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Vice-présidente du groupe écologiste-Nupes, Sophie Taillé-Polian est à l’origine d’une proposition de loi en faveur de l’indépendance des rédactions. Un premier pas, assure-t-elle, en attendant une nouvelle législation d’envergure.
Vous êtes à l’initiative d’une proposition de loi « visant à protéger la liberté éditoriale des médias sollicitant des aides de l’État ». Or l’arsenal législatif existe avec la loi Bloche de 2016. Fallait-il ajouter de la loi à la loi ?
Sophie Taillé-Polian – La législature actuelle s’est ouverte avec la suppression de la contribution à l’audiovisuel public (CAP), c’est-à-dire la redevance1. Elle s’est poursuivie sur d’autres enjeux cruciaux : l’indépendance des médias et l’accès à une information pluraliste, remis à l’agenda par la prise de contrôle du Journal du dimanche par le groupe Bolloré, après celle d’Europe 1 (voir l’article d’Antoine Malo dans ce dossier).
L’histoire a montré que la loi Bloche ne suffisait plus. Par cette proposition de loi, nous avons voulu répondre à la situation par une mesure d’urgence, sans attendre une grande loi sur les médias (pourtant indispensable)2. Il s’agit ici de conditionner les aides à la presse à l’approbation par vote de la nomination d’un directeur ou d’une directrice de rédaction par les journalistes.
« À défaut d’une réponse globale à la situation des médias, nous voulons apporter des garanties collectives aux journalistes. »
Nous n’avons jamais prétendu apporter une réponse globale à la situation, très problématique, des médias dans notre pays, mais au moins des garanties collectives aux journalistes. En l’état, notre droit ne leur offre que des garanties individuelles. J’ai voulu procéder de manière transpartisane car, sans aller jusqu’au grand soir des médias, il y a bien une urgence qui met en jeu nos convictions démocratiques et républicaines.
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