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Quatre cents jours, c’est maintenant. Les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024 débuteront officiellement le 26 juillet de ladite année. L’échéance anime déjà les organisateurs et leurs partenaires avec autant d’intensité qu’une course de 110 mètres haies. Or l’épreuve est ici bien moins balisée.
Ces Jeux iront-ils encore « plus vite, plus haut, plus fort », selon la formule fondatrice du baron Coubertin ? Avec la France dans le « top 5 » des nations les plus titrées, selon le vœu du président Macron ? La performance sportive n’est pas seule juge de la qualité de l’événement et des « valeurs » qu’il entend véhiculer. Pour quel collectif se dérouleront ces JOP, qui se réclament de l’inclusion et du développement durable ?
L’enjeu revêt une importance particulière pour la Seine-Saint-Denis, lieu phare des Jeux, où la Revue Projet est elle-même implantée. Jeune et créatif, mais souffrant de difficultés économiques et d’une mauvaise image sécuritaire, le département profitera-t-il, en retour et dans la durée, des investissements engagés en son sein ?
La réponse à cette interrogation ne se limite pas à la création d’écoquartiers ou au déploiement d’équipements sportifs qui manquent cruellement au « 9-3 ». Des élus ici sollicités comme Mohamed Gnabaly, maire de L’Île-Saint-Denis, et Emmanuel Constant, vice-président départemental chargé du dossier olympique, savent où se situe le plus important défi : susciter l’appropriation des Jeux par les populations séquano-dionysiennes afin qu’ils soient une vraie fête populaire.
Il y a loin entre les valeurs brandies par Paris 2024 et celles prônées en son temps par Coubertin. Mais si l’inclusion a fait son entrée au rang des valeurs olympiques, l’imaginaire marchand et le culte du « dépassement de soi » restent centraux, affectant également les athlètes. Un idéal de croissance que dénonce le collectif Saccage 2024, sceptique quant à des Jeux écologiques et rassembleurs.
L’olympisme et ses valeurs se cherchent encore : dans une politique cohérente de professionnalisation du sport ; dans une éducation olympique en adéquation avec son temps : dans un héritage matériel et immatériel aujourd’hui inscrit dans la charte du Comité international olympique.
Le souvenir des Jeux de Londres de 2012 fait ici référence. Le paralympisme y a, pour la première fois, atteint le rang qu’il mérite. L’urbanisme y a gagné en durabilité. Pour autant, l’éviction des touristes habituels et la gentrification des quartiers rénovés ont déçu certaines ambitions. Le legs des JOP s’appréciera, de même, bien au-delà de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques, le 8 septembre 2024. Quand la flamme sera déjà loin.