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Dossier : La cause de l'éducation

L'éducation populaire


Resumé Trois jeunes responsables de mouvements témoignent du rôle joué par ceux-ci dans leur itinéraire et partagent leurs questions.

Sophia de Oliveira – Je suis venue à la Joc, appelée par une religieuse de mon quartier. Malgré mes limites, on m’a confié très vite des responsabilités dans mon équipe. J’ai dû préparer, anticiper les rencontres… En relisant les notes après nos rencontres, je reprenais l’expression des copains en étant attentive à la place à leur donner. Je pouvais aussi préciser les projets avec eux. Aujourd’hui, l’écriture, la relecture, l’analyse, la mise en œuvre (non sans difficultés) continuent de m’accompagner dans mes responsabilités de permanente nationale. Je me souviens aussi de ces moments – très intimidants –, où j’ai eu à prendre la parole en public, devant le maire, pour lui présenter notre action, ou encore devant des responsables aînés, des partenaires associatifs. Aujourd’hui, je m’exprime devant des responsables nationaux d’Église, ou associatifs, politiques, syndicaux, devant des experts.

Je suis issue d’une famille portugaise. Les repères de mes parents ont rythmé mon quotidien. La pratique religieuse était pour eux évidente, obligatoire… Combien de fois ai-je entendu « Il faut» : il faut aller à la messe, participer aux pèlerinages en hommage à Fatima, apprendre et réciter le Notre Père en Portugais… La Joc m’a permis de grandir dans mon intériorité, de m’interroger. L’action, le projet tiennent une place importante dans ma vie : face à une situation qui me questionne, je cherche à la décortiquer. En quoi suis-je responsable ? En quoi la société, les institutions sont-elles responsables ? Cette pratique m’a appris à mieux discerner. De même, pendant la période où je travaillais dans un collège (emploi-jeune), j’ai pu être attentive à notre statut : avec des collègues, nous avons rencontré le principal du collège pour lui rappeler notre droit à l’information.

Ce que la Joc m’a permis, avant tout, c’est de bâtir un projet de vie (vie de couple, formation, engagement, loisirs). Il ne s’agit pas seulement de se projeter dans un avenir individuel, c’est beaucoup plus vaste.

Guillaume Nicolas – J’ai participé à mon premier camp scout en 1983 à l’âge de 7 ans ; J’ai 27 ans aujourd’hui. Les Scouts de France sont pour moi une histoire de vie et de famille… Une histoire tissée d’événements qui m’ont fait grandir. « Faire grandir », tel est bien selon moi le sens de l’éducation.

A chaque tranche d’âge, on propose aux jeunes de s’engager : « promesse » pour les 8-12 ou 11-14 ans, « engagement » pour les 14-18 ans et les plus de 17 ans, cela consiste à exprimer au groupe le bonheur d’y appartenir, la volonté d’apprendre et l’adhésion à ses règles de vie. C’est une expérience marquante à tout âge et je retiens en particulier ces temps forts, qu’on peut rarement vivre ailleurs. Le scoutisme m’a permis ainsi de renouveler mon engagement, avec des mots d’enfant, d’adolescent, puis de jeune adulte, jusqu’au jour où j’ai eu l’occasion de le faire devant les jeunes dont j’avais la responsabilité. Un engagement qui appelle encore à grandir car on témoigne alors de sa vision de l’éducation, de l’Homme, de notre relation à Dieu. Enfin, recevoir en tant que responsable l’engagement de jeunes est aussi une expérience très forte, constitutive pour un adulte.

Le scoutisme aide à acquérir de l’autonomie : je pense, par exemple, au départ en « exploration » pendant les camps. Deux jours de découverte, en équipe de 5 ou 6, sans les responsables ! Evidemment, tout est préparé avec eux. Mais, à cet âge, c’est une réelle aventure que de partir de son lieu de camp, de devenir nomade, de se reposer sur l’accueil des habitants et sur ses copains, véritables « coéquipiers ». Chacun a son rôle dans l’équipe et l’on prend conscience que chacun compte.

C’est à partir de 20 ans, avec trois amis du même âge, que j’ai eu la responsabilité de 20 garçons et filles pendant les activités d’année (week-end, réunions…) et lors des camps. Ce fut pour moi une époque d’apprentissage unique : animation d’une équipe d’adultes, accompagnement de chaque jeune et de tout le groupe, relations avec les parents, respect du cadre réglementaire… Pour mener à bien ma mission, j’ai toujours pu bénéficier du soutien d’un autre adulte.

Les éducateurs, les adultes que j’ai rencontrés, ont su avoir les attitudes adaptées à mon âge. Je pouvais compter sur un conseil, une écoute, une stimulation… Je suis encore étonné du nombre de repères trouvés sur mon parcours : un responsable, un animateur local, un aumônier, un formateur… et je me réjouis aujourd’hui d’en avoir été un pour les jeunes. Le scoutisme a aussi été pour moi un lieu d’apprentissage du dialogue, de la démocratie. Il utilise abondamment la forme des « conseils » pour organiser la vie collective : conseil de groupe, conseil de maîtrise, conseil d’équipe, conseil départemental…

J’ai trouvé chez les Scouts de France un espace de rencontre et de fête très porteur. Un lieu d’échanges très riche du fait de la diversité des jeunes. Croyant ou non, catholique ou non, chacun peut s’exprimer et prendre part à la vie du groupe, y compris dans les temps de célébration. Il y avait par exemple, dans le groupe dont j’étais responsable, deux jeunes musulmans. Difficile de savoir quelle attitude adopter : devait-on les motiver à participer à nos temps spirituels, ou les laisser à part ? Bien entendu, c’est eux-mêmes qui choisissaient de participer ou non : cela n’a jamais nui au groupe, au contraire, cela a fait naître des échanges intéressants !

Véronique Lucas – Mes parents sont agriculteurs en Bretagne et moi-même (j’ai vingt-cinq ans) j’envisage de m’installer un jour « en agriculture ». Mon parcours avec le Mrjc est déjà long, une douzaine d’années. J’ai été appelée à consacrer deux fois trois ans de ma vie au mouvement : comme permanente pour le département du Morbihan, puis, récemment, au sein de l’équipe nationale.

Dans tout ce cheminement, le Mrjc m’a aidée à me construire en relation équilibrée avec les autres. Il a forgé en moi l’idée que j’ai besoin des autres pour me réaliser et pour transformer le monde. L’un des objectifs du Mrjc est de participer au développement des territoires ruraux : nous passons beaucoup de temps à analyser ces territoires, à voir comment on peut changer les choses. Au Mrjc, on apprend en fin de compte à penser par soi-même. Le mouvement nous offre des matériaux d’analyse, d’évaluation, de relecture, des outils qui nous permettent de prendre notre place dans ce monde.

Penser par soi-même m’a amenée à me penser moi-même, par la pratique de la relecture, à donner sens à mon histoire : le passé, ce que je suis aujourd’hui, ce que je suis encore invitée à construire. J’ai été stimulée à faire des choix, à être «  une femme debout » : non pas quelqu’un qui subit, mais quelqu’un qui a une marge de manœuvre pour pouvoir décider de sa vie. Le mouvement offre un cadre qui aide à prendre des risques, à s’exposer dans l’espace public. C’est dans ce cadre que j’ai mûri le choix de m’installer dans le monde agricole, alors que bien des personnes autour de moi auraient pu m’en dissuader.

Le mouvement m’a permis, enfin, de donner une autre dimension à ma vie, de recevoir un Autre dans ma vie. J’ai été invitée à m’enrichir de la rencontre des autres, pour les accueillir en toute gratuité. Et en ce lieu, j’ai rencontré Dieu. Cela m’a conduite à une autre manière de vivre mon engagement : je suis une militante (je songe sérieusement à m’engager dans un parti politique), mais j’apprends au Mrjc à vivre cet engagement avec une nécessaire intériorité et une vraie fraternité.

Pour que des jeunes puissent trouver leur place dans ce monde, ils ont besoin d’une coopération avec les autres générations : on ne naît pas dans un monde tout neuf, on en hérite. La dynamique intergénérationnelle est constitutive du Mrjc. Les adultes qui entourent le Mrjc sont des acteurs, ancrés sur des territoires, engagés dans des réseaux, qui portent des questions, des analyses, des réflexions en rapport avec notre projet. Des adultes qui ont à transmettre leur expérience et leur témoignage de vie. Ce n’est pas eux qui prennent les décisions, mais ils contribuent, avec d’autres soutiens, à ce que les jeunes deviennent des hommes et des femmes « debout ».

Projet - Vous avez insisté sur l’autonomie, la capacité à prendre des décisions, à tenir une place. Celle-ci s’est construite à travers des relations jeunes/adultes. Maintenant que vous êtes en position de responsabilité, comment percevez-vous ces relations et leur évolution ?

Guillaume Nicolas – Comme pratique éducative, la relation individuelle adulte/jeune me paraît indispensable. Il faut l’encourager au plus tôt pour que les jeunes aient d’autres référents possibles que leurs pairs ou leur famille. J’ai la sensation qu’auparavant, nous étions davantage dans une logique de groupe mais qu’aujourd’hui nous sommes dans un accompagnement plus personnalisé. Ainsi, on invite les jeunes à s’ouvrir le plus possible à des personnes extérieures à leur environnement (des professionnels par exemple, qui peuvent ainsi susciter des vocations). Pour moi, le plus passionnant et le plus difficile est bien de trouver l’équilibre entre la dynamique de groupe et l’attention portée à chacun.

Véronique Lucas – Dans ma position, je mesure mieux l’inconfort et l’ingratitude de la tâche des adultes pour accompagner des jeunes. Je suis d’autant plus admirative pour ceux qui le font !

Sophia de Oliveira – L’appel a toujours été central dans ma vie. Je l’ai reçu d’un adulte, mais je l’ai aussi reçu d’autres jeunes. Quand on m’a demandé d’être responsable départementale, quand j’ai été sollicitée pour devenir permanente nationale, ce sont eux qui m’ont appelée. Savoir que d’autres ont un regard sur nous, qu’ils marquent une confiance, c’est quelque chose de grand !

Véronique Lucas – L’appel est au cœur de la pédagogie des mouvements d’éducation populaire et d’action catholique. Si j’avais dû me proposer pour occuper une fonction au bureau national, je ne me serais jamais posée la question ; J’ai reçu un appel qui exprimait une confiance de la part d’un collectif, et c’est alors que je me suis interrogée. Aujourd’hui, c’est moi qui me trouve en situation d’appeler, et je dois le faire à partir d’un véritable discernement.

Sophia de Oliveira – Les jeunes dans nos mouvements sont tout à fait contemporains des autres jeunes, de la société d’aujourd’hui. Nous le vivons en particulier, à la Joc, à travers le turn-over des responsables fédéraux. C’est vrai que nous avons une identité forte (se reconnaître d’un peuple). Si le sentiment d’appartenance à la classe ouvrière n’est plus toujours reconnu par tous, nous avons gardé une « conscience sociale », la conscience de faire partie d’un peuple qui subit plus qu’il ne choisit.

Guillaume Nicolas – Le principe même de notre rôle d’éducateur, c’est de partir pour l’essentiel de ce que les jeunes sont, et non de nos habitudes. Nos positions pédagogiques sont renouvelées régulièrement. Bien sûr, on rencontre une certaine inertie, car, comme tout mouvement, nous avons une culture forte.

Véronique Lucas – Oui, les jeunes évoluent aujourd’hui. Cela ne nous empêche pas d’avoir une ambition pour eux. Face aux discours actuels stigmatisants, nous refusons de sous-estimer la capacité des jeunes à être acteurs, à s’engager. C’est la responsabilité d’un mouvement de leur offrir un cadre où ils puissent découvrir leurs capacités. Les jeunes n’ont jamais été aussi informés qu’aujourd’hui, aussi politisés en un sens. En revanche, le pas est plus difficile pour s’engager. Il ont de multiples occasions de consommer, de faire plein de choses… Il faut leur offrir la possibilité de s’arrêter dans cette course.

Projet – Quelle place votre engagement vous a-t-il laissé pour des projets de vie personnels ?

Sophia de Oliveira – À la Joc, on propose un cadre pour bâtir le «  projet de vie ». Il s’élabore à travers la révision de vie, ou avec l’aide d’un accompagnateur spirituel. Il permet de « se poser ». De se faire violence aussi, de se dire : « Tu baisses de rythme », « Où vas-tu, et avec qui ? », « Au nom de qui avances-tu ?».

Véronique Lucas – La situation de permanente est un peu spéciale. Trois ans de permanence, c’est court, on s’y donne donc à fond. Mais au sein du mouvement, à travers son projet, ce que j’ai vécu dans mon parcours m’a permis de mettre en cohérence les différents aspects de ma vie, et de réfléchir à mon propre projet.

Guillaume Nicolas – Le scoutisme m’a aidé à vivre en cohérence avec mes aspirations et mes centres d’intérêt, c’était déjà en soi la construction d’un projet de vie. Cependant, être scout n’est pas une finalité mais un moyen d’être heureux et pleinement acteur dans la société. Par ailleurs, n’étant pas « permanent » dans l’équipe nationale, j’ai une activité professionnelle différente. Le scoutisme m’a aidé à m’investir professionnellement et à prendre d’autres engagements associatifs, ou plus personnels comme le mariage !

Projet – Face aux difficultés, que proposer à tous les jeunes aujourd’hui, y compris ceux qui vivent dans les quartiers difficiles ?

Sophia de Oliveira – On a tout un travail à faire : qui sont les jeunes, quelles sont leurs aspirations, avec quels acteurs associés, ou avec quels partenaires travailler ? Car il n’y a pas que la Joc qui rejoigne les milieux populaires, mais aussi les Scouts, le Secours catholique, etc. On a tout intérêt à travailler ensemble, avec d’autres associations. Des formations sont proposées à tous les acteurs du mouvement (jeunes et adultes) afin de mieux répondre à ce défi.

Guillaume Nicolas – Il y a déjà de nombreuses années, nous avons appelé les groupes à s’ouvrir aux quartiers où le scoutisme était absent. Les Scouts de France ont aussi créé le service «  Plein Vent » grâce auquel des responsables scouts et des animateurs issus des quartiers forment un réseau pour faire vivre une proposition s’appuyant sur la pédagogie scoute, mais adaptée aux jeunes des quartiers.

Véronique Lucas – Les acteurs qui portent la proposition du Mrjc sont en train de changer : au fur et à mesure que le nombre des aumôniers diminue, celui des permanents augmente. Mais ceux-ci sont des jeunes qui ne sont pas insérés de la même manière dans un tissu social, et qui sont moins formés à un « aller vers ». Dans notre société, l’on a tendance à rester entre groupes de mêmes affinités.

Projet – En quoi la diversité culturelle transforme-t-elle la vie des mouvements ?

Guillaume Nicolas – Cela peut être désarmant pour les personnes en situation de responsabilité, mais ce doit être vécu comme une vraie chance. Il peut y avoir une certaine angoisse à changer ses habitudes, ses pratiques éducatives…, mais il n’y a pas de « mode d’emploi » unique. Nous invitons souvent les responsables en formation à faire preuve d’adaptation sur le terrain. Mieux vaut réussir sa mission d’éducateur que de s’acharner à appliquer une méthode ; Ainsi, nous sommes appelés à donner des outils pédagogiques qui s’adaptent davantage aux différentes réalités locales.

Sophia de Oliveira – La mixité culturelle est liée aux quartiers populaires. Ainsi, en Île de France, la forte présence de militants antillais colore notre mouvement. Les manières de vivre la foi sont différentes, elles peuvent parfois décontenancer. Mais la rencontre d’autres identités est une richesse.

Véronique Lucas – La pluralité de cultures ne se vit pas de la même façon en milieu rural, même si, ici aussi, il y a des changements. Se confronter à une évolution permanente fait partie de l’histoire d’un mouvement, qui dure depuis 70 ans ! Mais nous avons besoin de clés d’analyse, face à la complexification du monde, pour donner aux jeunes des points de repères pour lire ces évolutions.

L’articulation entre dimensions personnelle et communautaire est au cœur de l’action éducative du mouvement, elle permet à des jeunes d’avancer individuellement et avec d’autres, de tenir compte des cultures qui les entourent, de trouver un équilibre pour se construire.


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