Comment L’Île-Saint-Denis a-t-elle rejoint le projet olympique ? Cela n’allait pas de soi pour une commune de cette taille.

Mohamed Gnabaly – C’est le Comité d’organisation Paris 2024 qui est venu nous chercher. Malgré tout, ce n’était pas gagné. Trop souvent, les Jeux se traduisent par du gaspillage d’argent et ne profitent pas aux populations. À L’Île-Saint-Denis, nous étions plutôt contre, idéologiquement.

La proposition nous a été faite en lien avec les villes voisines de Saint-Denis et de Saint-Ouen [qui accueilleront aussi le village des athlètes], avec comme enjeu de construire un projet axé sur le rattrapage des équipements du territoire et l’écologie.

De là, nous avons mené une consultation locale de tous les corps intermédiaires et plusieurs débats municipaux. Il en est ressorti que oui, les Jeux peuvent avoir un effet levier pour accélérer notre projet de ville.

« Nous sommes passés d’un coup de l’anonymat national à l’attention d’investisseurs. »

Les Jeux peuvent nous permettre de débloquer des infrastructures dont nous rêvons depuis très longtemps et que nous n’arrivons pas à financer avec nos partenaires, comme le pont qui nous relie à Saint-Denis ou la couverture de l’autoroute A86 contre le bruit et la pollution. Il y a aussi des infrastructures à venir, comme des pistes cyclables départementales sur toute la circonférence de l’île.

Le projet de L’Île-Saint-Denis pour Paris 2024, c’est un ensemble d’actions destinées à améliorer à terme la qualité de vie des habitants. C’est notre porte d’entrée, mais avec des contreparties négatives. Nous sommes passés d’un coup de l’anonymat national à l’attention d’investisseurs qui voient ici un terrain de choix pour la promotion immobilière. Nous sommes maintenant confrontés aux problèmes de spéculation et