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Dossier : La société civile en première ligne

Indépendance À quel prix les associations peuvent-elles rester libres ?

En 2023, la Ligue des droits de l'Homme s'est vue menacée par le ministre de l'Intérieur de voir ses subventions coupées en raison de critiques émises suite à des violences policières. © Silanoc/cc/Wikimedia
En 2023, la Ligue des droits de l'Homme s'est vue menacée par le ministre de l'Intérieur de voir ses subventions coupées en raison de critiques émises suite à des violences policières. © Silanoc/cc/Wikimedia

Face à l’effritement des subventions publiques, à la montée des logiques de marché et à la pression croissante des financeurs privés, les associations citoyennes sont confrontées à un dilemme structurel : comment conserver leur rôle de contre-pouvoir sans brader leur indépendance ? 


Les associations jouent un rôle essentiel dans l’animation du débat démocratique. ATD quart-monde, le Secours populaire, l’association Droit au logement (DAL), la Ligue des droits de l’homme (LDH), Action Justice Climat ou encore Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac), pour ne citer que quelques organisations célèbres, interpellent les pouvoirs publics et les entreprises privées, et plus largement les citoyennes et citoyens.

Ces associations s’inscrivent dans la perspective défendue, au XIXe siècle, par le philosophe Alexis de Tocqueville. Pour ce dernier, s’associer, c’est réunir des volontés individuelles pour défendre une conviction commune.

Cette dimension politique du fait associatif est à relativiser. Comme l’a montré le démographe François Héran, le monde associatif ne se réduit pas à ces organisations que l’on peut qualifier de « militantes »1, qui défendent une autre organisation de la société. La défense de convictions (politiques, religieuses, humanitaires, etc.) ne concerne en réalité qu’une minorité des 1,5 million d’associations actives que compte aujourd’hui la France.

Un projet associatif n’amène pas forcément à intervenir dans le débat public et à proposer une autre organisation de la société.

Si toutes les associations épousent une « cause », dans le sens où elles cherchent la réalisation de leur projet associatif, celui-ci ne les amène pas forcément à intervenir dans le débat public et à proposer une autre organisation de la société. Cette réalité n’enlève rien au rôle essentiel que joue cette minorité d’associations dans notre démocratie.

Dans l’Esprit des lois, Montesquieu défend l’idée que la démocratie suppose la séparation des

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