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Les discours gouvernementaux se font de moins en moins hostiles à l’écologie. Pourtant, les actes ne suivent pas et le ministère de la Transition écologique et solidaire reste entravé de tous côtés.
« Seul à la manœuvre ». Ainsi Nicolas Hulot qualifiait-il son passage au ministère de la Transition écologique en annonçant à la radio sa décision de démissionner du gouvernement, le 28 août 2018. Écologiste sincère, il a sans doute été l’un des plus influents de l’histoire de ce ministère. Son nom vient pourtant allonger la liste des ministres de la Transition écologique repartis frustrés, dépités par leur expérience au gouvernement1.
Pourtant, Nicolas Hulot était le numéro deux du gouvernement, ministre d’État, présenté comme une sorte de vice Premier ministre au moment de sa nomination. Les attributions des ministres de l’écologie se sont élargies (environnement, énergie, transports…) et ils disposent d’une administration importante, centralisée à Paris, avec des services déconcentrés et des établissements publics. Une montée en puissance qui fait écho à des discours toujours plus volontaristes, depuis le « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » de Jacques Chirac au « Make our planet great again » d’Emmanuel Macron.
Malgré ces annonces, les ministres de la Transition écologique ne parviennent pas à inverser durablement le cours des choses : l’effondrement de la biodiversité se poursuit, l’artificialisation des sols continue, la France est en retard sur les énergies renouvelables, la consommation de pesticides est en augmentation…
Tous les ministres de l’Écologie se sont heurtés à des politiques incohérentes, sinon hostiles.
Le « combat du siècle », comme le nomme le gouvernement, se passe pour l’État devant les tribunaux, en position d’accusé. En juillet 2020, le Conseil d’État le condamne à une astreinte de 10 millions d’euros pour ne pas avoir pris des mesures suf
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