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Les démarches d’« aller vers » n’échappent pas à la logique « projet » qui structure depuis longtemps les institutions et l’aide sociale en général. Pour le député Charles Fournier, il est urgent d’en sortir pour lutter efficacement contre la pauvreté.
Face à de nouvelles expressions de la pauvreté plus complexes à appréhender – précarisation de l’habitat, non-recours au droits sociaux, formes multiples du sans-abrisme, précarité administrative et numérique –, les logiques du type « un problème = un projet » apparaissent de plus en plus inadaptées. L’« aller vers » constitue une des réponses possibles, non pour ramener les personnes concernées vers ce qu’on attend d’elles, mais pour agir à partir de ce qui fait sens pour elles.
Les travailleurs sociaux pourraient voir une bonne nouvelle dans l’institutionnalisation naissante de l’aller vers. Mais il ne s’agit pas seulement d’ajouter cette nouvelle forme d’action à la palette méthodologique de l’intervention sociale : l’enjeu est plus profond. Les acteurs sociaux sont en droit d’attendre une reconfiguration des logiques institutionnelles. Celle-ci implique quelques conditions, listées ci-contre.
Il est essentiel de sortir des logiques descendantes et de prévisibilité des résultats de l’intervention sociale. Le processus de l’aller vers ouvre la voie à des résultats non normés, des préventions et la construction de liens émancipateurs. Cette forme d’intervention permettrait d’agir structurellement sur les conditions d’émergence des pauvretés et d’initier de nouvelles dynamiques sociales.
Pour entrer réellement dans des approches qui partent des réalités vécues (« bottum-up »), il convient d’organiser un dialogue permanent au sein des institutions pour en partager les analyses et les résultats, pour une nouvelle compréhension du terrain.
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