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Dossier : Ce que l’écologie fait à la politique

L’État, obstacle ou allié écologique ?

La lutte du Larzac est un mouvement de désobéissance civile non violent contre l’extension d’un camp militaire (1971-1981). Elle s'est soldée par l’abandon du projet sur décision de François Mitterrand.
La lutte du Larzac est un mouvement de désobéissance civile non violent contre l’extension d’un camp militaire (1971-1981). Elle s'est soldée par l’abandon du projet sur décision de François Mitterrand.

L’écologie politique s’est longtemps construite en opposition à l’État capitaliste. Or si l’État reconsidère sa façon d’administrer, il peut en devenir un levier.


Depuis quelques années, l’écologie a investi le champ politique. La politique a-t-elle été pour autant écologisée au sens où les combats politiques seraient désormais pensés à partir de la grille de lecture écologiste, voire mieux, de la sensibilité écologiste ? L’honnêteté commande de répondre par la négative. Qu’entendons-nous en effet par écologie ? Le courant de l’écologie politique est né dans les années 1930 en France dans le sillage de la pensée anarchiste1, qui considère la vie sociale à partir d’une expérience radicale de décentrement et de liberté, celle que la confrontation à la nature sauvage restitue à l’homme.

Selon cette doctrine, l’homme, une fois débarrassé des fatalités techniques dans lesquelles la modernité l’a plongé, fait l’expérience d’une liberté radicale. Rendu au dialogue silencieux avec une nature intacte, il retrouve une forme de virginité première où tout demeure possible. De cette expérience, les écologistes tireront un programme : il faut tout à la fois se débarrasser des systèmes techniques et du contrôle social que les techniques de masse exigent pour être efficaces (« systèmes de fatalités » sous la plume des personnalistes, « dispositifs appelés » sous celle de Frédéric Neyrat2), renouer avec l’autonomie radicale, et préserver la « nature » qui en est la condition première.

L’écologie contemporaine en appelle à des « alliances terrestres » qui redéfinissent entièrement ce qu’il faut entendre par l’homme, le social et la nature.

On perçoit tout de suite ce que cette pensée conserve d’anthropocentré : la nature est nécessaire à l’homme plutôt que l’inverse. Le point de départ de

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