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L’arrière-pays drômois n’échappe pas à la flambée du foncier et aux fractures territoriales. Sa députée défend l’objectif d’une ruralité vivante, entre ancrage local et dynamiques nouvelles.
Votre circonscription de la Drôme couvre une superficie bien plus étendue que celle des trois autres du département. Quelles en sont les principales caractéristiques ?
Marie Pochon – Elle se compose de nombreux « pays » différents. Géographiquement, elle comprend tout le Vercors et remonte jusqu’au Royans. Elle englobe aussi toute la Drôme provençale, et inclut même un bout de territoire proche de Valence avec la plaine de Chabeuil.
Il n’y a pas de grande ville. La commune la plus importante est Saint-Paul-Trois-Châteaux, de moins de 10 000 habitants, où est implantée la centrale nucléaire du Tricastin, la deuxième plus ancienne de France. Je suis d’ailleurs la seule parlementaire écologiste dont la circonscription compte une centrale nucléaire. J’ai près de 115 000 personnes inscrites dans mon territoire d’élection avec des problématiques contrastées.
« Beaucoup de villages des montagnes sont passés de 300 habitants à 20 en deux siècles. »
Dans la plaine de Chabeuil, et même dans toute la vallée jusqu’à Saint-Paul-Trois-Châteaux, on est proche de Montélimar, de Pierrelatte, de Valence et de Romans-sur-Isère. Là, les gens vivent plutôt en pendulaire : ils travaillent en ville et doivent assumer certaines dépenses en termes de déplacements.
La situation change complètement quand on s’éloigne vers les montagnes où les gens résident et travaillent in situ. Ce sont, historiquement, des lieux plus alternatifs comparés à ceux de la vallée du Rhône et dont la densité de population est plus faible.
Autrefois, les montagnes drômoises étaient bien plus peuplées que la vallée du Rhône. La bascule s’est produite au XIXe siècle, quand ont débuté les grands travaux d’aménagement du fleuve et la mise en place de réseaux d’assainissement. Les campagnes drômoises et ardéchoises se sont
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