrent les chaînes globales de valeur.

Ces constats nous semblent cependant inviter à poursuivre le rassemblement des luttes, celles pour concrétiser la construction d’alternatives au niveau local – dans un contexte où le pouvoir économique et politique se trouve de plus en plus souvent confisqué à d’autres échelles –, et celles qui œuvrent à la transformation politique et sociale au sein même des chaînes globales de valeur, à travers des mouvements sociaux transnationaux. En limitant l’hégémonie des chaînes globales, ces luttes viennent ouvrir ou protéger des espaces nécessaires aux alternatives. C’est bien dans la refondation d’un secteur productif à la fois autonome et solidaire, inscrit dans un espace et une temporalité compatibles avec ceux du vivant, qu’une économie soutenable peut être repensée aujourd’hui.

 

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1 Pour cette citation et les suivantes : Eric J. Hobsbawm et Joan Wallach Scott « Des cordonniers très politiques », Revue d’histoire moderne & contemporaine, n° 53-4 bis, 2006, pp. 29-50 [traduit de l’anglais « Political shoemakers », Past & Present, n°89, novembre 1980].

2 Florent Le Bot, Cédric Perrin, « Mobiliser l’industrie de la chaussure, mobiliser ses territoires », Terrains & travaux, n° 19, 2011, pp. 205-224.

3 Ibid., p. 209.

4 Susan Robertson, A class act : changing teachers work, the State, and globalisation, Falmer Press, pp. 129-130, 2000. Tony Smith, Technology and capital in the age of lean production : a marxian critique of the ‘new economy’, State University of New York, 2000, p. 9.

5 F. Le Bot, « La ‘famille’ du cuir contre Bata : malthusianisme, corporatisme, xénophobie et antisémitisme dans le monde de la chaussure en France, 1930-1950 », Revue d’histoire moderne & contemporaine, n° 52-4, 2005, pp. 131-151.

6 Ibid., pp. 141-142.

7 F. Le Bot et C. Perrin, op. cit.

8 F. Palpacuer, Nicolas Balas, « Les chaînes globales de valeur » dans Franck Tannery, Jean-Philippe Denis, Taieb Hafsi, Alain Charles Martinet (dir.), Encyclopédie de la stratégie, Vuibert, 2014, pp. 55-66. Certains districts connaîtront une résurgence dans les années 1970 et 1980, particulièrement en Italie, mais au profit d’une réorganisation rapide autour de grandes firmes donneuses d’ordre, ne laissant qu’une part très réduite à la production indépendante. Voir par exemple Bennett Harrison, Lean and mean : the changing landscape of corporate power in the age of flexibility, Basic Books, 1994 ; Paolo Ramazzotti, « Industrial districts, social cohesion and economic decline in Italy », Cambridge Journal of Economics, vol. 34, n° 6, nov. 2010, pp. 955-974.

9 Ces dimensions étant censées s’articuler selon des logiques macro-économiques rendues largement caduques par l’expansion des chaînes globales de valeur.

10 Christophe Dejours, Souffrance en France. La banalisation de l’injustice sociale, Seuil, 2006 [1998].

11 F. Palpacuer, Maya Leroy et Gérald Naro, « Face à une hégémonie managériale mondialisée, quelles recherches critiques en sciences de gestion ? » dans F. Palpacuer, M. Leroy, G. Naro (dir.) Management, mondialisation, écologie. Regards critiques en sciences de gestion, Hermès Sciences/Lavoisier, 2010, pp. 17-36.


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