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Près de Lille, l’association La Sauvegarde du Nord tente de sortir Claude, Radhouane ou Mario de la rue. Si les « permanences camion » et les maraudes à vélo permettent la rencontre, une maison à la campagne leur offre le répit nécessaire pour envisager d’autres possibles.
Claude, 42 ans, yeux bleus et sourcils broussailleux, vient à Houplin pour être tranquille. Depuis sept mois, il vit dans une tente, à Loos, près de Lille. Il a dû quitter son appartement : trop de retards de loyer. « Au terrain, on entend l’autoroute, les klaxons qui veulent klaxonner. On ne dort pas tranquille. »
« Houplin », c’est Houplin-Ancoisne, une petite ville de 3 300 habitants à une douzaine de kilomètres au Sud-Ouest de Lille. « Houplin », c’est aussi « la maison », un lieu de répit où les personnes qui vivent dans la rue à Lille peuvent se reposer jusqu’à quatorze jours consécutifs. Il a été ouvert en août 2021 par La Sauvegarde du Nord, une association qui accompagne des personnes en grande précarité dans les Hauts-de-France depuis une soixantaine d’années. En mars 2020, on dénombrait 3 000 personnes sans abri dans la Métropole de Lille1. Claude est de ceux-là. Il est venu une quinzaine de fois à Houplin ces deux dernières années.
En ce dernier mardi de septembre, c’est la « Bonne bouffe », un déjeuner qui réunit les habitants de la maison, l’équipe salariée et une association invitée à présenter son travail. Une manière de tisser des liens entre résidents et acteurs locaux. On a sorti les tables et la vingtaine de convives s’est installée au soleil, dans la cour.
À 13 h 20, Radhouane, dit « le cuistot », s’assoit enfin à table, applaudi par les convives. Ses feuilletés et ses burgers sont un régal. Radhouane a 37 ans et vient ici pour la deuxième fois. « La pire chose qu’il m’ait été donné de voir, c’est un regard accusateur, de dénigrement, quand vous êtes à la rue. » Cuisinier de profession, il ne peut plus travailler. Il a é
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