Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
De la rue au Parlement en passant par les commissariats ou les prétoires, les atteintes à la liberté d’informer se multiplient. Mais les journalistes et la société civile se mobilisent.
Transposition d’une directive européenne de 2016, la loi « relative à la protection du secret des affaires » de 2018 a été aussitôt identifiée comme un risque pour la liberté d’informer, entraînant la mobilisation en France d’une cinquantaine d’organisations, dont le syndicat SNJ-CGT. Cette loi a beau réaffirmer le principe du « respect de la liberté de la presse » et de « la liberté d’information », la suite a prouvé que les craintes de la profession étaient fondées.
Ainsi, en 2018, dans le cadre de l’enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) sur les « implant files »1, Le Monde, après avoir saisi la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada) pour obtenir des éléments d’intérêt public, a essuyé un refus au nom du « secret des affaires ».
Cette insécurité judiciaire des journalistes a connu d’autres épisodes inquiétants. En 2019, plusieurs journalistes ayant enquêté sur l’affaire Benalla et les livraisons d’armes de la France à l’Arabie saoudite ont été convoqués à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). But de la manœuvre ? Identifier leurs sources, dont la protection, pourtant garantie par la loi, est considérée comme « l’une des pierres angulaires de la liberté de la presse » par la Cour européenne des droits de l’homme.
Journaliste pour le site Disclose, Ariane Lavrilleux, co-autrice d’enquêtes sur les compromissions de la France dans l’opération Sirli2, en a également fait les frais en septembre 2023. Là encore, la révélation d’informations d’intérêt général semble peu peser face à la « compromission du secr
vous pouvez l’acheter à l’unité pour 3€
Pour accéder à cet article :
La Revue Projet donne gratuitement accès aux articles de plus de 3 ans.