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Dossier : La culture, c’est pas du luxe !

Pour une vraie démocratie culturelle

Michala Lipkova / CC BY-NC-ND 2.0
Michala Lipkova / CC BY-NC-ND 2.0

Sans droits culturels, point de démocratie. Ils développent le désir de savoir des citoyens, confèrent à chacun sa dignité. La puissance d’une démocratie résidera dans sa capacité à accueillir les savoirs des plus vulnérables, afin de former un véritable corps politique.


Une démocratie trouve sa force dans la capacité d’interprétation et la puissance critique de ses citoyens. C’est précisément le sens des droits culturels, en première ligne des défis actuels. Deux questions complémentaires se posent alors : pourquoi les droits culturels sont-ils encore sous-développés au sein du système universel, indivisible et interdépendant des droits humains alors qu’ils sont au cœur de toutes les libertés ? Et pourquoi, dans nos pratiques politiques et administratives, le domaine culturel est-il confiné aux beaux-arts et aux patrimoines ?

Les droits culturels, inclus dans le droit de participer à la vie culturelle1, ont souffert d’une attaque croisée. D’une part, il a été dit qu’ils mettaient en danger l’unité de l’identité nationale – avec les risques de communautarisme et de relativisme culturel. Cette première objection relève des conceptions uniformes de l’identité nationale propres aux régimes nationalistes qui se prétendent dépositaires de la culture et de son universalisme. La déclaration universelle de l’Unesco sur la diversité culturelle de 2001 traduit bien comment nous avons changé de paradigme : elle place la diversité au cœur de toute nation et de toute communauté. D’autre part, les droits culturels ont été perçus comme secondaires par rapport aux autres droits humains. En réalité, c’est sans doute dans cette seconde question qu’est la clé. Tant que « la culture », est réduite aux beaux-arts et aux patrimoines, elle reste marginale. Si, au contraire, elle est comprise dans une perspective anthropologique collective (la culture maghrébine, française ou musulmane), elle reste floue, voire essentialiste au détriment des libertés et responsabilités individuelles d’interprétation.

Au niveau des politiques et des administrations, le domaine culturel est tellement sectorisé qu’il se trouve démembré et finalement condamné à la marginalisation, alors qu’il est le levier de toute culture citoyenne. Quant à l’usage, ce sont les amalgames essentialisant qui priment. Dans les deux cas, les capacités culturelles des personnes et de leurs organisations sont ignorées, si ce n’est méprisées ou niées.

Le domaine culturel est tellement sectorisé qu’il se trouve condamné à la marginalisation, alors qu’il est le levier de toute culture citoyenne.

L’enjeu est de comprendre l’importance cruciale de la puissance culturelle des personnes, aussi bien pour le respect et l’expression de leur dignité que pour la capacité de toutes et de tous à faire vivre concrètement le bien commun politique. Le désamour pour le domaine politique est lié au mépris de la soif de savoir de chacun. Cela se traduit par l’ignorance des droits culturels : les droits de connaître et de reconnaître.

Comment favoriser le développement de la puissance culturelle des habitants d’un pays ? Mon hypothèse est que cela passe par un « remembrement » du domaine culturel, lié à un engagement collectif en faveur du droit de chacun de participer à une vie culturelle de qualité dans tous les domaines de la vie.

Culture et dignité des personnes

La définition donnée par l’Unesco en 1982 et reprise en 2001, bien que large, demeure énumérative, descriptive et vague, et surtout collective2. Elle prête le flanc aux essentialismes (un des plus graves est l’opposition entre « culture occidentale » et « culture musulmane » ou arabe, ou tout autre amalgame), au mépris des diversités importantes et des libertés personnelles. Pour une définition large, réellement opératoire, il faut reconnaître que le fondement de la culture réside dans l’activité par laquelle les hommes arrachent une part de liberté et de créativité à tous les conditionnements auxquels ils sont confrontés, naturels et culturels : chacun est alors bénéficiaire et auteur des ressources culturelles. Aussi bien est-elle, dans la déclaration des Droits culturels (dite « déclaration de Fribourg »), résolument centrée sur les personnes et leur dignité (le sens que chacun reconnaît et se voit reconnaître à son humanité) : « Le terme de “culture” recouvre les valeurs, les croyances, les convictions, les langues, les savoirs et les arts, les traditions, institutions et modes de vie par lesquels une personne ou un groupe exprime son humanité et les significations qu’il donne à son existence et à son développement. »

Le fondement de la culture est l’activité des hommes pour arracher une part de liberté et de créativité à tous les conditionnements auxquels ils sont confrontés.

Reconnaître et protéger des droits concrets, c’est favoriser pour chacun, seul et en commun, le droit de développer ses libertés intérieures et extérieures, les unes par les autres. Comme tous les autres droits de l’homme, les droits culturels sont des droits fondamentaux : sans leur respect, aucune des valeurs fondatrices de la démocratie n’est possible. Ces droits garantissent les capacités d’accéder, de pratiquer et de développer les savoirs qui sont nécessaires pour vivre libre et responsable de ses choix, personnellement et en société. Par exemple, personne ne niera l’importance du droit à la liberté d’expression. Mais celui qui ne possède aucun moyen d’expression fort, qui ne maîtrise aucune ressource culturelle (langue, écriture, art, mode de vie, métier, valeurs, etc.) pourrait-il l’exercer ? Les libertés culturelles sont des libertés instruites.

Sans le respect des droits culturels, aucune des valeurs fondatrices de la démocratie n’est possible.

Décloisonner le secteur culturel

Comment rendre opérationnelle cette conception concrète de la culture ? Le risque réside dans la dévaluation de la vie culturelle du quotidien. Privilégier, au contraire, une acception large de la culture permet de comprendre que si on va au théâtre, au musée, au cinéma, à une exposition scientifique, ce n’est pas simplement pour se distraire ou « consommer » un bien culturel. On y va aussi pour apprendre à vivre, pour faire l’expérience de choses plus essentielles, à la cime de la liberté ou de la créativité.

Cette vision de la culture, inclusive de toutes les personnes et de ses domaines, échappe à un cloisonnement qui tue les synergies et bloque la circulation du sens qui va de la vie de famille au travail, en passant par l’alimentation, l’habitation, les activités artistiques, les engagements sociaux, religieux, environnementaux, etc. Chacun de ces modes de participation implique un seuil et une perspective de savoirs.

Le cloisonnement entre différents « secteurs » du domaine culturel (chacun avec ses disciplines et sa gouvernance) a le double effet négatif de les isoler et de laisser la puissance culturelle aux marges du politique. Le paradoxe est qu’une conception large, loin de noyer chaque domaine avec ses disciplines dans un amalgame informe, renforce leurs spécificités en mettant en valeur leurs multiples liens, et donc leur fécondité sociale.

Par « puissance culturelle », on désigne ce désir de savoir, inséparable des expériences d’admiration auxquelles chacun accède dans la mesure où d’autres, plus instruits en leurs domaines, l’y introduisent. Le désir de savoir cherche passionnément son vis-à-vis : d’autres personnes porteuses de savoir, mais aussi la multitude des êtres, vivants ou non, qui peuplent son milieu. Le fait, par exemple, d’apprendre à connaître et à « habiter » la forêt dans ses multiples dimensions, biologiques, esthétiques et d’usage, ouvre une capacité d’admiration tournée vers l’intelligence des êtres et de soi et donne accès à un désir illimité de communication et de paix. On peut dire la même chose de la peinture comme de tous les arts, de toutes les formes de sciences, des religions, de l’archéologie, de la cuisine, de l’habitat, des sports et de bien d’autres pratiques vécues comme porteuses de sens. Les droits culturels sont les droits, libertés et responsabilités d’épanouir cette puissance culturelle pour soi et pour autrui, « avec et pour autrui dans des institutions justes »3.

La « puissance culturelle », c’est un désir de savoir inséparable des expériences d’admiration.

Il faut pouvoir connaître pour reconnaître et identifier, se reconnaître et s’identifier, être reconnu et identifié de façon respectueuse, sans quoi les libertés sont illusoires. Les droits culturels sont les droits d’être auteur de sa propre vie et de ses liens. Tel est bien le rôle des parents, puis des maîtres – dans tous les sens de ce terme –, des amis, mais aussi des personnes en souffrance, aptes plus que d’autres à témoigner de la force du désir. Ainsi que l’a démontré Joseph Wresinski et le Mouvement ATD Quart Monde, les personnes en situation d’extrême pauvreté sont les témoins de l’interdépendance des violations des droits humains et de la gravité de la honte, notamment lorsqu’elle touche l’éducation et la liberté de choix dans tous les domaines. Mais pour cette raison, ils savent le prix de la dignité concrète, liée à la reconnaissance de la capacité d’accéder aux meilleurs savoirs et de les transmettre4. Il en va de même pour les personnes qui ont connu les génocides et d’autres formes de violences extrêmes. Elles sont témoins, autant que de l’horreur, d’un monde tellement plus vrai au cœur de chacun et dans les relations sociales et politiques. Étant les plus contrastés, les témoignages de vulnérabilités heurtent frontalement toutes les raisons paresseuses ; c’est pourquoi ils sont si peu audibles.

Références et ressources culturelles de qualité

Un droit culturel est donc un droit de s’approprier des références culturelles aptes à « instruire » ses libertés et ses responsabilités. Une référence est un savoir, avec ses saveurs d’ouverture sur le monde et sur soi ; elle n’est pas un univers clos et amalgamé, mais mille et une formes de savoirs qui développent chacun leur dynamique et s’appellent mutuellement.

Bien sûr, l’appropriation de ces savoirs, leur incorporation, implique chaque fois des apprentissages : des médiateurs qui enseignent la pratique des œuvres, des plus utilitaires aux plus gratuites. L’exercice ici de la liberté passe par la maîtrise de disciplines culturelles.

Appelons « ressources culturelles » ces références avec leurs supports ; des personnes et des œuvres : des objets créés, mais aussi les communautés, organisations et institutions qui en permettent la création, la conservation, la transmission.

Mais qu’est-ce qui fait la « puissance » d’une œuvre et qui la rend « porteuse d’identité, de valeur et de sens5 » ? Personne n’a la légitimité d’estimer cette capacité en position de surplomb. Il est seulement possible d’observer l’extrême fécondité d’une œuvre sur la libération et la créativité d’autres personnes et de soi-même. Certes, toutes les œuvres n’ont pas le même pouvoir pour tous, mais on tente d’identifier cette qualité : des personnes, des disciplines, des organisations qui transmettent des capacités nouvelles d’interprétation, d’admiration et de communication. Une ressource culturelle de qualité est une puissance de « respect critique6 » ou de critique « dans les règles de l’art ». Chaque discipline ouvre ainsi sur un infini dans son propre domaine comme à ses frontières. La cloisonner reviendrait à la pervertir.

La correspondance des « arts »

Tous les domaines culturels, comme leurs disciplines, se répondent. Il ne s’agit pas seulement d’une harmonieuse répartition des tâches, comme le donnent à croire les politiques et les administrations. Ainsi l’éducation « artistique et culturelle » est-elle un exemple de discipline sottement insérée parmi d’autres : c’est toute l’éducation qui est culturelle ! Chaque « matière », scientifique, linguistique, historique, est porteuse d’une part essentielle de culture. La nécessité de classer conduit aux fragmentations qui repoussent le culturel dans une marge molle, alors qu’il constitue le sens de chaque domaine.

chaque « matière » scientifique, linguistique, historique, est porteuse d’une part essentielle de culture.

Le cinéma est un miroir parlant de la société, une histoire qui montre ; pour valoriser sa spécificité, le cinéaste cherche l’osmose avec d’autres approches (la photographie, la peinture, la musique et la poésie, mais aussi l’histoire, la psychologie…). Il puise dans ces sources de quoi déployer sa puissance spécifique de démonstration, ouvrant ainsi une multiple frontière de fécondation mutuelle.

« Oser savoir », audere sapere. Pourquoi cette devise des Lumières est-elle essentielle ? Parce que s’il est sécurisant d’apprendre une discipline et un métier, il est beaucoup plus osé de chercher à connaître le monde multidimensionnel au plus proche de soi. Le désir de savoir porte chacun à chercher partout un vis-à-vis qui lui permette de vivre toute connaissance comme une re-connaissance. Une connaissance qui n’est pas reconnaissance est inaboutie et perdue pour l’essentiel. Aimer savoir pour savoir aimer : cette réciprocité est constitutive de la puissance culturelle ; elle est au principe du développement de la dignité de chacun, seul et en commun. Ce désir de pousser les limites, non pas dans le vide, mais à la recherche d’autres êtres porteurs de savoirs (d’autres personnes, des êtres naturels et des œuvres humaines) est la source vive de chaque discipline et de chaque communauté de savoirs qui la porte.

Le désir de savoir porte chacun à chercher partout un vis-à-vis qui lui permette de vivre toute connaissance comme une re-connaissance.

Il n’est pas facile d’oser cette complexité car le découragement guette avec le renoncement au désir et son cortège de soumissions. Pourtant, nulle capacité d’admiration et donc de paix sans un large accueil de la complexité. Nulle possibilité de vivre cet accueil sans l’expérience de la correspondance des « arts ». Le paradoxe est que la transversalité du domaine culturel favorise la spécificité de chacune de ses disciplines en valorisant leurs interdépendances ; elle renforce ainsi la « puissance » du culturel, pour l’épanouissement de chacun (le droit de participer à la vie culturelle), comme pour la structuration du tissu social et politique.

La transversalité du domaine culturel favorise la spécificité de chacune de ses disciplines en valorisant leurs interdépendances.

Le remembrement comme idéal démocratique

Le remembrement du domaine culturel au cœur du tissage social a de nombreux avantages. Il permet de repositionner la quête et le croisement des savoirs au principe de la démocratie, bien avant la règle pragmatique du vote majoritaire. Il prend au sérieux l’idéal démocratique concret fondé sur la capacité de chaque habitant d’apprendre et de produire des savoirs. Et ce n’est pas un idéal béat ! Il implique un vrai travail partagé. Ainsi, l’exemple de la prise en compte de la biodiversité souligne combien il est essentiel que chacun développe ses connaissances biologiques, économiques, sociales de l’équilibre des écosystèmes.

Une démocratie qui méprise les savoirs, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent, est une imposture.

Une démocratie qui méprise les savoirs, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent, est une imposture, une injure à l’égard de tous ceux qui ont des savoirs notamment douloureux à faire connaître. Restaurer l’unité du domaine culturel suppose notamment de réinsérer chaque secteur dans l’ensemble du domaine culturel, libérant ainsi sa créativité propre. Il s’agira également de mettre un accent prioritaire sur la continuité éducative et informationnelle tout au long de la vie, en empêchant ou en délégitimant les infox (les fausses informations). Cela suppose ensuite de révéler la transversalité des difficultés de gestion et de politiques sectorielles qui apparaissent dans les distinctions sensibles (amateur/professionnel, pratique populaire/spécialisée, grand public/public limité). Toutes ces questions qui traversent le domaine artistique s’éclairent quand on les compare aux domaines scientifiques et aux autres domaines.

Un système culturel se caractérise par le croisement des savoirs et donc par la transversalité, ou fécondation mutuelle entre les systèmes. Cela concerne les sous-systèmes culturels entre eux (cinéma, littérature, photographie, etc.), mais également leurs liens avec les autres grands systèmes (écologiques, économiques, politiques, sociaux). Chaque corps de savoir, aimé, développé et transmis, est essentiel pour constituer des corps sociaux en interdépendance les uns avec les autres, afin de former et animer un corps politique, au sens tellement perdu de « peuple ». C’est pourtant ce peuple, celui qui considère les savoirs comme ses biens communs les plus précieux, qui fonde toute légitimité démocratique. Une des épreuves, des plus visibles, est la capacité d’une telle communauté politique d’accueillir les savoirs de vulnérabilité : ceux qui sont portés par des personnes en situation de pauvreté, de violence, de migration... et aussi, de façon générale, par tous ceux qui se savent à la limite de l’ignorance et d’un infini potentiel de savoir grâce à la soif de connaître qu’ils ont reçue. Ces témoins portent la fonction difficile reconnue aux prophètes : ils ne prédisent pas l’avenir, mais nous mettent face à la radicalité de nos choix. Deux avenirs sont possibles : l’un est celui du gaspillage et de la guerre par mépris des savoirs, l’autre est celui d’un monde puissant et magnifique qui n’est pas une illusion car il est déjà là, potentiellement au cœur de chacun ; plus visiblement dans l’intelligence et les sens de ceux qui ont éprouvé par la violence de la douleur, que toute espérance, à la différence de l’espoir, ne peut être reportée raisonnablement à un monde plus lointain. C’est à cause de sa proximité que l’espérance est violence.

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1 « Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté » ; « toute personne a droit à l’éducation », Déclaration universelle des droits de l’homme, 1948, articles 26 et 27.

2 « La culture doit être considérée comme l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social (...) elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. », Déclaration universelle de l’Unesco sur la diversité culturelle, 2001.

3 Selon l’expression célèbre de Ricœur, développée dans Soi-même comme un autre pour désigner l’éthique, car il s’agit bien de cela.

4 Patrice Meyer-Bisch, « Observer la honte », préface du livre de Joseph Wresinski, Culture et grande pauvreté, éditions Quart Monde, 2004, pp. 5-12.

5 Déclaration universelle de l’Unesco sur la diversité culturelle, op. cit.

6 Sur la notion de « respect critique », voir : Patrice Meyer-Bisch et Mylène Bidault, Déclarer les droits culturels. Commentaire de la déclaration de Fribourg, 2010, § 3.12.


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