Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
« Il faut qu’on nous donne la chance d’oser », résume Ghislain1, en appuyant ses propos de gestes précis, dans le train qui nous ramène de Lourdes vers Paris, ce samedi 11 mai. Oser être soi. Oser prendre la parole et réfléchir ensemble. Oser changer de regard et instaurer d’autres relations entre « migrants » et « non-migrants ». Et dépoussiérer notre leitmotiv républicain : liberté, égalité, fraternité. C’est ce qu’a tenté le groupe « Place et parole des migrants » pendant les six premiers mois de son existence.
En ligne de mire, le rassemblement Diaconia à Lourdes, à l’Ascension 2013. L’événement, à l’initiative de l’Église catholique, a réuni pendant trois jours (du 9 au 11 mai) plus de 12 000 personnes, pour réfléchir aux manières dont se vit ou pourrait se vivre la fraternité envers les plus fragiles au sein de l’Église et dans la société. « Quand j’ai entendu parler de Diaconia, j’ai dit : ‘Il faut aussi savoir ce que pensent les migrants eux-mêmes’ », se souvient Marie-Josèphe, Sœur Marie-Jo pour ceux qui la connaissent. Comme elle sourit souvent, on s’aperçoit très vite qu’elle a les dents du bonheur. La religieuse camerounaise, envoyée à Paris pour travailler auprès des migrants les plus démunis, est membre du Réseau Chrétien - Immigrés (RCI) et a participé à la genèse du groupe.
Céline, un tempérament de feu, est impliquée dans l’association depuis treize ans. Elle raconte l’événement déclencheur, en octobre dernier : lors d’une réunion de préparation des journées de Diaconia, le groupe « Place et parole des pauvres » avait été invité à répondre à cette question : « Qu’est-ce qui est essentiel pour vivre ? » Ce groupe, constitué d’hommes et de femmes ayant connu la misère ou la subissant encore, a été mis en place par Diaconia. À partir de novembre 2010, ils se sont réunis tous les mois. Leurs réponses avaient profondément touché Céline : avec leurs mots, leur logique propre et une immense dignité, ils partageaient des expériences de vie qui lui étaient tout à fait inconnues. Pourquoi ne pas tenter la même expérience avec des migrants ?
Dès novembre 2012, l’idée d’un groupe Place et parole des migrants est lancée au sein du Réseau Chrétien - Immigrés. Depuis 2000, les bénévoles de l’association accompagnent des sans-papiers et des demandeurs d’asile, à travers des permanences juridiques et des cours de français. Ils organisent aussi des repas interculturels, une manière de sensibiliser à l’accueil de l’étranger. Quatre « non-migrants » membres du RCI et une dizaine de personnes aidées par l’association, ou connues de ses membres, sont invités à tenter l’expérience. La plupart sont originaires d’Afrique de l’Ouest (Cameroun, Côte d’Ivoire, Bénin, Sénégal), d’autres d’Amérique (Brésil, Haïti, États-Unis). Tous vivent ou ont vécu des situations de précarité. Intriguée par la démarche et désireuse de donner à entendre d’autres voix, je demande à assister aux réunions. Une condition m’est posée : ne pas rester une observatrice et participer, au même titre que les autres, du début à la fin. C’est ainsi que nous nous retrouvons à réfléchir ensemble, autour d’une grande table ovale de la paroisse de St-Merry, dans le quartier des Halles à Paris, pendant près de trois heures, deux dimanches par mois. « On ne savait pas que l’on ferait autant de séances, que l’on aurait autant de choses à se dire », se souvient Ghislain. Il s’est rapproché du RCI car il avait du mal à trouver du travail, malgré un niveau élevé de qualification : il est titulaire d’un Master et entame une thèse d’économie. Une fois bien formé, il envisage de repartir au Bénin et de s’engager en politique. Il y a quelques mois, il a décroché un poste de comptable. Mais cela n’a pas été facile : « On vous regarde avec dédain. Quand on postule, on trouve toujours la petite bête alors qu’on a les diplômes. »
« On vous regarde avec dédain. Quand on postule, on trouve toujours la petite bête alors qu’on a les diplômes. »
L’animateur de Place et parole des pauvres, Jean-Claude, accepte de nous accompagner. Très posé et discret, c’est lui qui régule la parole et garantit le respect des règles non-violentes établies au départ. Une « loi » interne au groupe, indispensable à son bon fonctionnement, que José énumère de sa voix grave, lentement, avec assurance : « Je dis ‘Je’ quand je prends la parole. On ne contredit pas, car ça peut bloquer la pensée. On donne la parole au plus faible et on ne coupe pas la parole. » Au début de chaque réunion, ce cadre est posé, distinguant singulièrement nos échanges de ceux auxquels nous sommes habitués. Avec l’accord des participants, nos discussions sont enregistrées, afin d’être retranscrites avec exactitude. De même, il est demandé de « prendre soin de la parole de l’autre » : ne pas déformer les propos, ni les isoler de leur contexte. L’égalité est recherchée mais, pour qu’elle soit réelle, « il faut que le plus faible ait la priorité ».
« À l’école, on nous enseigne que certains savent et d’autres pas. » Ce groupe de réflexion, qui tire sa spécificité de la pensée d’ATD Quart Monde, dont Jean-Claude est volontaire-permanent, fait le pari contraire. Le mouvement ATD (« Aide à toute détresse », devenu « Agir tous pour la dignité ») a été fondé par le père Joseph Wresinski (1917-1988). À partir de 1956, ce prêtre vit dans un camp, au milieu de familles très pauvres, à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Pour lui, la misère ne doit pas être soulagée, mais éradiquée. Il considère que les plus démunis détiennent un savoir issu de leur expérience que les riches ne possèdent pas. Que ce savoir est légitime et peut faire avancer les choses, d’un point de vue social et politique. C’est pourquoi il débouche sur des propositions concrètes de changement.
« Un migrant, c’est d’abord quelqu’un ! Ce n’est pas un phénomène migratoire ! »
Au cours des rencontres, un grand soin est attaché aux mots : chacun est invité à réfléchir avant de s’exprimer. On n’encourage pas les témoignages individuels, pour sortir de la plainte et de la revendication facile. Le but : s’extraire de sa situation individuelle pour réfléchir à un niveau collectif. Pour savoir précisément de quoi et de qui l’on parle, les participants définissent les termes des échanges. Qu’est-ce qu’un migrant ? « Un migrant, c’est d’abord quelqu’un ! Ce n’est pas un phénomène migratoire ! », s’exclame Lamartine à Lourdes le 9 mai, devant une assemblée de plus de 450 personnes, au cours du forum de Diaconia consacré aux migrants. Voilà bientôt dix ans qu’il vit en France. Il y a quelques semaines, il a obtenu l’autorisation de faire venir sa femme et ses deux enfants d’Haïti. C’est pour lui un immense espoir et le début de nouvelles procédures. « Un migrant, c’est un déplacé : il est parti, il a quitté son lieu d’origine, il a vécu la séparation. »
« Il a abandonné ce qui lui était familier, ceux qu’il aime, mais souvent il part pour partager avec les siens. » Les paroles prononcées au sein du groupe résonnent avec les trajectoires des uns et des autres. « Le migrant est un chasseur qui n’a pas trouvé à manger et il part chasser différemment. Peut-être lui-même a-t-il été chassé, par la guerre ou des conditions de vie indignes. Mais il n’est pas toujours le bienvenu, il ne se sent pas accueilli, il peut être chassé à son tour. » « La misère, pour un migrant, c’est être déraciné, perdre ses attaches, être en précarité. On ne connaît personne, on n’a plus de repères », dit Blandine. Ses yeux sombres reflètent le monde qui l’entoure comme des miroirs. Généreuse, elle aime se frotter à l’altérité : « Je me dis que le paradis, c’est toutes les couleurs. C’est un brassage, une mixité. » Juriste de formation, elle a quitté la Côte d’Ivoire à la demande de sa famille, pour s’occuper de son cousin tétraplégique, soigné en région parisienne.
« La misère, pour un migrant, c’est être déraciné, perdre ses attaches, être en précarité. On ne connaît personne, on n’a plus de repères. »
« Nous, migrants, nous ne sommes pas chez nous. Quand on arrive, on manque de tout. On ne peut même pas avoir le petit confort qu’on a laissé, explique Thérèse. On ne prend pas des valises de vêtements qu’on a chez soi pour les amener ici, parce qu’on va au pays où il y a beaucoup plus que là d’où on vient. Et peut-être que dans notre pays d’origine, on pouvait manger trois fois par jour et on ne peut plus avoir ce nombre de repas. » Avant de vivre, au moins survivre. Et devoir recommencer à zéro. « Ici, explique Marie-Jo, personne ne prendra mon expérience en compte. Tu dois renier tout un passé. » Elle cite deux membres du groupe, détenteurs de Masters 2 obtenus en France. « L’un vend des légumes, l’autre est gardien. »
Pour Désirée, il y a toujours une méfiance à l’égard des migrants : « La personne qui vit dans le pays de sa naissance, il les aperçoit comme un danger. Et le danger, c’est : ‘Nous sommes ici, il y a une certaine quantité de ressources qui est limitée, il y a le travail qui est limité, il y a le logement qui est limité, il y a les promotions dans les sociétés qui sont limitées, et les gens de l’extérieur, ils vont prendre ce qui nous appartient’. Il y a cette idée que nous mettons leur vie en danger. Peut-être que la personne serait prête à accepter la différence s’il peut s’assurer que ça ne le met pas en danger. » Sa chevelure grise est attachée en chignon, comme à chacune de nos rencontres. Depuis combien de temps a-t-elle quitté les États-Unis ? Désirée élude la question en riant. Elle n’a plus toutes ses dents et ne ressemble pas aux clichés que l’on a des Californiennes. D’un geste de la main, elle semble signifier que cela remonte très loin, que c’est de l’histoire ancienne.
« Qu’est-ce que la misère pour un migrant ? » La question ouvre notre deuxième séance, mi-décembre. Il n’y a ni bonne ni mauvaise réponse. La pensée du groupe se construit « par associations, par échos, en dialogue », explique-t-on en introduction du forum. Les paroles qui y sont prononcées sont le fruit de ce travail commun. Céline et Marie-Jo ont extrait des enregistrements le cœur de nos échanges. Le texte a ensuite été travaillé collectivement, puis les paragraphes répartis au sein du groupe pour être prononcés publiquement. La misère, pour un migrant, répond Désirée avec une pointe de révolte, c’est d’« être invisible, non existant ». Pour Lamartine, c’est d’être stigmatisé par « le regard des autres [qui] me fait sentir différent ». « Comme je ne connais pas l’autre, ou que je ne veux pas le connaître, dit Jean à Lourdes, je le crois extrêmement différent, je pose des barrières, c’est de l’ignorance. Alors vient la peur : l’autre me semble tellement différent, à partir même de la couleur de sa peau. Le racisme, c’est le requin, c’est une bête qui tue. Le racisme parle de tout le monde, du blanc, du noir, de l’être humain qui n’a pas un regard d’amour sur son proche. »
Être regardé comme une personne. Les membres du groupe Place et parole des pauvres formulent la même demande. Or, dans les associations qui proposent de l’aide, cette attitude ne va pas de soi. Il y a d’un côté les « aidants », de l’autre les « aidés ». On fait « pour » et non « avec », encore moins à partir des plus fragiles. Céline reçoit des migrants à la permanence juridique du RCI depuis plus de dix ans. Ils projetteraient facilement en elle « une forme de toute-puissance » qui la met mal à l’aise en figeant les rôles : « Dans la situation où je les reçois, ils sont dans des difficultés où ils ne cherchent que des solutions. On est complètement pris par ces questions-là et on se demande qui ils sont là-dedans. Ils ont l’habitude de subir et ne pensent pas eux-mêmes. »
« Il faut commencer par nous connaître pour vivre ensemble, briser les idées reçues qui créent des malentendus. Pour sortir de cette impasse, il faut que je change mon regard en dépassant ma peur : alors je peux dire et faire ce que je sens, ce qui est le meilleur selon moi. Pour y arriver, il est bon d’aller vers les autres, de ne pas rester enfermés entre nous, étrangers. » Même si, in fine, l’autre reste un mystère, comme en témoigne la belle formule de Blandine, qui a dépassé la quarantaine mais en paraît dix de moins : « Ma mère dit toujours : ‘Le ventre d’une personne, c’est comme un pays, ou une nation, ou un continent, tu ne peux savoir tout ce qui y est caché’. »
À l’issue des séances, Céline reconnaît que le groupe lui a permis d’évoluer : « J’ai vu des personnes à part entière qui ont manifesté un réel désir d’aller vivre ailleurs pour vivre mieux. » Ses paroles font écho à d’autres prononcées lors d’une rencontre : « Le migrant doit être vu comme une personne qui a fait le choix certain de partir vers un mieux vivre. »
« On vient ici pour travailler, pas pour avoir des aides ! » Lors de nos retrouvailles dominicales, le constat est récurrent : « On n’a pas l’égalité de trouver un bon travail, même si on a les qualifications, déplore José, qui ne quitte jamais sa veste noire et verte. L’employeur nous dit d’avoir telle formation. Quand on revient avec la formation, il nous dit non. » À la fin de chacune de nos réunions, il nous fait partager le fruit de ses mains : de délicieux petits pains au fromage, ronds et dorés comme des œufs de caille. Chauffeur de poids lourds au Brésil, il a suivi plusieurs cours en France pour que ses compétences soient reconnues. Pourtant, trouver un travail reste une gageure.
« On n’a pas l’égalité de trouver un bon travail, même si on a les qualifications. »
« Que soit accordé à tous les migrants le droit de travailler pour que nous puissions subvenir à nos besoins dignement. » La voix de Désirée porte cette proposition devant l’assemblée le 9 mai. Elle y trouve un écho : à l’issue du forum, par un vote à main levée, le public reconnaît que c’est une priorité. « Le travail éloigne de nous trois grands maux : le vice, l’ennui, le besoin, résume Ghislain, qui se veut réaliste. À qualification égale, travail égal, ça va prendre du temps. Le principal est de permettre aux gens de vivre dans la dignité. Quand quelqu’un travaille, il peut se loger, s’éduquer, se soigner… Il faut aider les gens à arrêter de vivre des aides, les mettre face à leurs responsabilités. » Les quelque 450 participants du forum entérinent deux autres propositions : le droit à une réelle information et à un traitement juste et homogène, respectueux des procédures, ainsi que le droit à vivre en famille. Le groupe prend également des engagements personnels pour que chacun, à sa mesure, commence à faire évoluer les choses. Nous nous engageons notamment à « chercher les moyens de s’informer sur la réalité des migrations » pour combattre les idées reçues ressassées quotidiennement.
Pour des changements politiques et sociaux
Pendant nos réunions, des membres du groupe ont fait les propositions suivantes :
- le droit au travail pour tous les migrants ;
- le droit de s’installer dans un autre pays, en complément du droit de quitter son pays (inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme) ;
- le rétablissement d’un réel droit d’asile ;
- la fermeture des centres de rétention administrative ;
- la mise en place de visas à entrées multiples pour les parents dont les enfants ont migré ;
- l’organisation d’Assises de l’immigration, qui prennent en compte des propositions de migrants et de non-migrants, élaborées dans des groupes de réflexion comme le nôtre.
Les premières séances permettent d’exercer sa parole. Après plusieurs rencontres, des choses plus profondes parviennent à être exprimées. « Pour certains, dit l’animateur pour rassurer les participants, cela prend quinze ans ! » Au fil des mois, la parole se libère. « Ça m’a transformée », confie Thérèse, la tête haute. À 32 ans, elle rêve d’être juriste ou esthéticienne. Elle pense que la deuxième option est plus probable et aimerait entamer une formation, une fois sa situation régularisée. En attendant, elle est au service d’une dame déjà plus que centenaire. Au sein du groupe, elle a appris que « ce n’est pas parce que l’on parle bien que l’on a des choses intelligentes à dire ». Et que « ce n’est pas parce que l’on ne parle pas que l’on n’a pas d’idées ». Habituellement, « on n’écoute pas. On aimerait entendre l’autre dire ce que l’on veut qu’il dise ». Cette qualité d’écoute représente un tournant pour José : « Avant de commencer avec le groupe, je n’avais aucune espérance de rester en France. Avec le groupe, ça m’a donné envie de rester. Il y avait quelqu’un qui m’écoutait, ma parole est valable. Au début, la porte était un tout petit peu ouverte, mais maintenant, je la vois plus ouverte, parce que je vois beaucoup de respect entre nous. »
Pour Marie-Jo, « on a pu dialoguer ensemble. Un dialogue qui était dans une profondeur à laquelle je ne m’attendais pas. Cela m’a permis de mieux me situer pour voir ce que l’on peut apporter dans cette société. Ce que nous pouvons mettre ensemble. Ce que fait ce groupe va au-delà de la parole, c’est la reconstruction de la personne ». « Souvent, j’aurais tendance à partir de façons de faire convenues, d’un déroulement classique, explique Jean-Marie, membre du RCI. Je suis très opérationnel dans mon tempérament. Ici, on n’a pas cherché un aboutissement. C’était libérant d’être davantage moi-même. » Cela passe par l’identification de ses propres contradictions : se reconnaître des réflexes et des attitudes racistes alors qu’on se défend du contraire, admettre avoir parfois beaucoup de mal à accueillir la différence.
S’il « libère la personne en profondeur, le groupe que nous vivons est quelque chose à promouvoir », dit l’une des participantes, consciente des bienfaits personnels et collectifs de notre démarche. Pendant le forum, le groupe a pu inviter le public à multiplier ce genre d’initiative. Un souci très présent chez Jean-Claude : « Tout ce que l’on fait, il faut avoir la volonté que cela soit reproductible n’importe où et par tout le monde. » Une formation à l’animation de groupe de réflexion devrait débuter à la rentrée, à l’Institut catholique de Paris. Marie-Jo et Céline souhaitent la suivre. « Je me voyais beaucoup dans l’action : aider à ceci, à cela, raconte la religieuse. Au lieu d’aider à cela, il faut aider à réfléchir à cela. On ne se rend pas compte comment les gens s’enfoncent. C’est les conditions sociales qui font cela. Ils n’ont pas le temps de réfléchir. »
Quant au groupe Place et parole des migrants, ses conditions d’existence sont à réinventer. « C’était un travail de construction de la pensée, analyse Thérèse. À Lourdes, on en a fait un groupe de vie. » Aujourd’hui, la plupart des participants souhaitent poursuivre. « Maintenant, on peut réfléchir à comment être ce groupe de vie », propose la jeune femme. « Pour que j’ai envie de continuer l’aventure, annonce déjà Ghislain, il faut qu’on nous donne plus de liberté. » Une liberté toujours à conquérir : « Nous ne devons pas attendre que l’on fasse des choses pour nous, mais devenir acteur, encourage Marie-Jo. On a vécu quelque chose de l’ordre du futur ! », observe-t-elle en revoyant les six mois parcourus ensemble. « Un idéal que l’on peut atteindre si on s’y met tous. »
1 Seuls les prénoms sont utilisés, par respect pour les quelques personnes du groupe non régularisées. Merci à Blandine, Céline, Désirée, Ghislain, Guy, Jean, Jean-Claude, Jean-Marie, José, Lamartine, Madeleine, Mandela, Marie-Jo, Thérèse.