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Depuis une trentaine d’années et notamment la publication du rapport Bruntland en 19881, la soutenabilité est généralement définie comme la capacité des générations présentes à léguer aux suivantes de quoi répondre à leurs besoins. En particulier, la soutenabilité environnementale vise à préserver la nature afin de permettre à nos descendants d’en bénéficier.
Pour désigner la partie de la nature qui répond aux besoins matériels de l’humanité, les économistes ont pris l’habitude de parler de « capital naturel » : le terme englobe à la fois les ressources naturelles (en amont du cycle économique) mais aussi les « puits », c’est-à-dire les capacités de la nature à retraiter les déchets et les pollutions (en aval du cycle économique). À s’en tenir à un point de vue purement comptable, la soutenabilité environnementale consiste à ne pas dégrader le capital naturel qui fournit l’ensemble de ces services écosystémiques.
Mais comment opérer une telle comptabilité ? Partant du constat que la chaîne du vivant est presque entièrement impulsée par la photosynthèse, les promoteurs de l’empreinte écologique proposent d’établir une comptabilité du capital naturel « critique »2 en mesurant les capacités photosynthétiques de la nature. Concrètement, il s’agit de quantifier les surfaces de terre et de mer dotées d’une productivité biologique. Sur le globe, ces surfaces bioproductives représentent plusieurs milliards d’hectares de forêts, de pâturages, de surfaces cultivées ou encore d’espaces maritimes côtiers (on parle de « biocapacité »). Elles sont en quelque sorte le c
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