Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !
Logo du site

La Revue Projet, c'est...

Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.

Dossier : Quels objectifs pour le développement ?

Prendre les plus délaissés comme partenaires


« Quels objectifs de développement fixeriez-vous après 2015 ? ». Et si vous aviez cinq minutes à la tribune des Nations unies pour y répondre… Isabelle Pypaert Perrin, déléguée générale du Mouvement international ATD Quart Monde, s’est prêtée au jeu.

En 2000, avec la Déclaration du millénaire, les 189 chefs d’État signataires ont pris un engagement sans précédent : ne ménager aucun effort pour libérer l’humanité de la misère. Mais à peine formulée, cette ambition s’est rétrécie en objectifs visant à réduire de moitié le nombre de pauvres d’ici 2015, autorisant l’abandon et l’exclusion de l’autre moitié. Le développement pensé pour les populations les plus vulnérables, sans elles, se retourne trop souvent contre elles. C’est ce qu’ont exprimé avec force les participants à l’évaluation menée par ATD Quart Monde pour donner la parole aux personnes en situation de grande pauvreté.

Dans quel monde voulons-nous vivre ? Voilà la question que nous pose le rendez-vous de 2015.

Dans quel monde voulons-nous vivre ? Voilà la question que nous pose le rendez-vous de 2015. Des voix s’élèvent, comme celle du secrétaire général des Nations unies, pour réclamer que les objectifs que se donnera la communauté internationale aient pour ambition de ne laisser personne de côté. Les principes directeurs « Extrême pauvreté et droits de l’homme » de l’Onu précisent cette ambition. Élaborés avec des personnes confrontées à l’extrême pauvreté, ils affirment que la seule façon de lutter contre la misère est d’adopter une approche fondée sur les droits de l’homme, en garantissant la participation des populations dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques qui les concernent.

Pour relever les grands défis du monde, des intelligences manquent encore ! Je pense à ces familles de Noisy-le-Grand ou de Manille qui sont dans l’angoisse de devoir quitter leurs logements voués à la démolition sans qu’aucune proposition durable ne leur soit faite. Mais qui s’organisent et s’entraident avec les moyens dont elles disposent. Ne laisser personne de côté n’est pas un slogan pour elles ! Nous avons besoin de l’expérience et du savoir de celles et ceux qui sont obligés en permanence de réorganiser leur vie pour affronter les situations de chômage, de petits boulots ou d’inutilité forcée. Avec eux comme partenaires, repensons le travail décent, la protection sociale pour tous, le développement durable, une économie respectueuse des personnes et de la Terre. Réalisons l’éducation pour tous avec ces habitants des quartiers délaissés qui, au cœur des plus grandes urgences, demandent d’être soutenus dans leurs efforts quotidiens pour ouvrir un avenir à leurs enfants.

Nous avons besoin du savoir de ceux qui sont obligés en permanence de réorganiser leur vie pour affronter les situations de chômage, de petits boulots ou d’inutilité forcée.

Cela ne sera pas possible sans la mobilisation de tous. Qu’allons-nous faire pour connaître et rejoindre les populations totalement oubliées à travers le monde pour qui la crise n’est pas d’aujourd’hui ? Pour penser et bâtir nos projets ensemble ? Les mots de Joseph Wresinski inscrits dans le marbre du Parvis des droits de l’homme et du citoyen à Paris nous y appellent : « Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. »

Et vous, quels objectifs fixeriez-vous ?

Ils s’y sont essayés, et vous ? Nous vous encourageons à nous proposer vos propres objectifs pour le développement, en respectant les instructions aux auteurs.

« Financer l’après-2015 par une fiscalité juste », par Dereje Alemayehu (Éthiopie), Alliance globale pour la justice fiscale

« Un revenu minimum pour éradiquer la misère », par Judith Randel (Royaume-Uni), Development Initiatives

« Tourner le secteur privé vers l’intérêt général », Nathalie Péré-Marzano (France), Crid, Action mondiale contre la pauvreté-France

« Dénucléariser Israël », par Michel Warschawski (Israel), Centre d’information alternative de Jérusalem

« Défendre les petits agriculteurs », par Ndiakhate Fall (Sénégal), Conseil national de concertation et de coopération des ruraux/Via Campesina

« (Re)donner à chacun une existence », par Pierre-Marie Espagnet (France), Délégation catholique pour la coopération, Centre d’accueil de migrants à Rabat (Maroc)

« L’éminente responsabilité des pays ‘développés’ », par Christian Comeliau (France), économiste du développement

J'achète Le numéro !
Quels objectifs pour le développement ?
Je m'abonne dès 3.90 € / mois
Abonnez vous pour avoir accès au numéro
Les plus lus

Les Marocains dans le monde

En ce qui concerne les Marocains, peut-on parler de diaspora ?On assiste à une mondialisation de plus en plus importante de la migration marocaine. On compte plus de 1,8 million de Marocains inscrits dans des consulats à l’étranger. Ils résident tout d’abord dans les pays autrefois liés avec le Maroc par des accords de main-d’œuvre (la France, la Belgique, les Pays-Bas), mais désormais aussi, dans les pays pétroliers, dans les nouveaux pays d’immigration de la façade méditerranéenne (Italie et ...

L’homme et Dieu face à la violence dans la Bible

Faut-il expurger la Bible ou y lire l'histoire d'une Alliance qui ne passe pas à côté de la violence des hommes ? Les chrétiens sont souvent gênés par les pages violentes des deux Testaments de la Bible. Regardons la Bible telle qu’elle est : un livre à l’image de la vie, plein de contradictions et d’inconséquences, d’avancées et de reflux, plein de violence aussi, qui semble prendre un malin plaisir à multiplier les images de Dieu, sans craindre de le mêler à la violence des...

Un héritage tentaculaire

Depuis les années 1970 et plus encore depuis la vague #MeToo, il est scruté, dénoncé et combattu. Mais serait-il en voie de dépassement, ce patriarcat aux contours flottants selon les sociétés ? En s’emparant du thème pour la première fois, la Revue Projet n’ignore pas l’ampleur de la question.Car le patriarcat ne se limite pas à des comportements prédateurs des hommes envers les femmes. Il constitue, bien plus, une structuration de l’humanité où pouvoir, propriété et force s’assimilent à une i...

Du même dossier

Concurrence ou droits humains : il faut choisir !

Quelles sont les valeurs de la communauté internationale : l’égale dignité de chacun, qui est à son fondement, ou la loi du marché ? Pour Jean Fabre, l’ancien numéro 2 du Programme des nations unies pour le développement, les deux ne sont pas compatibles. À l’heure où il nous faut gérer le monde ensemble, il y a urgence à construire une réponse commune. On rapporte qu’à la question : « Que pensez-vous de la civilisation occidentale ? », le mahatma Gandhi répondit : « Ce serait une excellente idé...

Les défis de l’aide publique au développement

Fondée sur une idéologie du rattrapage, l’aide publique au développement (APD) a largement échoué. La réduction de la pauvreté résulte d’abord de la mondialisation des échanges. Mais bien d’autres défis (emploi, migrations, climat…) attendent l’APD. Nous ne serons pas au rendez-vous des Objectifs du millénaire pour le développement fixés pour 2015, date de l’échéance de l’engagement international. En particulier, les objectifs fixés en pourcentage du Pib, en termes de recul du nombre de sous-ali...

Surdéveloppement : qu’en dit l’Église catholique ?

Extraits de « Sollicitudo rei socialis » (28), encyclique de Jean-Paul II de 1987. On comprend mieux aujourd’hui que la pure accumulation de biens et de services, même en faveur du plus grand nombre, ne suffit pas pour réaliser le bonheur humain. Et, par suite, la disponibilité des multiples avantages réels apportés ces derniers temps par la science et par la technique, y compris l’informatique, ne comporte pas non plus la libération par rapport à toute forme d’esclavage. (…)Une constatation déc...

Vous devez être connecté pour commenter cet article
Aucun commentaire, soyez le premier à réagir !
* Champs requis
Séparé les destinataires par des points virgules