Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
À la fois militants écologistes et stratèges politiques, les fondateurs de HOP ont réussi à créer une voie médiane entre radicalité et pragmatisme. Pour Samuel Sauvage, cette ligne a permis de faire évoluer le droit, d’instaurer des dispositifs concrets et de dialoguer avec l’État et les entreprises, sans jamais renier l’ambition de transformer le système.
Pouvez-vous revenir sur l’une de vos actions vous ayant amené à intervenir auprès d’acteurs politiques ?
En 2020, la loi Agec (antigaspillage pour une économie circulaire) illustre un bel impact de lobbying politique. On avait préparé le terrain en adressant un questionnaire à tous les candidats à la présidentielle de 2017. En classant leurs réponses, on avait vu qu’Emmanuel Macron répondait positivement à la majorité de nos propositions.
On s’est donc appuyé sur ses promesses pour avancer dans notre lobbying, profitant d’une conjoncture favorable : Macron et son gouvernement voulaient agir sur l’écologie, mais de manière innovante. Le sujet de la durée de vie des produits, peu exploré, suscitait une forte attente chez les consommateurs. Le gouvernement pouvait donc obtenir des victoires sur ce point, sans trop remettre en question la croissance ou la société de consommation.
Créée en 2015, l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP) rassemble aujourd’hui une équipe de neuf salariés et près de 60 000 sympathisants. Elle est née de la nécessité de structurer une réponse collective face à l’obsolescence programmée et à la faible durée de vie des produits.
Elle se veut un trait d’union entre la société civile et les institutions, dans une logique de transformation systémique, et milite pour un changement profond des règles du jeu. L’association consacre ainsi environ un tiers de ses ressources à des actions de plaidoyer et à des procédures juridiques, afin de faire évoluer le cadre législatif pour allonger la durée de vie des produits, en renforçant les droits des consommateurs et en responsabilisant les fabricants.
Nos propositions ont été largement reprises par la secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solid
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