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Le spectacle olympique déborde du cadre sportif en valorisant performance et dépassement de soi. Au risque d’une instrumentalisation de l’athlète.
L’effet « primus inter-pares » (« premier parmi les pairs ») est ce processus qui amène des organisations sociales à s’inscrire dans une logique du « toujours mieux », et donc dans une différenciation incomparable1. Ainsi, en 2024, il s’agit d’inscrire Paris dans les mémoires de l’olympisme en proposant d’organiser, en dehors d’une enceinte sportive, une cérémonie d’ouverture gigantesque.
Une mise en scène inédite devra dès lors décliner des logiques de sécurité et des logiques d’innovation2, en valorisant un patrimoine historique qui a déjà accueilli les Jeux olympiques par deux fois, en 1900 et en 1924. Le spectacle combinera mélopées et épopées, où l’emphase, le lyrisme et le dithyrambe sont censés amplifier des émotions communes parmi les spectateurs et les athlètes.
Cependant, tout le monde ne sera pas convié à cette fête qui se veut populaire. Pour le public comme pour les athlètes, une sélection drastique va s’opérer en amont d’un événement qui bénéficiera d’une couverture médiatique planétaire. Déjà, l’esprit des athlètes oscille sans doute entre l’espoir d’être un acteur majeur de ce moment d’apothéose et la crainte de se retrouver abandonné sur le bord du chemin, à quelques encablures de la Terre promise.
Entre élus et exclus, quel projet de société est promu à un an de ce 26 juillet 2024 inaugural ? Que deviennent les athlètes lorsqu’ils sont confrontés à la théâtralisation de leurs expériences vécues, en dehors de leurs territoires sportifs ? Qu’éprouvent-ils lorsque leur passion est récupérée à des fins qui dépassent leurs propres aspirations ?
Le spectacle sportif a besoin d’u
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