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Par-delà son volet financier, la crise que nous traversons traduit la fin d’un modèle fondé sur la destruction croissante des ressources naturelles et des grands équilibres écologiques. Alors que les politiques environnementales sont réduites au minimum, les signaux négatifs s’accumulent : érosion accélérée de la biodiversité, émissions records de gaz à effet de serre en 2010 au niveau mondial, maintien du prix des énergies et des matières premières agricoles à des niveaux élevés, témoignant des premières conséquences économiques de la raréfaction des ressources. Les taux de chômage s’envolent (10 % en Europe), tout comme les indicateurs de sous-activité. La précarité augmente (de 4 à 5 millions de ménages sont en situation de précarité énergétique en France). Les inégalités s’accentuent d’une manière indécente : le dirigeant français le mieux payé gagne près de 1 000 fois le Smic et en incluant les dividendes, le multiple est de 20 000.
Dans ce contexte, la focalisation des dirigeants européens sur les dettes publiques est d’autant plus contestable que la solution proposée, l’austérité généralisée, est contre-productive et meurtrière. Loin de rétablir l’équilibre des comptes publics, elle conduit à une baisse des recettes fiscales supérieure aux économies réalisées. Le retour annoncé de la récession en Europe témoigne de l’échec de ces politiques. Les plans d’austérité se traduiront par la baisse des prestations sociales et par une augmentation de la pauvreté et des inégalités, sans espoir de sortie de crise. En effet, compte tenu du niveau de dette publique, les taux d’intérêt exigés par les marchés nécessiteraient pour les pays les plus fragilisés de la zone euro (les Piigs : Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne, Spain en anglais) des « ajustements » considérables pour produire des situations budgétaires stabilisées et échappant à l’effet boule de neige1.
La dérégulation financière a une responsabilité majeure dans la provenance de cette situation. La multiplication des crises monétaires, financières et bancaires depuis la sortie du régime de change fixe de Bretton Woods est bien documentée. Jusqu’en 2009, l’euro a protégé ses économies. Par construction, il a stoppé la spéculation sur les taux de change intra-européen, mais il n’a pas pu éviter celle sur les taux d’intérêt de la dette des États due à l’émergence des Credit Default Swaps [CDS, contrats d’assurance financiers sur le risque de défaut, ndlr].
La perte de compétitivité de plusieurs pays européens au niveau mondial est évidemment un autre facteur. Même si cela n’épuise en rien le débat, il n’est pas possible d’exonérer la politique de change européenne. La France en particulier, dont la moitié des échanges se fait hors zone euro, a été fragilisée par un euro trop fort.
Les spécificités des règles de gestion de la monnaie unique européenne constituent un troisième « paquet » de facteurs explicatifs. La monnaie unique n’a pas conduit à la convergence des économies sur plusieurs paramètres clefs. Les taux d’inflation sur la période 2001-2007 (antérieure à la crise) ont varié entre 1,1 % pour l’Allemagne et 4,1 % pour l’Espagne, dégradant les compétitivités relatives des pays à inflation plus forte au sein de la zone (les Piigs).
Les dettes privées et publiques ont également fortement divergé ou, du moins, n’ont pas convergé. L’appréciation des créanciers, dans un contexte institutionnel de non solidarité2 entre les États membres, tient évidemment compte de ces divergences en les aggravant : l’imposition de taux d’intérêt élevés aux pays en difficulté alourdit leurs difficultés économiques, quand le bénéfice de taux bas améliore encore la compétitivité allemande.
Enfin le commerce intrazone est très hétérogène. Si l’Italie réalise 75 % de ses exportations dans la zone euro, la France, la Grèce, la Belgique n’en réalisent qu’une moitié. L’Allemagne fait 60 % de ses excédents (qui sont considérables) dans la zone euro. Il faut bien, dès lors, que les autres pays soient endettés vis-à-vis d’elle !
Ces divergences rendent la résolution de la crise européenne particulièrement ardue, dans un contexte où le fédéralisme budgétaire est plus un mot d’ordre qu’une réalité. Qu’on soit pour ou contre, le budget fédéral européen est réduit à la portion congrue (1 % du produit intérieur brut, Pib), bien loin du minimum nécessaire (sans doute de l’ordre de 20 %) pour organiser un fédéralisme assez solide pour sortir de cette crise.
La quatrième cause de la crise actuelle est la plus importante à nos yeux dans une stratégie de sortie de crise. Les politiques d’austérité semblent tragiquement inévitables car les États n’ont plus d’argent. Ils sont entièrement soumis à l’humeur des marchés qui leur dictent leurs politiques économiques et sociales. Nous venons de noter un certain nombre des causes de cette vassalisation, situées dans la sphère de l’économie réelle. La sphère monétaire nous conduit à un autre éclairage, dès lors que l’on quitte les dogmes. L’idée dominante ici a été de soustraire aux États la « planche à billets », confiée à des institutions plus ou moins indépendantes : les banques centrales. La création de monnaie scripturale3 est réalisée par les banques secondaires, en réponse à la demande des agents économiques (de prêts, d’échange, de devises). Dans le cadre de la création de l’euro, le modèle adopté, calqué sur celui de la Deutsche Bundesbank, est très strict : la Banque centrale européenne (BCE) ne peut pas prêter aux États, elle ne peut prêter qu’aux banques privées et publiques, dans le contexte unique de leur appel à refinancement (c’est-à-dire pour se fournir en liquidités). Il devait en résulter une meilleure maîtrise de l’inflation, mandat unique de la Banque centrale dans le cas européen.
Que s’est-il passé ? Grâce à la créativité des financiers, les banques de second rang ont créé énormément d’argent pour financer les opérations à effet de levier (qui nécessitent des crédits par définition !). En particulier, elles ont réussi le tour de force de sortir de leurs bilans une partie des crédits à l’économie (immobilier et consommation) en les titrisant, tout en finançant à des conditions bien plus avantageuses pour elles les véhicules spéciaux créés pour cela. Les banques centrales et les régulateurs ont été complices de ces opérations, réalisées en toute légalité bien que contournant évidemment l’esprit de la délégation faite aux banques : elles ont pouvoir de « battre monnaie » mais dans un cadre régulé qui limite en théorie étroitement ce pouvoir. Et c’est bien l’explosion de ces produits dérivés qui a déstabilisé nos économies.
Si la doxa monétariste interdit que les États bénéficient du droit de création monétaire, c’est que l’histoire nous en a appris les abus. Ils sont bien connus : prédation par des pouvoirs autoritaires de la production économique d’un pays, orientation de l’économie à des fins militaires et risques d’hyperinflation. Les dix dernières années nous auront au moins enseigné que les abus potentiels de la sphère privée n’ont rien à envier à ceux de la puissance publique ! La capacité de création monétaire a permis aux marchés une prédation hallucinante (l’activité de la City représente 10 % du Pib du Royaume-Uni en ordre de grandeur) et un prélèvement sur les États non moins hallucinant : alors que les États ont sauvé les banques par des opérations exceptionnelles, ils sont aujourd’hui en train de rémunérer les prêts qui leur sont accordés à des taux usuraires4 pour certains. Enfin, les banques « too big to fail » semblent pouvoir échapper à tout contrôle démocratique.
La doxa se fonde sur un deuxième argument toujours ressassé, celui de la « grande modération ». L’indépendance de la Banque centrale et la maîtrise de l’émission monétaire seraient à l’origine de la longue période d’inflation limitée qu’ont connue les pays de l’OCDE. Et ceci au bénéfice du plus grand nombre, l’inflation ayant des effets redistributifs injustes et inefficaces en distordant les signaux prix.
Sans entrer en détail dans ce débat5, on se limitera à trois arguments. Dans nos pays, l’inflation des années 1970 est due à l’explosion du prix du baril consécutive aux chocs pétroliers. Sa baisse a résulté du contre-choc pétrolier du milieu des années 1980. La stabilité des prix que nous connaissons depuis une décennie est, quant à elle, surtout due à la montée des pays émergents et à leurs très bas salaires, non compensés par des parités monétaires équilibrées. À l’évidence, les banques centrales n’ont pas été « sages » (la monnaie centrale M0 a explosé dans tous les pays). Enfin, si les prix courants hors logement (indicateur suivi par la BCE) ont connu une hausse limitée, ce n’est pas le cas du logement (dont le prix s’est envolé). Ni de l’énergie : le baril de pétrole, aux environs de 20 dollars dans les années 1990, ne cesse de croître pour dépasser aujourd’hui les 100 dollars.
Finalement, la politique monétariste risque maintenant d’empirer la situation : les contraintes que veut imposer le régulateur dans le cadre de Bâle III conduisent les banques à restructurer leurs bilans et à réduire leurs en-cours de prêts à l’économie, quand précisément c’est l’inverse qui s’impose. Cela pourrait conduire à un renouveau de la finance de marché (qui prendra la place de l’intermédiation bancaire) au moment où on en comprend les limites, voire les tares.
Bref, la doxa monétariste a conduit nos économies dans une impasse, nous privant de notre marge de manœuvre principale dans un contexte de récession. Cette doctrine prétend que la monnaie est neutre et, en quelque sorte, doit l’être. Elle ne peut ni ne doit influer sur le cours de l’économie réelle – d’où un pilotage de la monnaie par une agence indépendante, la Banque centrale. Cette vision est démentie pas les faits : l’histoire est riche d’épisodes de création monétaire aux effets positifs (le passage au Retenmark en Allemagne en 1923, qui a mis fin à l’hyperinflation ou au franc Poincaré en France en 1926) ou négatifs (la planche à assignats pendant la Révolution française). Le dogme monétariste est critiquable aussi en théorie. Les modèles économiques d’équilibre général6 avec monnaie convergent nécessairement vers l’une des trois situations suivantes : une inflation supérieure à ce que tolèrent les politiques monétaires orthodoxes (règles de Taylor ou de Friedman) ; une trappe à liquidités ; une bulle financière dont l’éclatement peut provoquer un krach. En partant de l’hypothèse que la monnaie est demandée en soi et est à l’origine de comportements mimétiques, André Orléan7 met même en cause le fondement anthropologique du monétarisme – l’individualisme méthodologique.
Dès lors, le monétarisme est critiquable au plan démocratique : est-il acceptable que le « souverain » soit dessaisi d’un instrument fondamental de la politique économique ? On voit poindre là une dernière interrogation : la construction de l’euro semble converger, sans que cela ait été explicité, vers un abandon de la part des gouvernements des États membres de deux leviers majeurs de leur politique économique (la monnaie et la possibilité d’un déficit budgétaire) et donc de leur souveraineté. La préservation de leur souveraineté fiscale a, quant à elle, accru la concurrence fiscale au détriment de la solidarité intra-européenne. Comment penser que cette situation puisse être stable sans grand changement institutionnel ?
Ces cinq raisons suffisent pour ne pas confier la politique monétaire à une agence indépendante. Mais il y a un dernier argument, rarement mis en avant. Pendant les quarante dernières années, les États européens n’ont pu battre monnaie. Un calcul rétroactif sur la période 1979-2009 montre que les intérêts capitalisés sur cette période représentent, pour la France, les trois quarts de la dette publique actuelle. Si la puissance publique avait pu créer de la monnaie (dans la limite de ses déficits, qui se trouve être inférieure aux besoins de monnaie de l’économie sur la période), son endettement serait toujours limité à 20 % du Pib8. Elle ne dépendrait pas des marchés financiers et serait en position de leur imposer des règles contraignantes. Comment peut-elle le faire aujourd’hui, si elle risque en permanence d’être sanctionnée par une hausse des taux d’intérêt ? Reste à trouver un moyen permettant de redonner, au moins en partie, à la puissance publique la possibilité de recourir à la création monétaire sans tomber dans les errements rappelés plus haut.
La crise écologique nécessite une intervention publique forte : il s’agit de réorienter les outils économiques (taxes, quotas, réglementation) afin d’inciter à une économie sobre en carbone et en ressources naturelles. Ce chantier essentiel tarde à se mettre en place et il sera difficile, car la plupart de nos comportements consommateurs de ressources sont contraints. Les consommations d’énergie, par exemple, dépendent de la structure de l’urbanisme, de la qualité du logement ou de la disponibilité des transports en commun…
C’est pourquoi un plan d’investissement volontaire et massif9 dans les projets de la transition écologique, économique et sociale est si nécessaire. Si sa vocation première consiste à rendre durable notre modèle économique, il est également indispensable pour sortir de la crise, en évitant l’effondrement social. Il redonnera de l’espoir grâce à des projets ayant du sens. Les commandes qu’il appellera créeront de l’activité, de l’emploi et donc une hausse des recettes fiscales permettant de réduire les déficits puis d’amorcer le désendettement des États. Elles contribueront à la nécessaire réindustrialisation et au renforcement de l’innovation et de la recherche dans les secteurs d’avenir. Ce plan réduira, de plus, notre déficit commercial par la baisse des importations d’énergie10.
Comment financer un tel plan ? La BCE vient de prêter massivement et sur trois ans aux banques. Elle pourrait se mobiliser, dès aujourd’hui, pour financer les projets de la transition. La BCE et les banques centrales nationales peuvent racheter des titres d’État présentés par des banques et des établissements publics de crédit lors des opérations de refinancement. La Banque européenne d’investissement et des institutions existantes ou à créer (banque nationale d’investissement) pourraient émettre des obligations fléchées sur des projets concrets qui seraient, ensuite, rachetées à des taux très bas par la BCE, de la même façon qu’elle rachète aujourd’hui aux banques privées les titres grecs ou italiens11.
Plusieurs obstacles semblent s’opposer à une telle proposition. Le risque d’inflation est évoqué en premier, paradoxalement, car l’Europe est probablement dans une situation de trappe à liquidités et de déflation prochaine. Quoi qu’il en soit, ce risque est maîtrisable par trois voies.
Il s’agit d’abord de veiller à ne pas créer de tensions excessives dans certains secteurs, en allant trop rapidement au-delà des capacités de production. Ensuite, la compétition internationale est encore très forte et le rattrapage de nos salaires par l’ensemble des pays émergents ou non-développés prendra plusieurs décennies. Enfin, cette politique monétaire nécessite une nouvelle régulation de l’activité bancaire et financière, souhaitable en toute hypothèse12. Le financement direct d’un programme de transition est une manière de limiter l’intermédiation des banques sans accroître le recours aux marchés financiers.
Deuxième obstacle avancé, cette politique conduirait à une dépréciation de l’euro, du fait du « gonflement » excessif du bilan de la BCE, ou d’une peur de perte de crédibilité de la politique monétaire européenne. Mais l’Europe a plus à gagner qu’à perdre d’une dépréciation de l’euro, du fait précisément de sa perte globale de compétitivité. Et surtout, le vrai risque qui pèse sur l’euro et sa crédibilité réside plutôt dans les problèmes de gouvernance et d’absence de projet. La relance de la construction européenne qu’implique cette proposition serait plutôt de nature à inciter les investisseurs internationaux à revenir en Europe. Quant au gonflement de la Banque centrale, il est organisé actuellement par les opérations indiquées ci-dessus qui ne créent pas de crise de confiance.
L’Allemagne pourrait s’opposer à cette opération. La constitution allemande interdit en effet le prêt de la banque centrale à l’État. Le cœur de la négociation du traité de Maastricht et de l’abandon par l’Allemagne du mark se trouve dans cet interdit. Cet interdit est-il incontournable dans la crise actuelle ? Pas sûr. Il ne s’agit pas, en effet, de financer des déficits publics courants, mais de financer des projets qui obéissent à une logique de long terme et concernent un problème commun à toute l’Europe : celle-ci manque de ressources naturelles (en dehors de l’agriculture) et doit organiser sa transition énergétique. Si l’Allemagne veut sortir du nucléaire sans aggraver la facture climatique ni sa facture commerciale (achats de gaz à la Russie), il lui faut aussi investir massivement dans les économies d’énergie. Elle ne le fera pas dans un contexte européen de récession qui finira par l’atteindre : ses voisins sont ses premiers clients !
Un accord politique sur la base d’un vrai projet européen serait évidemment la base d’une discussion avec la Banque centrale, qui sera contrainte de se ranger aux arguments des politiques, seuls garants du contrat démocratique. Au total, accompagné d’une véritable régulation financière et d’une gouvernance économique européenne coordonnée, ce plan de « reconstruction » pourrait bien constituer une vraie sortie par le haut de la situation actuelle.
1. Quand le taux d’intérêt est supérieur au taux de croissance [CUMULE À L’INFLATION ?] le poids de la dette rapporté au Pib augmente, même si le budget est équilibré.
2. Du fait de l’article 125 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, connu sous le nom de clause de no bail out. Voir par exemple Pieter Cleppe, « L’UE a-t-elle le droit de renflouer la Grèce ? », Telos-eu.com, 29/01/2012. La mise en place du Mécanisme Européen de Stabilité vise à résoudre ce problème.
3. La masse monétaire M1 a crû pour la zone euro de 128 % sur la période 2001-2011.
4. L’argument selon lequel les spreads [écarts de taux d’intérêt, ndlr] ne sont que la contrepartie du risque sur ces prêts laisse sans voix, quand on sait que les banques prêteuses peuvent aussi vendre des CDS, qui alimentent la spéculation et ne seraient exercés que dans un contexte de faillite des États qui conduirait sans doute ces banques au dépôt de bilan.
5. Voir Edgar Fortgaillard, « Inflatio veritas », Projet, n° 309, mars 2009, pp. 59-66 [ndlr].
6 Gaël Giraud et Antonin Pottier, « The Liquidity Trap versus Financial Crashes : The Monetary Dilemma », CNRS, Note de travail 2012.
7. André Orléan, L’empire de la valeur. Refonder l’économie, Seuil, 2012.
8. En l’absence de tout versement d’intérêt par les administrations publiques, le stock de dette atteint en 2008 aurait été de 17,7 % par rapport au Pib.
9. La Fondation Nicolas Hulot propose le lancement d’un plan d’investissement européen d’environ 2000 milliards d’euros sur dix ans dans la zone euro, idée aussi présentée dans Gaël Giraud et Cécile Renouard (dir.), 20 propositions pour réformer le capitalisme, Flammarion, 2012 [2009].
10. En 2008, lors du dernier pic du prix du pétrole, la facture énergétique de la France s’est élevée à 58,7 milliards d’euros, soit 3 % du Pib. Cette facture explique à elle seule le déficit de la balance commerciale française. Source : « Bilan énergétique de la France pour 2008 », Le point sur, n° 13, CGDD, juin 2009.
11. Elle en a acheté plus de 200 milliards, de mai 2010 à la fin de l’année 2011.
12. Voir Gaël Giraud et Cécile Renouard, op.cit.