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Le virage numérique qu’a connu l’Afrique a permis à de nombreuses voix dissidentes de se faire entendre, contournant la censure. Mais il pose la question de la sécurité des cybermilitants… et ne remplace pas l’engagement de rue. L’expérience du collectif « Tournons la page ! ».
« Tournons la page ! » Le 15 octobre 2014, cet appel de militants et d’intellectuels d’Afrique et d’Europe résonnait comme un cri de ras-le-bol et de ralliement. Malgré la vague de démocratisation des années 1990, les régimes autoritaires se perpétuent en Afrique francophone. Des élections régulières de façade et la mise en place d’institutions de contrôle n’étouffent pas le sentiment général de nombreux Africains : malgré les promesses, la pratique démocratique n’a pas toujours porté ses fruits. Face au non-respect des droits fondamentaux et à la limitation croissante de l’espace civique, la mobilisation générale dans la rue s’impose comme une solution pacifique pour construire un avenir démocratique. Ce fut le cas au Burkina Faso en 2015, lors des Printemps arabes ou, plus récemment, en Algérie et au Soudan. À chaque fois, le numérique a joué un rôle important, voire décisif.
« Tournons la page ! » est, selon son propre site, « un mouvement citoyen transcontinental qui regroupe des membres de la société civile d’Afrique et d’Europe dans le but de promouvoir la démocratie sur le continent africain ». Il est présent au Burundi, au Cameroun, au Congo-Brazzaville, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Niger, en République démocratique du Congo et au Tchad. Les 2
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