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Pendant la pandémie, la création du prêt garanti par l’État (PGE) a permis de soutenir les entreprises. Mais le retour à des pratiques bancaires classiques semble inéluctable.
« Aucune entreprise, quelle que soit sa taille, ne sera livrée au risque de faillite », annonçait Emmanuel Macron au soir du 16 mars 2020, la veille du confinement qui devait durer presque deux mois. Lancé le 25 mars, le prêt garanti par l’État (PGE) devait aider les entreprises fragilisées par la crise de la Covid-19 à faire face à leur insuffisance de trésorerie et leur éviter ainsi la faillite : les banques peuvent prêter à une entreprise dans la limite de 25 % de son chiffre d’affaires annuel et l’État garantit 90 % de ce montant. Remboursé en une fois au bout d’un an, le prêt ne coûte rien à l’emprunteur ; dans le cas contraire, il se transforme en crédit « classique », assorti d’intérêts, d’une durée maximale de six ans. L’État a mobilisé 300 milliards d’euros pour ces crédits, soit plus de la moitié de l’enveloppe de 500 milliards que le président Macron a annoncé avoir débloqués pour la crise de la Covid.
En septembre 2020, 120 milliards d’euros de PGE avaient été prêtés à 570 000 entreprises. L’État a également versé aux entreprises des aides monétaires à travers le chômage partiel, des exonérations de charges et le fonds de solidarité qui leur est spécifiquement destiné. Le soutien sous forme de garantie d’un prêt bancaire induit une comptabilité différente des dépenses directes engagées par l’État : la part des prêts remboursés est une opération totalement indolore pour les finances publiques. Les débats parlementaires du mois d’avril envisageaient un taux de défaut maximal de 10 %. Dans ce scénario, pour 300 milliards d’aide annoncés, seulement 30 milliards seraient potentiellement déboursés par l’Ét
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