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Dossier : Ce que l’écologie fait à la politique

Désobéir, un acte politique

Occupation, en avril 2019, du ministère de la Transition écologique et solidaire, en parallèle des sièges d’EDF, de Total et de la Société générale, par des militants écologistes. © Julien Helaine, CC BY-SA 4.0
Occupation, en avril 2019, du ministère de la Transition écologique et solidaire, en parallèle des sièges d’EDF, de Total et de la Société générale, par des militants écologistes. © Julien Helaine, CC BY-SA 4.0

Face aux inerties gouvernementales dans la lutte contre le dérèglement climatique, les jeunes multiplient les actions de désobéissance civile. Refus de la politique ou nouvelle forme de l’engagement citoyen ?


Des mobilisations de plus en plus fréquentes, de jeunes notamment, intègrent des actions de désobéissance civile dans leurs luttes contre le réchauffement climatique. Certains décrochent des portraits du président de la République dans les mairies, d’autres bloquent la circulation, d’autres encore envahissent le siège d’une grande banque finançant les énergies fossiles. Si sympathiques soient-elles, ces démonstrations ne traduisent-elles pas une inquiétante méfiance envers les procédures politiques traditionnelles ? L’engouement pour la désobéissance civile ne conforte-t-il pas le désintérêt des jeunes pour la politique ?

Il convient de ne pas identifier l’engagement politique pour le « bien commun » et la manière dont fonctionne la politique aujourd’hui. On peut, dès lors, considérer de telles actions non pas comme une sortie du champ politique, mais comme une manière de réinventer l’engagement citoyen. La définition de la désobéissance civile la plus communément admise, celle du philosophe John Rawls, parle d’un « acte public, non violent, décidé en conscience mais politique, contraire à la loi et accompli le plus souvent afin d’amener un changement dans la loi ou bien dans la politique du gouvernement1 ».

L’adjectif « civil » renvoie clairement au mot « citoyen ». C’est bien dans l’espace public et pour contribuer à l’animer que des citoyens décident de désobéir collectivement à une loi. C’est donc par erreur que l’on parle de désobéissance civile à propos d’actions illégales visant à défendre des intérêts catégoriels ou personnels, comme le refus de porter un masque ou l’ouverture d’un magasin quand les autres restent fermés.

La dimension politique distingue la désobéissance civile de l�

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