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À Recife, les habitants des favelas se mobilisent pour faire valoir leur « droit à la ville ». Or beaucoup se tournent aujourd’hui vers Jair Bolsonaro, au détriment des institutions participatives.
14 avril 2016. Une petite centaine d’individus se regroupent dans la salle du conseil municipal de Recife, au Brésil. Familles, amis et spectateurs rendent l’ambiance festive et joyeuse. Le maître de cérémonie remercie les « guerreiros et guerreiras » qui s’engagent pour changer la ville de Recife, en faveur d’une société plus égalitaire. On se lève au son de l’hymne national brésilien.
Dans cette salle municipale, on fête le 29e anniversaire du « programme de régularisation des zones spéciales d’intérêt social » (Prezeis). Créé en 1987, au lendemain de la dictature militaire et sous la pression des mouvements populaires, ce programme participatif entend réhabiliter et requalifier les favelas, poches de pauvreté urbaines au sein de la ville de Recife. Le dernier vendredi de chaque mois, les représentants des habitants – mais également des universitaires et des représentants d’organisations non gouvernementales (ONG) – se retrouvent pour discuter des projets financés par le programme et, en théorie, décider collectivement des opérations d’aménagement à mettre en œuvre en vue de la régularisation des territoires occupés illégalement par de l’habitat informel.
Isabela de Roldão, conseillère municipale de Recife, amorce la discussion. Elle rappelle le moment délicat dans lequel se trouve le Brésil. Près d’un demi-siècle après le coup d’État de 1964, l’histoire se répète avec la procédure de destituti
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