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À quel moment de votre parcours vous êtes-vous intéressés à la participation ou à l’empowerment ? Comment cela se concrétise-t-il, aujourd’hui, dans votre quotidien ?
Marie-Hélène Bacqué - Dans les années 2000, j’ai étudié les quartiers populaires et les community development corporations à Boston, et c’est là que j’ai découvert le mouvement communautaire nord-américain, issu de différentes traditions, dont le mouvement des droits civiques1 . Des structures gérées par des habitants, y faisaient le travail équivalent de nos politiques de la ville. Le concept d’empowerment m’a beaucoup marquée : pourquoi n’était-il pas présent en France ? Je me suis aussi beaucoup intéressée à la littérature féministe, un autre terrain pour mieux comprendre la notion de pouvoir.
En 2013, Mohamed Mechmache et moi-même avons été mandatés par François Lamy, alors ministre délégué chargé de la Ville, pour effectuer un rapport sur les dispositifs participatifs2. Nous avons fait un tour de France et organisé une conférence de citoyens pour imaginer comment, dans le contexte français – et particulièrement dans les quartiers populaires – retrouver et mobiliser cette notion si forte d’empowerment. Nous avons fait 30 propositions, mais aucune n’a été retenue, car les logiques d’encadrement et de contrôle restent très fortes. Nous avons donc décidé de soutenir les dynamiques qui émergeaient en créant le collectif « Pas sans nous ».
Aujourd’hui, j’essaie également de co-construire de la rec
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