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Dossier : Pourquoi est-il si bon de consommer ?

Faites durer le plaisir : consommez durable !

© Wikimedia Commons/RaMa2016
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Nos objets ne sont pas faits pour durer. Cette obsolescence programmée s’accompagne d’une frénésie consommatrice qui génère des plaisirs éphémères. Faire durer un bien, c’est faire durer le plaisir !

À défaut de procurer du bonheur, l’acte de consommer génère du plaisir. Un plaisir furtif, certes, mais qui peut être retrouvé facilement si l’on consomme beaucoup ou fréquemment. Mais comment consommer souvent, quand on a déjà acheté tous les biens dont on avait besoin1? Pour multiplier les achats et les plaisirs éphémères, il faut ainsi renouveler les besoins. Pour cela, l’obsolescence programmée constitue la méthode idéale : l’enjeu, selon le designer industriel Brooks Stevens, est « d’instiller dans l’esprit du consommateur l’envie de posséder quelque chose d’un peu plus neuf, d’un peu mieux et un peu plus tôt que ce qui est nécessaire » 2. La stratégie est loin d’être nouvelle : dans les années 1920, le « cartel de Phœbus », rassemblant les grands industriels fabricants de lampes, statuait sur la nécessité de raccourcir la durée de vie des ampoules3.

Cependant, l’obsolescence programmée constitue depuis 2015 un délit en France. En 2017 et 2018, l’association Halte à l’obsolescence programmée (Hop) a déposé les deux premières plaintes en France à la suite de cette nouvelle loi. Dans le premier cas, Epson était visé pour avoir raccourci la durée de vie de ses imprimantes et de leurs cartouches. Dans le second, Apple est accusé d’avoir délibérément bridé les performances de certains modèles d’iPhone à travers les mises à jour, au moment où un nouveau modèle sortait.

Depuis août 2015, l’obsolescence programmée est définie par la loi française comme « l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement.4 » Ainsi reconnue comme un délit puni par la loi, elle engendre des sanctions : une peine de deux ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende. Dans l’attente des suites données aux plaintes portées par Hop, aucune condamnation n’a encore eu lieu sur ce sujet en France. Un an plus tôt, en mars 2014, la loi Hamon augmentait à deux ans la durée de garantie légale de conformité, selon laquelle « le vendeur est tenu de livrer un bien conforme au contrat et répond des défauts de conformité existant lors de la délivrance. Il répond également des défauts de conformité résultant de l’emballage, des instructions de montage ou de l’installation lorsque celle-ci a été mise à sa charge par le contrat ou a été réalisée sous sa responsabilité [5] ». Les consommateurs peuvent donc se prévaloir de cette garantie légale pour tout bien non périssable, à condition qu’ils aient gardé la preuve d’achat et que leur vendeur ne réussisse pas, comme c’est trop souvent le cas, à botter en touche. À noter que cette garantie s’ajoute à la garantie légale des vices cachés, qui date de 1804. Cette même loi de 2014 rend obligatoire pour les fabricants et les vendeurs de renseigner le consommateur sur la disponibilité des pièces détachées. En cas de non-respect, les professionnels encourent une amende administrative : jusqu’à 15 000 € par infraction constatée. L’objectif est de faire de la disponibilité des pièces un critère d’achat. Mais là aussi, la mesure reste mal appliquée. Plus récemment, la « Feuille de route économie circulaire » présente plusieurs orientations pour mieux lutter contre l’obsolescence programmée. On y retrouve notamment l’obligation d’affichage d’un indice de réparabilité des produits6.

Afin de réduire la durée de vie d’un produit, les fabricants peuvent faire en sorte qu’il dysfonctionne précocement (obsolescence technique), que la réparation en soit difficile, qu’il devienne lent ou incompatible avec certaines applications (obsolescence logicielle) ou encore qu’il apparaisse rapidement démodé (obsolescence esthétique). Les grandes marques de smartphone utilisent ces différents stratagèmes à la fois : batteries collées et inchangeables, mises à jour rendant obsolètes les anciens modèles, stratégies de marketing qui usent et abusent de l’argument de la nouveauté7… C’est l’obsolescence esthétique, ou psychologique, qui prend le plus clairement appui sur le plaisir du consommateur. Sitôt acheté, le produit se voit détrôné par une version « révolutionnaire ». Mais comment révolutionner un téléphone tous les six mois (rythme de présentation des iPhone) ou une ligne de vêtements tous les mois (nouvelles collections des grandes marques vestimentaires) ? À chaque fois, la révolution n’est qu’une affaire de mots. L’innovation dont se drapent les industriels n’est jamais, ou presque, une innovation de rupture.

En réalité, les marques offrent au consommateur le plaisir de se voir proposer, de plus en plus souvent, quelque chose de « nouveau » pour faire face à l’ennui, « fruit de la morne incuriosité » (Baudelaire, Les fleurs du mal). Car l’attrait pour la nouveauté ne date pas d’hier : selon Sénèque, « il est naturel d’admirer ce qui est nouveau plutôt que ce qui est grand8 ».

Le consommateur, complice de l’obsolescence ?

Et, en effet, les consommateurs se ruent sur les nouvelles offres, abandonnant ce faisant des biens qui fonctionnaient encore. D’après une étude TNS Sofres de 20129, les Français posséderaient en moyenne un « trésor » d’environ 2 000 € d’objets non utilisés, qui gisent dans les caves, tiroirs et autres greniers. Et les nouvelles acquisitions subiront le même sort : « L’art de périmer un modèle fait partie des stratégies de l’entretien toujours rebondissant du marché10. »

Avides de plaisir et de nouveauté, les consommateurs seraient les premiers coupables de l’obsolescence des produits et du gaspillage écologique qui en découle. L’argument est souvent avancé par les industriels, précédé du traditionnel : « Nous répondons à la demande ». Mais deux considérations s’inscrivent en faux contre cette idée. La première s’exprime en chiffres : 500 milliards de dollars sont dépensés chaque année au niveau mondial en publicité11 et le Français moyen serait exposé à plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de contenus publicitaires par jour. Comment penser que l’offre n’influence pas la demande ? À l’ère de la publicité de masse, nous passons du pouvoir des élites intellectuelles, « manipulatrices de symboles », à celui des « manipulateurs d’envies » que sont les hérauts du marketing. La complicité du consommateur s’apparente donc à celle du manipulé. Or, lors d’un procès pénal, le fait que le complice ait été manipulé par un autre individu ôte généralement une part de la responsabilité au premier.

La seconde objection renvoie aux formes d’addiction qu’engendre l’acte de consommer. Là encore, on peut transposer la situation dans le domaine judiciaire : le drogué est-il coupable d’acheter de la drogue ? Si la consommation est source d’un plaisir qui, sitôt assouvi, se transforme en frustration et nécessite d’être renouvelé, ne relève-t-elle pas d’une forme douce et civilisée d’addiction ? Le terme paraîtra exagéré, mais il met l’accent sur la dimension psycho-physiologique du consumérisme, loin d’une quête libre et enthousiaste de plaisir chez le consommateur.

Le facteur publicitaire et le facteur addictif expliquent, au moins partiellement, pourquoi la majorité des consommateurs restent imperméables aux alertes environnementales qui leur sont adressées. Pas une journée ne se passe sans que les médias ne parlent du bouleversement climatique, de la raréfaction des ressources ou des problèmes liés aux déchets. Pourtant, la consommation continue de progresser depuis une soixantaine d’années dans des pays comme la France12.

La course effrénée à la consommation relève davantage d’un plaisir subi et opprimant, où l’on cède à une tentation, que d’un plaisir recherché et émancipateur. Les deux temporalités du plaisir s’affrontent ici avec force : il est malgré tout possible de résister aux plaisirs immédiats proposés par la société de consommation et de consommer durable, même si cela demande un réel travail sur soi-même. Par l’alignement qu’elle propose entre nos valeurs (ou notre « être profond ») et nos comportements d’achat, la consommation durable est génératrice d’un sentiment de satisfaction qui dépasse celui d’avoir acquis tel ou tel objet. Consommer durable devient un acte d’accomplissement existentiel, car il permet d’affirmer son indépendance d’esprit. « La consommation qui nous consume » n’y a pas sa place.

Les résistances à l’obsolescence

Ne pas acheter et se prêter

La consommation durable est ainsi un moyen de faire durer le plaisir de consommer. Par ailleurs, et c’est un aspect central dans une société individualiste, elle est créatrice de liens. Si elle requiert des efforts, elle reste à la portée de tout un chacun. Elle passe d’abord par une interrogation sincère sur la réalité de nos besoins et donc sur la nécessité d’un achat supplémentaire. Le plaisir de ne pas acheter se nourrira de considérations économiques (des économies pour un voyage ou une sortie culturelle), pratiques (du temps gagné pour faire du sport) ou éthiques (la non-participation à la surexploitation des ressources). Nous ne sommes pas loin de l’ethos bouddhiste d’une limitation des désirs pour atteindre un bonheur plus profond. Certains objets se prêtent bien au prêt. Parfois, le non-achat d’un livre, d’un outil de bricolage ou d’une voiture peut être l’occasion de partager avec un ami ou un voisin. Cette économie collaborative, basée sur la mutualisation des biens, permet de répondre à un besoin matériel tout en suscitant de nouvelles occasions de rencontre.

Réparer

Consommer durable, c’est aussi faire le choix de réparer un objet plutôt que de le remplacer. Aujourd’hui, la réparation est trop peu mobilisée : on estime qu’entre 40 % à 50 % des biens électroménagers en décharge ont été jetés alors qu’ils étaient encore utilisables ou auraient pu être réparés13.

La réparation est une victoire sur la fatalité de l’obsolescence.

Qu’il s’agisse de recoudre un vêtement ou de changer une pièce d’un appareil électroménager, la réparation est une victoire sur la fatalité de l’obsolescence. Si la garantie de deux ans – applicable dans l’Union européenne pour tous les biens (voir encadré) – est dépassée, de nombreuses solutions subsistent, tant sur la toile (tutoriels, sites de vente de pièces détachées…) que dans nos villes (réparateurs indépendants, repair-cafés…). Outre les liens qui se créent, réparer procure un double plaisir : celui d’avoir accompli quelque chose de ses mains et celui d’avoir rentabilisé un achat.

Acheter d’occasion

Il est cependant parfois impossible de réparer des objets dont il est trop pénible de se passer. Mais la consommation durable offre encore deux chemins. Tout d’abord, on peut favoriser l’achat d’occasion, dans une ressourcerie par exemple. De plus, les passeurs d’objets qui y travaillent sont souvent des personnes en insertion : le bénéfice social s’ajoute alors au bénéfice écologique lié à la réutilisation.

Acheter durable

Ensuite, quand l’achat de biens neufs s’avère nécessaire, il est possible de les choisir durables. Dans le cas du smartphone, le Fairphone représente une option pour disposer d’un appareil neuf, réparable et relativement éthique. S’informer sur la durée de vie des objets avant de les acheter est un prérequis pour trouver la bonne affaire et en tirer longtemps satisfaction. Souvent, face à l’inconnu de la durée de vie d’un produit, les consommateurs choisissent celui qui coûte le moins cher. Il s’agit pourtant d’un mauvais calcul : par leur faible longévité, ils sont finalement plus onéreux à long terme. Si certaines informations sur la durée de vie des produits existent sur Internet, il est indispensable de davantage renseigner l’usager à ce sujet, d’autant que les associations de consommateurs le font assez peu. Dans sa « Feuille de route économie circulaire », le gouvernement Philippe s’est ainsi engagé à mettre en place un indice de durabilité ou de réparabilité des appareils d’ici 2020. Les bénéfices environnementaux pourraient être considérables : une étude commanditée par le Comité économique et social européen auprès de 3000 consommateurs14 a montré que l’affichage de la durée de vie sur le produit permettait 118 % de ventes supplémentaires en France pour les produits de longue durée.

« Moins de biens, plus de liens »

Ces résistances à l’obsolescence programmée invitent à prendre soin des objets afin de les faire durer. Ils permettent de reprendre le contrôle sur les objets qui nous entourent, nourrissant de ce fait une satisfaction plus profonde. Un entretien minutieux de nos possessions s’inscrit dans ce que nous pouvons appeler une « conscience du monde ». Il devient la condition pour ne pas démultiplier les déchets et assécher les ressources. Il figure un nouveau type de conception de la matière qui met l’accent sur l’interdépendance concrète de tous les êtres vivants sur Terre. Le slogan altermondialiste « moins de biens, plus de liens » trouve ici tout son sens. Plus les consommateurs seront atomisés, frustrés, isolés, sous-informés, plus ils seront des proies faciles pour perpétuer l’actuelle société de consommation. Mais des réseaux se tissent pour y résister : l’association Hop contribue à cette résistance par ses actions de plaidoyer et de sensibilisation auprès du grand public et des établissements scolaires, par la promotion des bonnes pratiques des entreprises et par ses conseils aux particuliers. Un peu partout dans le monde émergent des collectifs pour rendre possible, à chaque maillon de la chaîne, une consommation plus durable. Par leur action parfois artisanale et mal financée, ils tiennent le fil d’une économie au service de l’homme et de son environnement. Ce processus collectif, avec ses progrès et ses soubresauts, est une source de réjouissance : « Dans la résistance gît le plaisir15 », disait le poète québécois Noël Audet.

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1 En 2014, le taux d’équipement des ménages français en lave-linge et téléphone portable dépassait les 90 % selon l’Insee (« Tableaux de l’économie française », édition 2016).

2 Cité dans Laetitia Vasseur, Samuel Sauvage, Du jetable au durable : en finir avec l’obsolescence programmée, Gallimard, 2017.

3 L’obsolescence programmée a été théorisée en 1932 par Bernard London dans un article intitulé « Ending the depression through planned obsolescence ».

4 Loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte.

5 Ordonnance n° 2005-136 du 17 février 2005 relative à la garantie de la conformité du bien au contrat due par le vendeur au consommateur.

6 Pour plus d’informations, voir Adèle Chasson, « Le gouvernement favorise-t-il un allongement de la durée de vie de nos produits ? », www.halteobsolescence.org, 14/05/2018.

7 Entretien avec Laetitia Vasseur, « Apple, Samsung… Les smartphones sont “les cumulards de l’obsolescence programmée” », Challenges [en ligne], 27/06/2017.

8 Sénèque, Questions naturelles. Livres IV-VII, Les belles lettres, 2002.

9 « Les objets non utilisés », étude TNS Sofres/eBay, 2012.

10 Daniel Hameline, « Modernité et éducation » dans Jean Houssaye (dir.), Éducation et philosophie. Approches contemporaines, ESF, 1999.

11 Alexandre Debouté, « Le marché publicitaire mondial va dépasser 500 milliards de dollars », Le Figaro, 14/06/2017.

12 Cécile Désaunay et Nicolas Herpin, « L’évolution de la consommation en France. Rétrospective, perspectives et impacts environnementaux », Futuribles, n° 403, nov.-déc. 2014.

13 « Étude sur la durabilité des gros appareils électroménagers », TNS Sofres, Gifam, 2011.

14 « Les effets de l’affichage de la durée d’utilisation des produits », Comité économique et social européen, 2016.

15 Noël Audet, Quand la voile faseille, L’arbre HMH, 1980.


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