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Mutualisation de moyens, division des tâches, nouveaux formats… Les rédactions connaissent des reconfigurations qui affectent la maîtrise de l’information par ceux qui la produisent.
S’il est un point qui fait désormais consensus, aussi bien chez les chercheurs que chez les professionnels du journalisme, c’est le rôle crucial des formats dans la fabrication de l’information. Selon le journaliste du site spécialisé Arrêt sur images Loris Guémart, c’est même la « contrainte majeure » en radio et en audiovisuel (par le biais notamment de la définition de la durée d’un reportage)1.
Ce rôle des formats est même une « contrainte absolument tragique pour la qualité de l’information » puisque le « format influe de manière déterminante sur le fond de l’information produite ». « Il y a un grand nombre de sujets qu’on ne peut pas traiter dans certains formats ou d’une manière tellement réductrice qu’elle en devient fausse », argumente-t-il.
À travers la notion de règle du respect des formats, le sociologue Cyril Lemieux2 propose utilement d’élargir la focale pour prendre en compte l’ensemble des paramètres préétablis du traitement de l’information. Pas seulement les formats de diffusion (la forme sous laquelle l’information est livrée au public, soit l’acception la plus courante du concept de format), mais également les formats de production, c’est-à-dire les moyens en effectifs et en temps qui sont alloués à une couverture.
Cet élargissement de la focale se justifie d’autant plus que ce qu’on peut appeler la tyrannie des formats – leur propension, dans certaines situations, à empêcher des journalistes de faire prévaloir des impératifs déontologiques – découle le plus souvent de la pression combinée des uns et des autres (formats de diffusion et de production).
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