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Dossier : La cause de l'éducation

L'élève au cœur des malentendus


Resumé Les tensions à l’école sont aussi des violences que ressentent les élèves : la tâche première est de construire une école de l’hospitalité et de la citoyenneté.

Comment voulez-vous que les élèves ne soient pas violents, si vous leur demandez à chaque instant d’être en compétition, à chaque heure, dans chaque discipline ? L’admirable chose c’est que nous demandons à des élèves de changer toutes les heures, de classe, de discipline, de professeur. Avec cela, nous espérons une unité, la culture que tout enfant devrait avoir, à condition de réussir à faire une synthèse que nous, adultes, avons bien du mal à faire ! » Ainsi s’exprimait André de Peretti, lors de la Journée anti-violence qui se tenait dans l’Essonne le 3 avril 2001 1.

Savons-nous encore enseigner des savoirs cohérents, qui favorisent l’émancipation des adolescents ? La question peut surprendre par son caractère abrupt ; elle est pourtant au cœur des interrogations qui surgissent dans les propos de jeunes 2.

Les tensions que nous connaissons actuellement, à l’Ecole de la République, sont aussi des violences que ressentent les élèves. La relation pédagogique n’est certes pas égalitaire, mais pourquoi est-elle si souvent vécue comme arbitraire voire injuste ? Or, lorsque des élèves se sentent humiliés, il est inutile d’envisager une réforme du système éducatif. C’est la relation à l’élève qu’il faut transformer, plus que la structure ! C’est une révolution culturelle qu’il convient d’opérer. L’enjeu est considérable, et il n’y a plus guère le choix. Aujourd’hui, les élèves brandissent le mot « respect » comme une revendication.

Les enseignants eux-mêmes ont souvent l’impression de ne pas être reconnus pour ce qu’ils ont choisi de faire ni pour ce pour quoi ils ont été formés ; ils se sentent fréquemment dépréciés dans leur métier. Contraints par leurs conditions de travail, obligés de rétablir régulièrement l’ordre dans leur classe, ils rêvent de se consacrer pleinement à la transmission des connaissances. Les élèves, pour leur part, se disent victimes d’un manque de considération – « On nous enfonce ! » Le problème réside bien dans une logique de situation. Parmi les multiples raisons qui concourent au malentendu, l’une relève du déni fréquemment observé de l’épanouissement physique, sensible, de la personne de l’élève, dans sa globalité. Le second, tout aussi important, est celui de l’absence de règles et de valeurs partagées.

Une vision schizophrénique

Le découpage des disciplines ignore les réalités que vivent les élèves – « la vraie vie ». Le clivage entre l’intelligence abstraite et l’épanouissement personnel, le cloisonnement des apprentissages, tels qu’ils sont vécus par les élèves, engendrent des incompréhensions, des refus, voire des rébellions. L’augmentation des phénomènes de « décrochage scolaire » en est un indicateur. La démobilisation n’est pas seulement intellectuelle.

Depuis le début des années 90, tous les indicateurs révélaient une extension des violences scolaires, mais les moyens de prévention, qui auraient alors été efficaces, sont devenus aléatoires – les chefs d’établissement et les enseignants se sentent « sur le fil du rasoir ». Les relations sont devenues instables et la réflexion sur les valeurs, sur les textes fondamentaux et sur les savoirs, n’attire l’attention des élèves que si, préalablement, l’analyse est menée, avec eux, à partir de leurs pratiques quotidiennes, de leurs déceptions et de leurs aspirations. L’ennui désabusé fait obstacle aux apprentissages : on ne peut plus travailler sur l’écrit en espérant de longues dissertations construites et des débats argumentés ni attendre la maîtrise de la parole si difficile à acquérir, sans impliquer personnellement les élèves. Les conflits et les malentendus culturels, avec leur cortège d’incertitudes identitaires, doivent être directement abordés.

Si l’école ne traite pas des différences culturelles, qui le fera ? La difficulté est à la fois d’analyser les décalages qui se creusent et d’introduire des choix éthiques, d’affirmer le respect des valeurs fondamentales et des règles communes. En négligeant de travailler sur le Bien commun et sur l’intérêt général, l’Ecole a joué les apprentis sorciers. Les identités collectives d’origine ou de quartier se sont exprimées au détriment de l’éducation à la citoyenneté démocratique. Pourtant, « l’ethnicisation » de la société et, notamment dans les « zones sensibles », réclame un travail lucide sur les marges qui séparent la culture scolaire des cultures familiales, sur les ruptures entre les milieux sociaux et entre les générations, sur la place centrale qu’occupent désormais les cultures de l’image et de l’audiovisuel. De même, on aurait pu considérer, avant d’engager la polémique sur le « foulard », le rôle des convictions religieuses et des croyances chez les adolescents. En s’adressant aux élèves de façon trop abstraite, trop académique, on a favorisé, en réaction, l’émergence de référents et de codes culturels décalés des apprentissages scolaires. Or les savoirs techniques ne sont pas en mesure de combler les failles qui fragmentent notre société. Dans les établissements scolaires où l’équipe éducative a construit une Ecole de l’hospitalité et de la citoyenneté, des progrès considérables ont été faits dans la reconnaissance de l’élève à la fois en tant que personne et en tant que futur citoyen.

Le corps contraint

Prenons un exemple caractéristique des contradictions que rencontre l’éducation dans nos écoles : la faible place laissée à l’expression du corps et de l’intelligence sensible. Les élèves ont des corps vite grandis, mais toujours assis aux mêmes tables de la 6e à la terminale (35 % des élèves de lycée sont majeurs !) Ce sont des corps contraints à l’école et débridés à l’extérieur. A-t-on suffisamment réfléchi aux rythmes corporels des jeunes, aux étapes de leur développement, à leur sexualité ? Si la littérature et les œuvres artistiques sont suffisamment abondantes pour fournir des documents nécessaires à une distanciation pédagogique, ces sujets sont principalement abordés dans les cours de biologie sur la reproduction…, ce qui est loin de répondre aux attentes des élèves ! Et si les injures que ceux-ci profèrent sont violemment sexistes, c’est peut-être, aussi, parce qu’ils ne savent pas exprimer leurs sentiments. Le silence imposé par l’école à la sexualité, dans une société qui, à l’extérieur, donne l’impression d’être très permissive, est perçu par les adolescents comme une forme de violence qui leur est faite.

Dans le bureau des infirmières et des médecins scolaires, des jeunes parlent de leur malaise, de leurs corps malmenés et à qui ils infligent des souffrances – pourquoi la mode du piercing ou du tatouage ? Dans le même temps, des adolescents sont prisonniers de la consommation de tabac, d’alcools ou de drogues, qui aggravent les conduites à risque. Courtisés par la publicité, ils s’inféodent aux « marques », au mépris de leur propre bien-être et de leur équilibre. Les débats avec les adolescents sont révélateurs de cette difficulté à prendre conscience de leur aliénation, jusqu’à, parfois, expliquer le vol ou le racket par le besoin compulsif de produits prescrits par la mode. La « marque » sert de truchement à l’identité.

Il y a aussi ces élèves qui ont perdu le sens de la présence à l’autre – « Ils sont dans leur bulle ». Les codes et les signes de politesse ont disparu avec leur signification. Pour aborder cette sémantique du comportement, l’exemple des arts martiaux est éclairant : les techniques de concentration, le port d’une tenue pour entrer sur le dojo, le salut à l’adversaire, le contrôle du geste qui s’adapte à celui de l’autre… Le sport permet de faire comprendre qu’il y a des règles nécessaires, des codes ordonnant les gestes, et que ceux-ci ont d’autant plus d’élégance et d’efficacité, que chacun s’ajuste à l’autre et le respecte. Le corps maîtrisé se libère de la motricité réactive ou de l’atonie relâchée. Il permet d’atteindre le contrôle de soi nécessaire à la disponibilité pour apprendre.

Pour conjurer leur mal-être, nombre d’adolescents prennent l’habitude de s’enfermer dans des vêtements couvrant presque complètement le corps. Est-ce si difficile de leur expliquer qu’enlever la casquette et le walkman, n’est pas seulement une obéissance au règlement intérieur… mais une façon d’ouvrir grand les oreilles et les yeux, de s’ouvrir à la connaissance (symbole initiatique si souvent utilisé dans les textes religieux et dans les contes) ?

D’autres adolescents croient être plus libres en exhibant leur corps, alors qu’ils le transforment en objet, mais combien d’entre eux ont-ils eu l’occasion de parler de leurs craintes ou de leur désarroi devant leur évolution physique, combien ont-ils pu confier leurs interrogations et s’exprimer avec pudeur ? Les jeunes filles qui portent le foulard ne sont pas nécessairement des opposantes à la laïcité ; parfois, elles tentent de protéger, de sacraliser leur corps, pour éviter d’être agressées ou considérées comme une « tournante » possible. Lorsque les jeunes filles parlent avec le médecin scolaire, avec l’infirmière, des actes auxquels elles doivent se soumettre, on ne peut se contenter de répondre par une tirade sur les valeurs de la République !

L’injonction et la règle

Á l’adolescence, les élèves se rebellent contre l’injonction. La phrase comminatoire « C’est écrit dans le règlement intérieur ! » conduit souvent à des effets inverses de ceux escomptés. En revanche, les jeunes sont accessibles en majorité à l’explication, surtout lorsque celle-ci s’accompagne d’exemples montrant que la connaissance est essentielle à la liberté. Entrer dans une classe, sur un terrain de sport, ou dans une salle de spectacle, c’est adopter une posture pour se rendre réceptif : on met son corps en accord avec ce que l’on est, on met ses sens en éveil, on ouvre son esprit pour écouter, on respecte ceux qui vous entourent et ceux qui vous enseignent. Ces attitudes ne sauraient être expliquées dans l’urgence, lors d’une situation conflictuelle ou après une altercation. La signification des règles doit être enseignée et partagée dès la rentrée scolaire et tout au long de l’année : le règlement intérieur, les principes auxquels il se rattache, les mesures positives d’encouragement et les sanctions, le respect de la communauté éducative, le sens de l’école, les libertés fondamentales et la laïcité, devraient irriguer l’ensemble de la vie scolaire. Alors, lorsqu’un conflit surgit, il suffit souvent de rappeler le contrat initial.

La loi du groupe empêche de nombreux élèves de se sentir responsables de leurs actes et de se projeter dans l’avenir. En travaillant sur soi, on apprend à mieux se situer, à mesurer ses progrès, à se fixer des objectifs. Progressivement, par l’incarnation – le terme a un sens –, l’élève découvre la maîtrise de soi et la maîtrise de son projet de vie. Il essaie lui-même de se fixer des buts, des limites. L’évaluation du travail de l’élève et l’auto-évaluation se complètent pour devenir formatrices.

L’évaluation de soi est, aussi, une école de la tolérance. Elle permet de prendre en compte les différences d’aptitudes et de capacités entre les individus, sans que celles-ci constituent des atteintes à la dignité des personnes. Aujourd’hui, par exemple, nombre d’adolescents déclarent qu’ils aimeraient faire du sport, sans craindre de ne pas être conformes au canon des athlètes de haut niveau. Les professeurs d’éducation physique sont les premiers à faire réfléchir sur les notions d’égalité/discrimination, en montrant que ce n’est pas la piètre performance qui crée la discrimination, mais le traitement inégal des personnes et le regard que l’on porte sur elles.

En mathématiques, en sciences, en littérature, en éducation physique, dans les disciplines artistiques, dans les langues étrangères… l’égalité, distinguée de la symétrie, de la ressemblance, de la similitude ou de l’équité, est une notion fondamentale, qui illustre les plus belles pages de nos manuels. Mais elle permet aussi de dénoncer certaines attitudes totalitaires, que l’on observe dans les cours de récréation : les « jeux » du petit pont, de la mêlée, du bonnet, les agressions sexistes ou racistes, conduisent des élèves à des comportements d’autant plus agressifs qu’ils se fortifient dans l’anonymat collectif – certains ne vont-ils pas jusqu’à traiter leur camarade de « tache » ! C’est la formation du groupe qui engendre certains comportements de violence, d’humiliation, de non-respect. Il s’agit de les analyser, sans céder à la tentation d’édicter automatiquement des punitions collectives : en individualisant la responsabilité et la sanction, on rompt avec la logique qui réifie la personne.

Nombre d’adolescents oscillent entre la détestation de soi et le narcissisme. La grande interrogation porte alors sur l’identité. Qui suis-je par rapport aux autres ? Un individu, homme, femme… ? Toutes les questions se bousculent. Contrairement aux apparences, les jeunes aiment être considérés comme des personnes et non pas être identifiés en fonction de leurs parents, de leurs origines, de leur cité ou de leur quartier. Ils aiment être nommés par leur prénom. L’individualisation est la façon de retrouver une identité plus forte, plus originale et en devenir. Le respect de soi participe de cette construction de la personne.

Retrouver la conscience de soi, une certaine familiarité avec un corps mieux maîtrisé, s’exercer à des modes d’expression différents, adopter des valeurs partagées, expérimenter ses responsabilités, ouvrent des voies à la liberté. L’effort sur soi acquiert alors toute sa valeur, celle qui combine le for interne et le libre examen dans une démarche réflexive et dans l’apprentissage. L’exercice laisse espérer un progrès, la découverte de soi, un dépassement – selon le sens même du mot « élève ». Dans des collèges de la banlieue parisienne, des expériences récentes ont permis d’utiliser la vidéo pour donner à voir l’évolution des comportements et les résultats obtenus ; l’exercice, particulièrement apprécié des élèves, a révélé une valeur pédagogique plus forte que les discours moralisateurs. Faites avec des adolescents, des deux côtés de la caméra, dans une classe, dans des stages ou sur un stade, elles aident à analyser la relation aux autres. « Je parle comme ça ? Je me tiens comme ça ? » Alors, il devient possible de travailler sur la gestuelle, sur la façon dont on se présente.

Dans le même temps, il s’agit d’éviter la fausse familiarité. Lorsque des adultes, des enseignants, par exemple, cherchent à ressembler aux adolescents pour être plus proches d’eux, cette fausse ressemblance devient un leurre. Les adolescents ne l’acceptent pas ; ils y voient une marque de mépris et de la démagogie.

Sortir de la surenchère de la provocation verbale ou physique, n’est pas facile. Mais le système éducatif ne se réformera qu’en retrouvant le sens de l’école, celui qui est indiqué dès le seuil des établissements, par la devise « Liberté, Égalité, Fraternité. » L’École est une institution, qui confère un statut à chacun de ses membres, respecte la diversité des fonctions et des compétences. Au fondement de la République, les juristes romains mettaient la distinction entre la dignité, qualité attachée à la fonction, l’autorité, attachée à la compétence reconnue par tous, et le pouvoir, qui s’exerce unilatéralement. L’école ne connaît théoriquement que les deux premiers attributs. Or, aujourd’hui, ils semblent souvent absorbés par les relations de pouvoir, comme si les qualités et les compétences s’effaçaient derrière les rapports de force.

Parmi les outils de rétablissement d’un vivre ensemble plus harmonieux, on cite fréquemment l’éducation civique. Lorsque les nouveaux programmes d’éducation civique ont été rédigés, de nombreuses expériences laissaient espérer une reconstruction possible de l’École sur ses missions, mais nombre d’établissements n’ont pas su ou pas voulu utiliser ces nouveaux outils pédagogiques ; d’autres ont pratiqué l’éducation civique de façon sporadique, rompant ainsi la logique d’apprentissage progressif qui était prévue. Pour lever les malentendus que vivent au premier chef les élèves, il est peut-être temps de retrouver le chemin de l’éducation à la citoyenneté démocratique et de la dignité de l’enfant.



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1 / Journée contre la violence du 3 avril 2001, Inspection académique de l’Essonne/Institut national des Télécom, 2002.

2 / Cf. notamment Malaise dans la déscolarisation. Recherche sur le décrochage scolaire à Grigny et Corbeil Département de l’Essonne, sous la direction de J. Costa-Lascoux, Appel d’offre interministériel Justice, Education nationale, DIV, FASILD, septembre 2002.


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