Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
Le processus de détente entre les États-Unis et l’Iran pourrait déboucher, en 2015, sur un accord concernant le nucléaire iranien : l’Iran a toujours nié être intéressé par une force militaire nucléaire, mais il revendique sa place comme puissance régionale reconnue, face à une Arabie Saoudite qui veut tout faire pour éviter une telle perspective. Dans l’hypothèse d’une dénucléarisation de l’Iran, la revendication d’un Moyen-Orient libéré d’armes nucléaires, chimiques et bactériologiques s’imposerait, d’autant que la Syrie a mis à l’ordre du jour le problème des armes chimiques.
« Obliger l’État hébreu à signer l’accord de non prolifération. »
Dans ce cas, le véritable problème serait posé par l’État d’Israël. Celui-ci, selon de nombreuses sources étrangères, est le seul État de la région en possession d’un arsenal nucléaire. Dès lors, il serait à la fois logique et souhaitable que les États-Unis utilisent les moyens de pression à leur disposition – qui ne manquent pas – pour obliger l’État hébreu à signer l’accord de non prolifération et donc à entreprendre le démantèlement de son arsenal nucléaire, chimique et bactériologique.
Mais de telles pressions signifieraient un tournant stratégique de la part de Washington, improbable en 2015. À plus long terme cependant, cela ne peut être exclu : le déclin de la puissance états-unienne et l’émergence de nouvelles puissances régionales (la Russie, la Chine, les BRIC, etc.) risquent d’amener les États-Unis à réviser leur alliance stratégique avec Israël, qui d’atout stratégique pourrait devenir un boulet. Quoi qu’il en soit, la dénucléarisation d’Israël devrait être l’un des deux objectifs prioritaires de la politique internationale, pour qui aspire à un Moyen-Orient pacifié.
« Casser murs et clôtures, et permettre ainsi la liberté de circulation et de migration pour tous et toutes. »
Le second objectif concerne les migrants : le Proche-Orient est devenu l’un des passages pour des centaines de milliers d’Africains qui fuient la guerre et la misère. Depuis quelques années, le Sinaï est comme le Lampedusa de l’Asie occidentale. Il faut œuvrer pour qu’en 2015, les États de la région aient pris la décision historique de casser murs et clôtures, et permis ainsi la liberté de circulation et de migration pour tous et toutes. Pour les migrants africains, certes, mais aussi pour les Palestiniens, dont la liberté de mouvement est entravée par la politique de bouclage qui leur est imposée depuis les années 1990.
En 2012, l’Assemblée générale des Nations unies a reconnu l’État de Palestine. Mais plus important et plus urgent est de reconnaître les droits fondamentaux des Palestiniens, tels que définis par le droit international, et en particulier le droit de circulation dans leur propre territoire et le droit d’y entrer, d’en sortir à leur guise. C’est notre rêve pour 2015.
Pour aller plus loin :
Et vous, quels objectifs fixeriez-vous ?
Ils s’y sont essayés, et vous ? Nous vous encourageons à nous proposer vos propres objectifs pour le développement, en respectant les instructions aux auteurs.
« Financer l’après-2015 par une fiscalité juste », par Dereje Alemayehu (Éthiopie), Alliance globale pour la justice fiscale
« Un revenu minimum pour éradiquer la misère », par Judith Randel (Royaume-Uni), Development Initiatives
« Prendre les plus délaissés comme partenaires », par Isabelle Pypaert Perrin (Belgique), Mouvement international ATD Quart Monde
« Tourner le secteur privé vers l’intérêt général », Nathalie Péré-Marzano (France), Crid, Action mondiale contre la pauvreté-France
« Défendre les petits agriculteurs », par Ndiakhate Fall (Sénégal), Conseil national de concertation et de coopération des ruraux/Via Campesina
« (Re)donner à chacun une existence », par Pierre-Marie Espagnet (France), Délégation catholique pour la coopération, Centre d’accueil de migrants à Rabat (Maroc)
« L’éminente responsabilité des pays ‘développés’ », par Christian Comeliau (France), économiste du développement