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Dossier : Pauvreté. Le pari de l’« aller vers »

Maraude et permanences L’aide sociale reprend la rue

L’association La Sauvegarde du Nord fait régulièrement des permanences camion sur les grandes places lilloises. En plus d'un café ou d'une soupe, l’équipe propose un accompagnement pour les personnes à la rue. Lille, 2023  © Aurore Chaillou
L’association La Sauvegarde du Nord fait régulièrement des permanences camion sur les grandes places lilloises. En plus d'un café ou d'une soupe, l’équipe propose un accompagnement pour les personnes à la rue. Lille, 2023 © Aurore Chaillou

Près de Lille, l’association La Sauvegarde du Nord tente de sortir Claude, Radhouane ou Mario de la rue. Si les « permanences camion » et les maraudes à vélo permettent la rencontre, une maison à la campagne leur offre le répit nécessaire pour envisager d’autres possibles.


Claude, 42 ans, yeux bleus et sourcils broussailleux, vient à Houplin pour être tranquille. Depuis sept mois, il vit dans une tente, à Loos, près de Lille. Il a dû quitter son appartement : trop de retards de loyer. « Au terrain, on entend l’autoroute, les klaxons qui veulent klaxonner. On ne dort pas tranquille. »

« Houplin », c’est Houplin-Ancoisne, une petite ville de 3 300 habitants à une douzaine de kilomètres au Sud-Ouest de Lille. « Houplin », c’est aussi « la maison », un lieu de répit où les personnes qui vivent dans la rue à Lille peuvent se reposer jusqu’à quatorze jours consécutifs. Il a été ouvert en août 2021 par La Sauvegarde du Nord, une association qui accompagne des personnes en grande précarité dans les Hauts-de-France depuis une soixantaine d’années. En mars 2020, on dénombrait 3 000 personnes sans abri dans la Métropole de Lille1. Claude est de ceux-là. Il est venu une quinzaine de fois à Houplin ces deux dernières années.

En ce dernier mardi de septembre, c’est la « Bonne bouffe », un déjeuner qui réunit les habitants de la maison, l’équipe salariée et une association invitée à présenter son travail. Une manière de tisser des liens entre résidents et acteurs locaux. On a sorti les tables et la vingtaine de convives s’est installée au soleil, dans la cour.

Mardi : la « Bonne bouffe »

À 13 h 20, Radhouane, dit « le cuistot », s’assoit enfin à table, applaudi par les convives. Ses feuilletés et ses burgers sont un régal. Radhouane a 37 ans et vient ici pour la deuxième fois. « La pire chose qu’il m’ait été donné de voir, c’est un regard accusateur, de dénigrement, quand vous êtes à la rue. » Cuisinier de profession, il ne peut plus travailler. Il a é

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