Dans les campagnes, les paysans et paysannes sont devenus très minoritaires au fil de l’exode rural et des migrations résidentielles qui ont recomposé ces espaces. Certains vivent en ville, à distance de leur exploitation, et d’autres encore se sont fait « englober » dans l’espace périurbain au rythme de l’étalement résidentiel.

À tel point qu’en 2010, le recensement faisait apparaître une image peu attendue de l’agriculture puisque seules 23 % des exploitations et 24 % de la surface agricole utile (SAU) étaient situées dans le « rural isolé ». Le reste des exploitations se situait dans les pôles urbains (14 %) ou des couronnes périurbaines (63 %)1. Ce n’est plus la campagne qui ferait l’agriculture.

Il faudra attendre le recensement de 2020 pour qu’une nouvelle image de la campagne se dessine avec la densité comme critère de distinction. La ruralité se voit reconsidérée en importance (la ruralité passe ainsi de 4,5 % à 33 % de la population totale). Mais, quelles que soient les nomenclatures, un point demeure : l’Insee ne considère plus la part des agriculteurs dans la population pour définir ce qu’est la ville ou la campagne.

Surface sociale

Les agricultrices et agriculteurs sont devenus très minoritaires. En 2021, ils ne représentaient plus que 0,7 % de la population française, et les communes où ils « parviennent » à dépasser les 5 % dessinent clairement « la diagonale du vide2 ». Les agriculteurs exploitants – au nombre de 400 000 en 2020, alors qu’ils étaient 1,6 million en 1982 – ne représentent plus que 1,5 % de l’emploi
total3 et 5 % de la population active rurale. Les campagnes sont avant tout l