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Dossier : Journalisme. Zone démocratique à défendre

Audiovisuel public « Course démente à la polyvalence »

Jongler entre différents supports et types d’écriture se fait parfois au détriment de la qualité du rendu. © Mihajlo Maricic/iStock
Jongler entre différents supports et types d’écriture se fait parfois au détriment de la qualité du rendu. © Mihajlo Maricic/iStock

La multifonctionnalité exigée des journalistes pèse sur les conditions d’exercice du métier. Deux journalistes de l’audiovisuel public témoignent.


Tanguy Bocconi, journaliste radio à France Bleu Roussillon

« La polyvalence est devenue une obligation et elle découle d’un problème commun à toute la profession : le manque de moyens humains. Quand j’ai débuté il y a dix ans, il y avait encore des journalistes spécialisés dans les locales, par exemple un fait-diversier. Au niveau national (à France Inter par exemple), les spécialisations existent encore. À France Bleu, c’est de moins en moins le cas. Le seul spécialiste, c’est le journaliste sportif.

La règle, non écrite, veut que chacun fournisse deux sujets par jour, mais ce n’est qu’un minimum. En une journée, j’ai pu couvrir une audience au tribunal le matin, un piquet de grève l’après-midi et une réunion de conseil municipal le soir. Il est impossible d’approfondir des sujets dans ces conditions.

D’autant moins que Radio France incite beaucoup ses salariés à la mobilité. On peut à la limite le comprendre par une volonté d’éviter que des journalistes ne “s’encroûtent” au même endroit. Le problème, c’est que les piliers historiques de rédactions, qui connaissent les dossiers sur le long terme, disparaissent. Avant d’être titularisé, j’ai tourné sur une quinzaine de rédactions locales et services différents en cinq ans. Et je suis dans la fourchette basse ! D’autres en ont fait le double.

« À l’origine, on faisait de la radio ; on doit maintenant faire des publications web, de la photo et de la vidéo. »

La polyvalence est aussi technique. À l’origine, on faisait de la radio ; on nous demande à présent de faire en plus de publications web, ainsi que de la photo et de la vidéo, selon le mot d’ordre de la politique interne à Radio France :“tous contributeurs”. On est donc obligé de jongler entre différents supports et types d’écriture. Résultat : tout est réalisé à la va-vite

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