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Dossier : Pauvreté. Le pari de l’« aller vers »

Aide sociale L’individu avant tout

En un peu plus 
d’un siècle, l’individu, ses besoins et ses aspirations ont pris de plus en plus d’importance en France, remodelant les régimes d’aide sociale. © Richard Villalon/iStock
En un peu plus d’un siècle, l’individu, ses besoins et ses aspirations ont pris de plus en plus d’importance en France, remodelant les régimes d’aide sociale. © Richard Villalon/iStock

En passant d’un modèle centré sur le collectif à un régime où l’individu prime, l’action sociale a entériné le modèle de « l’aller vers ». Une recomposition qui suit les évolutions de la société, mais ne doit pas se substituer à une pensée du bien commun.


Si l’on schématise les montages qui ont structuré le système d’assistance en France depuis son étatisation au tournant des XIXe et XXe siècles, on peut considérer qu’il a été configuré selon deux logiques et qu’il est en train d’en adopter une troisième depuis une trentaine d’années.

Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale s’était établi un modèle « tutélaire », caractérisé par la prise en charge de personnes « indigentes » ou « impécunieuses », déliées de l’obligation de travailler (mineurs, invalides, vieillards) et ne bénéficiant pas des solidarités familiales (puissance paternelle efficiente, patrimoine productif ou rentier, etc.). Pour ces personnes, des opérateurs, des œuvres ou des collectivités publiques organisaient une prise en charge matérielle de substitution (orphelinat, hospice, asile). La logique tutélaire impliquait un transfert des droits de ces personnes, de fait ou de jure, vers les institutions en charge de les protéger.

À compter de 1945-1950, dans un vaste mouvement de modernisation, les normes sociales s’accroissent en matière de santé, d’éducation, d’emploi et, plus largement, de mode de vie. Des populations « inadaptées » apparaissent, à savoir des publics qui ne peuvent tenir les normes d’une société industrielle, urbaine et quadrillée par des exigences plus lourdes.

Se constitue alors progressivement une « action sanitaire et sociale » qui repère ces « inadaptations » et leur oppose des prises en charge spécialisées constituées à partir de nosographies psycho-médico-sociales (la classification des maux identifiés). C’est la naissance d’un secteur d’action publique dénommé « aide sociale », la mise en place de structures d’orientation, le développement d’établissements sociaux et médicaux-sociaux et l’invention des profes

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