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Dossier : La représentation en question

Représentation La parole à deux députés

© Assemblée nationale
© Assemblée nationale

Élus au suffrage universel direct, les députés sont les représentants du peuple et des territoires. Pour autant, reflètent-ils la diversité de notre société et la « volonté générale » ? Deux députés de sensibilité différente répondent à nos questions*.


* Une grille de questions commune a été soumise aux deux députés, un entretien croisé n’ayant pas été possible.

Quand on est élu.e, y a-t-il des moments où la Nation s’incarne particulièrement, où l’on ressent pleinement cette fonction de représentant.e ?

Barbara Pompili – J’ai toujours accordé une grande importance au terme « représentant de la Nation » car la Nation est par essence ce que nous avons en commun. Certains moments l’incarnent plus que d’autres. Je pense immédiatement aux commémorations républicaines : leur côté solennel rappelle qu’on est là pour incarner une part de la République. Il y a également des votes qui marquent plus que d’autres et donnent le sentiment de participer à un moment qui restera dans l’Histoire. Par exemple, le vote du mariage pour tous, une question sociétale majeure sur laquelle j’étais engagée depuis très longtemps et qui restera un moment fort de mon premier mandat.

Pierre Dharréville – C’est un sentiment qui ne me quitte pas. Je le porte. C’est une exigence qui m’habite en permanence : celle d’être à la hauteur des attentes, celle d’être le plus utile possible. Après, il peut y avoir des moments plus symboliques : lorsqu’on vote la confiance, lorsqu’on dépose une motion de censure, lorsqu’on est devant un monument aux morts. Mais aussi lorsqu’on est à la porte d’une entreprise, dans une manifestation… J’ai été élu pour mener bataille, pour proposer, pour promouvoir le bien commun, c’est un mandat de tous les instants.

L’Assemblée aujourd’hui

Les métiers de l’Assemblée

À l’Assemblée nationale, on trouve 2,6 % d’agriculteurs, 8,5 % de professions libérales, 9 % d’artisans et de commerçants, 22,5 % de fonctionnaires et 32 % de cadres. Les employés, ouvriers ou retraités sont moins représentés.

Source : Assemblée nationale. © Agathe Mellon

Les femmes à l’Assemblée

Il est nécessaire de rappeler qu’en France, les femmes n’ont obtenu le droit de vote qu’en 1944. Jusqu’aux années 1990, la proportion de femmes à l’Assemblée nationale ne dépassait guère 10 %. Sous l’effet de la loi du 6 juin 2000, tendant à favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux fonctions électives, une véritable évolution s’est engagée. En 2012, les députées étaient 155, soit 27 % ; elles sont actuellement 228, soit 39,5 %. Source : Assemblée nationale

Les âges de l’assemblée

Source : Assemblée nationale

Comment contribuez-vous, au sein de votre parti, à définir un projet politique qui soit représentatif d’une vision de la Nation et de l’avenir ?

B. Pompili – Chaque parti porte une vision de société, plus ou moins générale. Ensuite, le rôle de chacun au sein de son parti est d’apporter son expertise et ses sensibilités. En ce qui me concerne, je travaille depuis longtemps sur la nécessaire transition écologique. Or, l’écologie est un sujet global, transversal, ce qui me donne peut-être un rôle particulier au sein de mon mouvement.

Nous vivons actuellement une remise en question profonde de notre fonctionnement démocratique. Les partis politiques sont fragilisés et peinent à renouveler leur modèle. Les citoyens se mobilisent moins dans les structures intermédiaires traditionnelles (partis, syndicats, associations) et plus sur des actions ou mouvements ponctuels. Le système de représentation démocratique est questionné, les citoyens aspirent à une meilleure écoute et à d’autres modes d’expression. Au-delà de l’enrichissement d’un projet de parti, c’est à ce défi de revivifier notre démocratie que nous devons donc nous atteler.

« Ce qui se se débat, ce qui fait l’objet de luttes, ce qui suscite l’engagement, tout cela me nourrit dans mon activité politique. » P. Dharréville

P. Dharréville – Dans mon parti, nous sommes tous et toutes appelés à nourrir notre projet. Pour ce qui me concerne, j’y ai exercé des responsabilités locales et nationales. J’ai été en charge de la laïcité, des institutions et je suis actuellement responsable des questions de culture. J’anime un réseau national. Récemment, nous avons organisé une convention nationale qui a donné lieu à un livre retraçant ces échanges pour que la culture soit un enjeu essentiel dans le débat politique : c’est une condition de la démocratie, un vecteur essentiel de l’émancipation humaine. Mais le travail que je fais en tant que membre de la Commission des affaires sociales contribue également à forger la vision de mon parti sur ces enjeux, par la réflexion à laquelle je suis amené dans le travail parlementaire ou les propositions que je peux élaborer. Et tout cela part de mon expérience, des échanges de terrain, d’une pratique qui veut que la politique soit une affaire populaire. J’organise régulièrement des rencontres citoyennes pour mettre en débat les sujets importants. Je viens de lancer une initiative dans ma circonscription, le grand inventaire des biens communs, qui cherche à engager la réflexion sur l’ensemble des champs de l’activité humaine. Ce qui se cherche et se débat, ce qui fait l’objet de luttes et de mobilisations, ce qui suscite l’engagement et la préoccupation, tout cela me nourrit dans toute mon activité politique.

Dans l’élaboration d’une loi, quels jeux et tensions existe-t-il entre la solidarité au sein de votre parti et l’influence des médias, des experts, des lobbies ou votre propre conscience ?

B. Pompili – Quand on siège dans un groupe parlementaire, c’est que l’on a adhéré à un socle commun d’engagements. Mais, bien sûr, il peut y avoir des débats, des divergences sur les priorités ou les mesures concrètes à mettre en œuvre.
Ce n’est pas toujours simple de faire la part des choses entre l’attente des citoyens ou des acteurs économiques, qui ont besoin de voir des évolutions rapides, et la mise en place de politiques qui nécessitent une vision de long terme et dont on ne voit pas les résultats tout de suite.

Il faut peser le pour et le contre, écouter ses convictions et porter le sujet si l’on croit profondément qu’il représente une avancée pour la société. Concernant l’influence des corps intermédiaires : chacun a sa manière de travailler. Pour ma part, j’essaye de toujours faire la différence entre des dispositions proposées qui servent le bien commun et d’autres qui ne servent les intérêts que de quelques-uns. C’est important d’être à l’écoute des différents acteurs pour comprendre leur vision des choses, leurs contraintes, mais aussi profiter de leurs expériences et de leurs propositions. Mais la boussole reste toujours l’intérêt général et le respect de la vision que je porte et que j’ai défendue devant les électeurs.

J’en profite pour souligner la grande nécessité pour les parlementaires d’avoir plus de moyens d’expertise à leur disposition. Parfois, il est difficile de pouvoir analyser avec nos collaborateurs les propositions portées par des organisations qui, elles, ont des moyens d’analyse et d’expertise, y compris juridique, bien supérieurs aux nôtres…

P. Dharréville – Quand on écrit la loi, on essaye de forger des outils efficaces pour l’action publique et de produire les bons arbitrages. Moi, je sais de quel côté je suis. Je ne suis pas du côté des puissants, du côté de la finance. Je me méfie des lobbies et des pratiques de lobbying, je leur préfère le débat démocratique. Quand je prends position, je le fais toujours en conscience et c’est à celles et ceux qui m’ont élu que je dois rendre des comptes. Je le fais avec ce que je suis, les valeurs que je porte, ma perception de l’état de la société… Elle est là, la tension : faire ce qu’on croit juste et possible, donc entrer dans la complexité des choses, essayer de dépasser les contradictions… Il faut se mettre en position d’écoute, se laisser interpeller… Les choix à faire ne sont pas si simples que ce qu’en disent les médias.

Avez-vous le sentiment de représenter plus particulièrement votre circonscription ? Existe-t-il des situations où l’articulation entre l’intérêt général national et un intérêt local est plus difficile ?

B. Pompili – D’un point de vue purement constitutionnel, le député est le représentant de la Nation tout entière et pas d’un territoire en particulier. Et, pourtant, cette implantation sur une circonscription, c’est ce qui fait tout l’intérêt du mandat. Être en contact avec les acteurs locaux (élus, associations, entreprises, etc.), faire remonter leurs difficultés, leurs expériences… mais aussi les préoccupations quotidiennes des citoyens qui viennent à la permanence, c’est ce qui permet de travailler sur des lois qui ne soient pas « hors-sol ».

« Une idée peut être très bonne sur le papier mais, si elle n’est pas adaptée à la situation vécue sur le terrain, elle ne servira à rien. » B. Pompili

Une idée peut être très bonne sur le papier mais, si elle n’est pas adaptée à la situation vécue sur le terrain, elle ne servira à rien. Ça ne veut pas dire privilégier des intérêts locaux, mais prendre en compte les réalités du territoire pour alimenter le travail législatif, pour adapter les dispositifs, dans l’intérêt général.

P. Dharréville – Je suis élu de la Nation, mais j’ai bien été élu dans un territoire. C’est un lien précieux. Je suis imbibé de ce qui s’y passe et je suis plus particulièrement porteur de ces aspirations-là. De toute façon, voudrais-je qu’il en soit autrement que ce serait impossible. Nous sommes tous et toutes façonnés par nos rencontres, notre histoire, les rapports sociaux dans lesquels nous évoluons, nos attaches… Il faut s’efforcer de toujours se prononcer dans le réel, toujours dans un mouvement. Il s’agit surtout de tracer des perspectives, de se donner les moyens du changement. En réalité, je crois que c’est un atout de parler depuis une réalité, sinon, on est hors-sol. Je ne suis pas inscrit dans des logiques égoïstes de puissance et de mise en concurrence des territoires : en ayant conscience que je parle depuis ma fenêtre, j’essaye toujours de rechercher l’intérêt plus général.

L’Assemblée nationale se veut la caisse de résonance de l’opinion. Mais les médias, comme la télévision ou les réseaux sociaux, entendent, eux aussi, être représentatifs. N’ont-ils pas plus de poids aujourd’hui que les députés ?

B. Pompili – Ce qui est sûr, c’est qu’ils sont très visibles, mais il ne faut pas confondre visibilité et poids. Le parlementaire reste un élu, un représentant de la Nation. Et, malgré les critiques et les méfiances dont il fait l’objet, il continue à faire son travail législatif. La faiblesse de son pouvoir est plutôt structurelle, elle est due à la Constitution. En revanche, les réseaux sociaux ont profondément changé la donne : le règne de l’instantané, des informations déformées ou fausses met une pression constante sur l’élu.

Et cela peut largement pénaliser son travail, censé être à court, moyen et long termes. Les médias et les réseaux sociaux ont désormais la capacité de lancer des sujets qui deviennent alors immédiatement politiques : parfois, c’est une très bonne chose. Pour autant, il serait dangereux de penser que le député n’est plus utile dans tout cela : il est un rempart de la démocratie, un représentant du peuple et il travaille sur des sujets qui n’ont pas forcément été médiatisés (pourtant non moins importants), mais il doit aussi être réceptif à ce qui se passe dans cette sphère médiatique et y opérer un tri. Ce sont deux mondes complémentaires, même si leur cohabitation n’est pas toujours aisée.

« Dans nos institutions, on a installé une légitimité qui écrase toutes les autres, celle du président de la République. C’est insupportable et destructeur. » P. Dharréville

P. Dharréville – Ce n’est pas d’aujourd’hui que certains médias essayent de faire l’opinion et la décision, et les réseaux sociaux recouvrent bien des réalités. Je ne m’inscris pas dans une démarche de rivalité. Nous avons besoin d’une presse libre et pluraliste. Et je ne prétends pas confisquer la voix des femmes et des hommes qui trouvent dans les réseaux sociaux des moyens d’intervention et d’action. L’Assemblée nationale n’a pas pour vocation de faire l’opinion, mais c’est un lieu où se mène une bataille d’idées, et qui doit se faire l’écho de ce qui se passe dans le pays. Sa légitimité se fait dans les urnes. Mais je sais bien que la politique est abîmée. J’ai donc beaucoup d’humilité, et certains faiseurs d’opinion feraient bien d’en avoir un peu plus parfois. Je crois aussi à la légitimité d’autres acteurs : les syndicats, les associations… C’est cela, la démocratie. Or, dans nos institutions, on a installé une légitimité qui écrase toutes les autres, celle du président de la République. C’est insupportable et destructeur.

On dit que le député est le représentant du peuple mais, depuis la décentralisation, est-ce vers lui que se tourne le citoyen ? Comment mieux saisir les rôles respectifs du député, du maire ou du conseiller régional ?

B. Pompili – Le mille-feuille administratif français, même si on a essayé de le simplifier, reste une source de confusion pour les citoyens. En tant que députée, je le constate au quotidien. Non parce que je perdrais le lien avec les citoyens mais, au contraire, parce qu’ils se tournent vers moi pour tous les sujets, y compris ceux sur lesquels je n’ai pas a priori de compétence.

Je dis souvent que le bureau de sa députée, c’est la dernière porte à laquelle on vient frapper quand on ne sait plus à qui s’adresser. Problème de logement, d’emploi, de relations avec telle ou telle administration… On pourrait considérer que ce n’est pas le rôle d’une députée, qui est là pour faire la loi, de s’occuper de ces dossiers. Mais je pense au contraire qu’avoir conscience de ces difficultés quotidiennes et concrètes, c’est un excellent moyen d’alimenter le travail parlementaire. Et aussi une réponse à ceux qui sont tentés de penser que les élus sont déconnectés de la réalité…

P. Dharréville – On se tourne vers moi pour des tas de choses. Quand des femmes et des hommes ont des choses à défendre, ils essayent de mobiliser tous les leviers possibles. Et, quand on est élu, on se met au service. Donc j’essaye toujours de me rendre disponible. Et je me mets en lien avec d’autres élus, quand c’est nécessaire.
Je crois à la démocratie locale, à la commune, à la cité, le lieu où s’exprime par essence la citoyenneté. Je ne m’inscris pas dans des logiques de rivalité. Récemment, avec les élus de mon territoire, nous avons signé un courrier commun pour une table ronde sur un enjeu industriel et nous avons obtenu gain de cause. Nous sommes tous des représentants du peuple.

« Aujourd’hui, l’engagement est toujours là, mais plus disloqué : les personnes adhèrent à des combats plus ponctuels, pas forcément à des structures. » B. Pompili

Face à la crise actuelle des partis politiques en France, comment revaloriser la représentation au sein des partis et appeler à d’autres lieux et modalités de participation ?

B. Pompili – Cette crise est à relier avec une dynamique plus générale : la perte de membres dans les syndicats, dans les associations, etc., tous les corps dont chacun représentait avant une certaine stabilité, une certaine figure. Aujourd’hui, l’engagement est toujours là, mais plus disloqué : les personnes adhèrent à des combats plus ponctuels, pas forcément à des structures. Peut-être avons-nous des vies maintenant de plus en plus « à la carte ». Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, mais il est clair que le politique doit en tenir compte. À mon avis, la vie politique doit trouver l’équilibre entre maintenir des structures qui rassemblent un certain socle de valeurs et permettre plus facilement des alliances autour de certains combats, que ce soit au sein de son propre parti ou entre partis. C’est en fait s’adapter à l’accélération des choses que l’on évoquait plus tôt. Les idées, les combats, tout va plus vite : pour que les partis n’explosent pas en plein vol tous les trois ans, il faut plus de souplesse et retrouver les moyens d’associer les citoyens aux débats. L’expérience de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) est intéressante, à nous d’en inventer d’autres !

P. Dharréville – Nous sommes dans une crise institutionnelle et politique qui dépasse la défiance à l’égard des partis. Parce que nous sommes dans une crise de sens, parce qu’on a mené depuis des décennies des politiques néolibérales qui ont donné les rênes aux forces de l’argent. La critique en bloc de la politique et des partis sert à maintenir la puissance des non-élus qui exercent leur pouvoir de grands propriétaires. Les partis n’ont pas tous les mêmes défauts. Et ceux qui ont prospéré sur la critique des partis ont fini par créer les leurs, qui ne sont pas toujours plus démocratiques, ou bien ils ont décidé de s’en passer et de ne porter pour projet que leur propre nom. Mon parti, c’est une organisation démocratique. Je n’ai pas perdu ma liberté en y adhérant, au contraire. C’est une organisation collective.

Et, pour moi, la politique est une affaire collective, ce n’est pas une aventure individuelle. Mais un parti, ce n’est pas un lieu clos, c’est une association de femmes et d’hommes enracinés dans la société. Les formes de la vie politique se transforment en permanence et ce qui m’importe, c’est l’intervention citoyenne, la participation populaire. Ce n’est pas antinomique. Mais, si nous allions toujours plus vers une vie politique faite de combats parcellaires menés sur le mode lobbyiste, alors je crois que nous n’aurions aucune chance de relever correctement les défis de l’humain et de la planète. La période nous invite à redonner du sens à la politique.

 

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