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Dans un contexte de mutation des relations entre associations et collectivités, comment la société civile organisée – en partie délégitimée par l’extrême droite – peut-elle prendre part à la démocratie locale et nourrir la campagne des municipales ?
Comment voyez-vous la place des acteurs associatifs dans le domaine écologique et social, notamment à l’échelle municipale ?
On observe deux mutations principales, qui sont autant de pièges dans la relation entre associations et collectivités, et qui empêchent les associations d’assurer la place qu’elles ont vocation à avoir dans la démocratie locale.
La première est connue : transformer les associations en prestataire de services. On l’a vu dans la politique de la ville, comme autour de la transition écologique : les collectivités sous-traitent aux centres sociaux et aux associations de quartier les politiques qu’elles ont du mal à décliner dans les quartiers populaires. Ces appels à projets constituent une source de financements devenue indispensable pour les associations, mais compromettent leur capacité à tenir une parole autonome.
Cela interroge le modèle associatif lui-même : à quoi bon avoir un conseil d’administration si celui-ci ne peut plus fixer de manière autonome la stratégie de l’association, se la voyant dicter par les critères d’éligibilité des financeurs (caisses d’allocations familiales, communes, départements, etc.). D’autant que le développement du financement par projets se traduit par une professionnalisation des associations, avec le risque, pour les plus petites, d’êtres menacées par de grosses associations très professionnalisées.
« Pour éviter de se transformer en simples prestataires, nombre d'associations ont développé leur activité de plaidoyer. »
Paradoxalement, cette évolution se retourne contre les collectivités. Elles accélèrent la fragilisation des corps intermédiaires qu’elles sont pourtant les premières à regretter : les élus comme les services n’ont plus d’interlocuteurs avec qui négocier.
Quelle articulation faites-vous entre l’influence des associations et le
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